Tribune libre du conseiller régional Jean Alain Cadet

"Je ne voterai pas à la primaire"

  • Publié le 14 octobre 2016 à 16:16

Ce jeudi 13 octobre 2016, le conseiller régional Jean Alain Cadet a expliqué sa position vis à vis des prochaines élections primaires. Il a décidé de ne pas y participer, "ni ceux d'EELV ni aucune autre". Nous publions son communiqué dans son intégralité ci-dessous.

Pourquoi vous ne voterez pas à la primaire ?

Le vote des Français a symboliquement une raison : empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir en France, les politiques (droite et gauche confondus) se sentent à l'abri de l'éjection. Ce petit jeu de dupes comme le décrit le philosophe Yves-Charles Zarka continuera longtemps.

Quel est l'état d'esprit des Français vis-à-vis de la politique ?

Chaque sondage d'opinion amène le même constat, il y a colère, déception, ce que les politiques n'ont pas fait. La machine "démocratie"se porte mal.

Pourquoi les primaires sont un jeu de dupes ?


C'est un premier round pour sélectionner le meilleur d'un camp donc la désignation du ou de la personnalité la plus médiatique, celle qui fait de la politique depuis 30, 40 ou 50 ans ? Si les années en politique sont une garantie pour bien gérer la chose publique, alors le pays irait merveilleusement bien puisque ce sont les mêmes qui dirigent depuis 50 ans !

Mais qui dirige vraiment le pays ?

Nous savons tous que la puissance financière se moque des politiques et des élections : elle impose sa loi. Ce système condamne tout projet de rénovation de la société. "Le politique" a perdu de son poids, de sa dignité et de son influence. Tout cela ressemble à un jeu de dupes tant que la société n'en prendra pas conscience.

Et les écologistes ?

Je ne voterai pas pour la primaire des écologistes (ni à une autre) parce que le militant doit acquiescer au discours de son parti. On est plus libre de penser différemment. Dans les partis, les réformateurs sont écartés ou bannis. À quoi bon organiser une primaire pour départager des personnes qui pensent la même chose ? n'eut-il pas été plus salutaire de débattre sur des projets et sur les divergences de vues ainsi le meilleur projet verrait son porteur dévoilé et devenir le candidat à l'élection présidentielle ?

Mais ne faut-il pas des hommes et des femmes charismatiques ?

Dans une démocratie, il doit y avoir des idées et des positions qui s'affrontent. Si le débat se focalise autour d'une personnalité, les vrais sujets risquent de passer au second plan. Le contexte social et économique d'aujourd'hui ne reflète plus la société de 1936 où il y avait une classe ouvrière, engagée dans des luttes sociales qui portait la gauche et une bourgeoisie largement à droite. Aujourd'hui, les gens ne sont pas de gauche en tout ou de droite en tout....sur l'immigration, le terrorisme, le mariage pour tous, l'Europe, l'écologie... ce sont d'autres clivages qui se forment...ZARKA parle d'une société ouverte ou fermée...

Mais selon vous quel est le bon système ?

Il s'agit de bâtir à partir de propositions concrètes et non des options idéologiques. Si le critère pour être candidat aux plus hautes fonctions c'est d'être connu alors pourquoi pas Nabila comme candidate ? Elle est connue Nabila !

Par exemple, quelles propositions ?

– Améliorer le système éducatif,

– Refonder l'économie par une autre répartition des richesses,

– Aborder l'écologie concrètement pour maintenant et dans le futur (lutte contre le réchauffement climatique, repenser : énergie, transport, éducation, alimentation saine, une vie décente à tous et en particulier aux personnes âgées, les exclus du système, le revenu de base universel, une sécurité 24h24...).

Selon vous, quelles responsabilités des politiques ?

La France a accumulé des retards difficiles à combler :

1/ L'informatique est partout, aucun secteur n'y échappe et comment la France a-t-elle abordé ce virage ? En ne faisant rien ou si peu. Depuis 1980, l'école, principal moteur de l'éducation est la grande absente de cette avancée majeure et c'est navrant qu'aucune politique n'ait été développée massivement pour une démocratisation de l'informatique, il y a urgence à maîtriser cet outil, car la société déjà fracturée l'est davantage par le numérique. Il y a une illusion : passer plusieurs heures par jour à mal utiliser les réseaux sociaux ne signifie pas maitriser l'outil numérique. Nous sommes des dindons d'une farce interplanétaire, dont l'objectif est de vendre les produits des multinationales.

2/ La question de l'énergie et en particulier la dépendance mondiale à l'énergie fossile risque d'amener l'humanité à des problèmes insurmontables à partir de 2040/50. 80 % des besoins mondiaux en énergie sont assurés par les combustibles fossiles qui ne se renouvellent pas : le pétrole 31 %, le gaz naturel 22 %, le charbon 27 %. les 20 % restant par la biomasse (essentiellement bois de chauffage et déchet organiques) pour 8 %, le nucléaire mondial 5 %, l'hydraulique 6 %, l'éolien et le solaire représente moins d'1 % du total même si leur utilisation est croissante, cela reste très modeste et marginal.

Il y a 1,3 milliard de personnes qui vivent aujourd'hui sans électricité. Il y a 2,7 milliards qui ont de très grosses difficultés d'approvisionnement. Le fait de disposer de l'énergie a des effets sur d'autres choses comme l'alimentation en eau, l'éducation et la santé. L'IDH (Indice de Développement Humain) est lié directement à l'énergie. L'idéal à l'échelle de la planète serait de trouver le point ou la consommation d'énergie qui permet l'IDH maximal pour tous.

Comment une élection présidentielle en France peut répondre à ces problèmes ?

Le modèle actuel se heurte à deux contraintes majeures :

a) la raréfaction de ressources de gaz et de pétrole. Les stocks diminuent et on le sait depuis longtemps, mais désormais, on sait que la consommation de ces énergies produit l'émission de gaz à effet de serre (CO2) qui modifie le climat. Que faire ? On a pris acte du problème, il y a une crise et la situation est, ou va devenir critique, du point de vue des ressources et du point de vue du climat, mais nous prenons connaissance de la terrible difficulté qu'il y a à résoudre le problème. Le mot d'ordre des gouvernements, c'est "aidez-nous à faire face aux changements climatiques" alors qu'il y a 5 ans c'était "luttons contre le réchauffement climatique" élément fataliste auquel nous ne pouvons plus échapper. La conscience collective, bien que convaincu d'inventer de nouveaux comportements est à la fois paralysée et irrésolue. Tétanisée par l'obstacle, hésitante quant à la nature de la transformation à opérer, elle en vient à douter de ses propres capacités à agir. Le mieux que l'on puisse espérer, c'est de s'adapter et non empêcher le phénomène. Egel dans son ouvrage "la Phénoménologie de l'esprit, publié en 1867 parle de "conscience malheureuse".

Non je ne voterais à aucune primaire.

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2 Commentaires
pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
7 ans

Je suis pleinement d'accord avec ce monsieur !

RIPOSTE974
RIPOSTE974
7 ans

Pauvre choux , son ventre lé plein grâce aux indemnités mensuelles
Alain CADET , boug i koz uniquement la bouche pleine d'arzen !