Tribune libre du SNICS-FSU

Les infirmières scolaires dans la rue

  • Publié le 16 novembre 2016 à 09:07

Ce jeudi 17 novembre, les infirmières scolaires manifesteront face au rectorat à partir de 13 heures. Le syndicat Snics-Fsu justifie cette initiative s'inscrivant dans un cadre national : "L'académie de La Réunion cherche à s'affranchir des textes notamment ceux concernant les bilans médicaux que la loi prévoit pour les enfants de six ans". Nous publions le communiqué syndical dans son intégralité ci-dessous. (Photo d'illustration)

A l’appel du SNICS-FSU (et dans un cadre intersyndical) les infirmières de l’Éducation Nationale donnent une fois de plus rendez-vous devant le rectorat ce jeudi 13h pour demander l’application de la circulaire nationale du 15 novembre 2015 définissant leurs missions auprès des élèves qui sont l’accueil, l’écoute, les soins, l’éducation à la santé, et l’accompagnement pour les élèves en difficulté. Cette circulaire définit clairement les rôles de chaque professionnel de santé, infirmier et médecin, au sein de l'Éducation Nationale.

L’Académie de la Réunion cherche à s’affranchir des textes notamment ceux concernant les bilans médicaux que la loi prévoit pour les enfants de 6 ans.

La circulaire que prépare le Rectorat est en contradiction avec la réglementation en vigueur.

Le but avoué est que les élèves qui ne seront pas vus par le médecin dans le cadre de la visite médicale en Grande Section le soient systématiquement par l'infirmière en Cours Préparatoire. C'est contourner la loi, voire réaliser une discrimination : inégalité des chances de réussite entre l’élève Réunionnais qui a eu une visite médicale comprenant un dépistage des troubles de l’apprentissage et celui qui a eu un bilan infirmier sans ce dépistage….

Le conseil national de l'ordre des médecins dans un communiqué de presse le 2 juillet 2015, rappelle que "la visite médicale n'est pas un acte infirmier', puisqu'un bilan infirmier ne permet pas de dépister ce genre de trouble, mais l'infirmière collabore avec le médecin pour assurer un suivi de ses préconisations.

Pour justifier ce détournement des infirmières de leurs missions premières, le Recteur avance le manque de médecins scolaires. Et pourtant, des moyens du service public sont concédés aux établissements privés !

Ainsi, dans notre académie, 1500 élèves des établissements privés ont la chance d’avoir une visite médicale réalisée par un médecin de l'Éducation Nationale : inégalité des chances entre élèves de GS du public et élèves du privé à La Réunion…..

Si l’infirmière réalise les missions qui ne lui sont pas allouées, à la demande du Recteur, elle n’effectue pas les nombreuses autres missions que la loi lui impose (prévention, éducation à la santé, parcours éducatif santé…)

Doit-elle désobéir au Ministre pour obéir au Recteur ?

Bien au delà de ce problème d’application des textes, les infirmières de l’Education Nationale s’interrogent également sur des tentatives de transfert vers d’autres ministères et de la perte de leur statut spécifique à l’Education Nationale, statut qu’elles ont acquis suite à l’obtention d’un concours…. Leur place est auprès des élèves, de leurs familles et des équipes éducatives .

Le SNICS-FSU continuera le combat pour une réelle égalité des chances pour tous les élèves de l'Académie et pour une implantation forte de l'infirmière conseillère en santé du chef d'établissement au sein de l'institution.

guest
0 Commentaires