Tribune libre du docteur Bruno Bourgeon

Le Tafta en voie d'implosion

  • Publié le 2 mai 2016 à 09:36

Le Tafta, " transatlantic free trade agreement " (Traité de libre-échange transatlantique) a du plomb dans l'aile. Parmi les joyeusetés promises par ce programme commercial, la création d'un tribunal arbitral privé où les entreprises transnationales pourront, au nom du sacro-saint commerce, attaquer les états et leurs lois si elles ne sont pas assez favorables à leurs intérêts (Photo d'illustration - Vaches clonées aux Etats-Unis)

On y trouve aussi la suppression des barrières douanières (les dernières concernent essentiellement l’agriculture et les normes alimentaires). Et les barrières non douanières (les " normes ") pourraient bien faire l’objet de compromissions de part et d’autre de l’Atlantique, et pas en faveur de l’Europe, où ces normes sont les plus exigeantes..

De fait certains états européens commencent à ruer dans les brancards. C’est le cas des Pays-Bas, où circule une pétition déjà signée par 120 000 personnes. Il suffit de 300 000 signatures pour contraindre l’état néerlandais à organiser un référendum national. Les Pays-Bas sont l’un des quatre pays, avec la Tchéquie, l’Autriche et l’Allemagne, où les opposants à ce traité sont majoritaires. Et l’Initiative Citoyenne Européenne menée par le collectif anti-Tafta (collectifstoptafta.org) a déjà été signée par plus de 3.5 millions de citoyens européens. Assez pour que la Commission doive en tenir compte.

Contre toute attente, après ses déclarations précédentes, François Hollande pourrait annoncer unilatéralement la fin des négociations (encore trop secrètes). Pour gagner des voix parmi les altermondialistes ? Que nenni. Pour marquer le coup vis-à-vis de nos entreprises transnationales de gestion de l’eau (Veolia, Suez). De plus, les candidats aux primaires américaines, républicains ou démocrates, ne sont pas plus enthousiastes que cela. Que ce soit Trump ou Clinton. Ce qui explique que les lobbies américains pressent Obama de signer avant janvier 2017, avant son départ.

Il reste un dernier rempart : l’approbation des 28 parlements de l’Union Européenne. Il est temps pour les politiques européens de tous bords de se prononcer clairement sur ce traité. Notre député européen, Younous Omarjee, s’est prononcé contre. Bravo. Faites tâche d’huile, et le Tafta pourrait bien péter. Et pas dans la soie.
 

Dr Bruno Bourgeon, président d’AID

www.aid97400.re
collectifstoptafta.org
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