Tribune libre des associations environnementales

Le feuilleton Valorequin continue

  • Publié le 1 juillet 2015 à 09:30

Après avoir échoué dans la commercialisation du requin, sa transformation en croquettes pour chiens, l'utilisation de sa peau en maroquinerie, Valorequin nous propose maintenant de transformer le requin en engrais.

Le Quotidien du 18/06/15 nous apprend que ce projet "génial" serait soutenu par le comité régional des pêches, la Région, la mairie de Saint-Paul et les services de l’Etat.

Dans ce projet, un requin bouledogue de 300 kg serait payé 15 euros...  On se doute qu'à ce prix les pêcheurs ne devraient pas se bousculer pour attraper du bouledogue. Le contribuable devra donc continuer à subventionner les bienheureux amis du comité régional des pêches en charge d'approvisionner l'usine en requins, et qui, pour le  moment, se déchirent entre eux afin de ne pas partager le pactole.

De plus, les métaux lourds, l’arsenic et autres toxines présents dans la chair et qui ont justifié l'interdiction de commercialisation du requin pourraient passer directement du requin dans les légumes achetés au marché. Il ne sera plus nécessaire de manger du requin pour s'intoxiquer ; les tomates "pei" pourraient suffire.

 Qu'importe à nos décideurs : cette nouvelle fantaisie sert uniquement à justifier le massacre stupide mais juteux des requins, par un prétendu débouché commercial.

 Cette fantaisie aurait un coût énorme pour le contribuable.

Il s'agit ni plus ni moins de subventionner, en plus de la pêche du requin, une usine de traitement des déchets de la pêche d'une capacité annuelle  de 3000 TONNES !!!
 
3000 TONNES... Le comité régional des pêches, qui défend ce projet, oublie juste de signaler que la pêche artisanale à La Réunion n'est que de 500 à 1000 tonnes de poissons par an…

Comment 500 tonnes de poissons et quelques requins subventionnés à prix d'or pourraient-ils fournir 3000 tonnes de déchets ? 

Le comité régional des pêches et ceux qui soutiennent ce projet ne peuvent l'ignorer.

Même si les Réunionnais renonçaient à manger le moindre poisson "péi" pour le transformer en engrais et que les pêcheurs acceptaient de le vendre 5 centimes le kilo, la totalité de la pêche artisanale réunionnaise ne suffirait pas à alimenter cette usine et à produire de l'engrais à un prix compétitif. 

Ces quelques chiffres montrent que ce projet n'est pas viable économiquement et qu'il se traduira, comme le projet Cap Requin 2, par une débauche d'argent public au profit de quelques amis du comité régional des pêches.

On prend vraiment les Réunionnais pour des imbéciles. Il est plus que temps que la cour des comptes se penche sur la gestion financière de la crise requins.

Les Réunionnais d’âge mûr se souviendront d’un autre projet mirifique et subventionné du nom d’Ecopipe... dont on sait comment il a fini.

Le collectif des associations Sea Shepherd, Aspas, Longitude 181, Sauvegarde des requins, Tendua, Vague, fondation Brigitte Bardot, Requin Intégration

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1 Commentaires
popol
popol
8 ans

Pour les requins et le côté écologique du problème: tout le monde s'en fout ! On est bien d'accord. Cependant si on veut intéressé les Réunionnais au problème je pense que le meilleur angle d'attaque médiatique est de continuer à dénoncer la gabegie générale de ce plan en montrant le coût absurde de toutes ces Valorekin taillés sur-mesure pour les Copain-Cokin !!
A force de comparer les sommes engagées aux résultats obtenus, à force de dénoncer la dissimulation des bénéficiaires ou bien de révéler les montants imputables à chaque contribuable Réunionnais; peut-être aurons-nous une réaction et malheureusement je ne puis dire que peut-être ! Mais surtout continuez à dénoncer..................car vous préservez nos impôts et notre cadre de vie alors longue vie à vos actions qui ne dérangent bien sûr que les MAGOUILLEURS & BEZEURS DE PAKET !