Le tragique accident, survenu le 25 août, d'une fillette asphyxiée par un chauffe-eau à gaz, doit nous alerter sur la dangerosité latente de ce type de chauffe-eau. Il peut tuer s'il est installé dans un local mal ventilé en produisant du monoxyde de carbone, mais il peut tuer aussi si la veilleuse s'éteint et que la vanne ne se ferme pas, laissant s'échapper le gaz butane ou propane, ce qui peut provoquer asphyxie ou explosion.
Quand on voit que ce chauffe-eau à gaz fait des milliers de victimes dans le monde, on peut s'interroger sur la légitimité de sa commercialisation, d'autant qu'il existe le chauffe-eau électrique, qui marche à la Réunion avec de l'électricité produite à 70% par la combustion de fuel et de charbon, ce qui n'est pas très écologique, et le chauffe-eau solaire à l'énergie écologique et gratuite à condition de ne pas lésiner sur la dimension du réservoir qu'il arrive d'épuiser dans les endroits où la couverture nuageuse est fréquente et de longue durée.
Il faut alors préférer un modèle équipé d'une résistance électrique d'appoint, en souhaitant que le photovoltaïque et l'éolien (le vent n'arrête pas de souffler depuis juin) se développent.
Rappelons que le chauffe-eau solaire est obligatoire depuis 2014 pour les constructions neuves à usage d'habitation. Pourquoi pas aussi pour les constructions anciennes dont on refait la toiture ou qu'on surélève? Pourquoi pas aussi pour tous les bâtiments (restaurants, dispensaires...) qui consomment de l'eau chaude? Il conviendrait également de pouvoir brancher les lave-linges et les lave-vaisselles sur l'eau chaude solaire.
Il conviendrait enfin d'augmenter nos capacités de stockage d'énergie, notamment par la solution simple de réservoirs d'eau en altitude qu'on turbinerait selon le besoin et qui seraient d'un grand secours en cas d'incendie.
Du grain à moudre pour notre Ministre des Outre-mers, à qui je souhaite bon courage.
Jean-Pierre Espéret