Tribune libre de Jean-Pierre Marchau, pour la liste de Rassemblement d'Huguette Bello

"Galets malgaches : le risque est à nos portes"

  • Publié le 21 novembre 2015 à 10:20

La sécurité n'est pas à géométrie variable. On ne peut invoquer d'un côté le principe de précaution pour protéger la sécurité de nos concitoyens face à la menace terroriste et d'un autre, faire preuve de légèreté en matière de santé publique. Car le risque sanitaire est bien à nos portes, transporté avec les galets malgaches du chantier de la Nouvelle Route du Littoral dont la première barge devrait débarquer au Port Est ces jours-ci.

Malgré les recommandations de la plus haute instance  environnementale, le Conseil National de la Protection de la Nature qui, le 24 juin 2013, proscrivait toute importation de matériaux depuis Madagascar en raison du " risque majeur d’introduction massive d’espèces exotiques envahissantes ", ces roches approchent désormais de nos côtes.

Quelles que soient les mesures de nettoyage des galets  auxquelles les entreprises devront procéder au cours des 27 rotations prévues entre Madagascar et La Réunion, il y a bien un danger de voir arriver sur notre sol des résidus végétaux, des graines, des œufs d’insectes ou des parasites constituant un danger sanitaire. Nous ne pouvons ignorer le risque de voir  proliférer sur notre île des insectes vecteurs de maladies ou des parasites menaçant la biodiversité et mettant en péril l’activité des agriculteurs réunionnais.

Le dossier de l’importation des galets malgaches est hélas révélateur de l’improvisation qui, depuis le début, tient lieu de feuille de route au Conseil Régional sur ce projet de Nouvelle Route. En effet, l’arrêté préfectoral du 12 novembre 2015 justifie  clairement l’importation  de roches depuis Madagascar par l’impossibilité avérée des entreprises à fournir les quantités d’enrochements nécessaires. Ce qui signifie que le chantier a été lancé sans que l’approvisionnement en matériaux en ait été garanti !

Aujourd’hui, la Région  ne peut plus cacher la cruelle réalité : face à un projet mal ficelé et après avoir clamé haut et fort qu’il n’était pas question d’importer des roches,  elle en est  réduite à demander aujourd’hui à l’Etat des dérogations pour en faire venir de Madagascar !

Après les discours triomphalistes du début de mandature sur " le plus grand chantier jamais engagé à La Réunion ", on ne peut que déplorer – et dénoncer -  aujourd’hui le caractère improvisé d’un projet mal préparé, dont on sait cependant qu’il va endetter La Réunion sur plus de quarante ans. Souhaitons qu’en plus du poids de la dette, La Réunion n’ait pas à payer sur le plan sanitaire, l’inconséquence de Didier Robert et son équipe.

Jean-Pierre Marchau, pour la liste de Rassemblement conduite par Huguette Bello.

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1 Commentaires
tilmuch
tilmuch
8 ans

je suis très intéresser par votre magazine qui m'apporte beaucoup sur mon Île que j'ai quitté pour l'armée il y a de cela 58 ans cette année...déjà.