Tribune libre du PCR

"Le PCR et les suites des attentats de Paris"

  • Publié le 21 novembre 2015 à 16:30

Vendredi 13 novembre, la France a été la cible d'attentats meurtriers. L'ampleur du nombre de victimes et la méthode employée sont inédites, tout comme les auteurs. Ces derniers se sont appuyés sur la structure d'un État, Daech, contre lequel la France se déclare en guerre.

Les mesures annoncées par François Hollande lors du Congrès des sénateurs et députés montrent que cette guerre s’inscrit dans la durée, François Hollande n’a pas fixé de limite. La crise ne pourra pas se régler par une vague de bombardements en Syrie. Son origine est plus profonde, c’est un héritage de la colonisation et des inégalités produites par le système. Le PCR pense que cette nouvelle forme de guerre se perpétuera pendant de nombreuses années.

Les mesures présentées par le président de la République remettent tout en cause à La Réunion, car les Réunionnais devront contribuer aux dépenses de guerre. Comme elles s’inscrivent dans la durée, elles apportent un démenti à  toutes les promesses de créations de dizaines de milliers d’emplois ou de logements écrites par des candidats dans leurs programmes. Une situation nouvelle est créée, nous invitons les Réunionnais à se rassembler pour discuter d’urgence ensemble des mesures à prendre dans un territoire jugé socialement " hors normes ".

Le gouvernement a choisi d’étendre à La Réunion l’état d’urgence. Cette situation sera aussi durable. Elle signifie une restriction des libertés pour une longue  période. À La Réunion, la conquête des libertés publiques est le résultat de longues luttes. Des militants communistes ont donné leur vie pour que ces libertés soient respectées. Aujourd’hui encore, ce combat reste toujours d’actualité, comme le rappelle le climat de répression permanent subi par des travailleurs employés en contrat précaire dans certaines collectivités. L’état d’urgence autorise des perquisitions sans autorisation d’un juge, tout comme il donne la possibilité à l’administration d’enfermer sans jugement des citoyens.

De plus, nous constatons que l’application de cet état d’urgence s’accompagne de propos inadmissibles tenus par des élus et des candidats aux élections régionales. Nous estimons qu’il n’y a pas à La Réunion de " nid infectieux ", pas plus qu’il faille " nettoyer " quoi que soit dans notre pays. Ce n’est pas le moment de diviser, il faut unir. Ces déclarations doivent être fermement condamnées comme autant d’appels à la haine.

Le PCR appelle les Réunionnais à trouver chez eux les moyens de ne pas laisser se développer les formes d’expression les plus extrêmes. Au contraire, nous pouvons nous appuyer sur ce qui a été créé à La Réunion, c’est le Groupe de dialogue interreligieux. À l’heure où des " phénomènes de radicalisation " et la nécessité d’un " état d’urgence " pour y répondre sont mis en avant, nous avons une alternative. Le Groupe de dialogue interreligieux montre qu’il est possible de créer un dialogue permanent entre les représentants des différentes religions dans un pays comme le nôtre, c’est un exemple exceptionnel dans le monde.

Plus que jamais, il faut régler les mesures d’urgence sociale qui sont à la base de la cohésion de la société réunionnaise. Le PCR demande aux collectivités et aux partis politiques de se réunir pour tirer les conséquences de l’entrée en guerre et faire des propositions pour unir les Réunionnais.

Bureau de Presse du PCR.

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