Courrier des lecteurs

Macron, mais pour quoi faire ?

  • Publié le 21 février 2017 à 00:11

A quelques jours de la venue du candidat Emmanuel Macron sur La Réunion, le nombre de ses soutiens réunionnais ne cesse d'augmenter. Après Thierry Robert, c'est au tour de responsables du PS dionysiens, dont le maire, d'annoncer leur ralliement. Gérald Maillot, Gilbert Annette, et dernier en date, Gérard Françoise ont ainsi indiqué ne pas soutenir le candidat issu des urnes de la primaire de la Gauche mais se retrouver derrière l'ancien ministre de l'Economie.

Pour les électeurs socialistes, c’est sans doute à n’y rien comprendre. Car en plus ces ralliements sont loin d’être clairs. Se retrouver derrière Macron, sans doute, mais pour quoi faire ? Là, les choses sont moins claires.

Car ne soyons pas dupes. La plupart de ces ralliements, au PS comme ailleurs, relève du calcul politicien. Gilbert Annette lui-même le dit : s’il rallie Macron, c’est parce que celui-ci a la faveur des sondages pour être au second tour face à la candidate FHaine. Il s’agit tout simplement de choisir le candidat " utile ", c’est-à-dire pour l’instant Macron. Une sorte de ralliement " sondangier ", d’une certaine manière, alors même que l’on sait combien les sondages savent se tromper ces derniers temps (rappelons-nous tout simplement que, il y a à peine quelques mois, ils nous prédisaient Juppé comme futur président de la République).

On sait aujourd’hui, en outre, que les électeurs ne sont plus sensibles à l’argument du " vote utile ", en tout cas pas tel que l’entendent les hommes et femmes qui ont fait de la politique leur métier. Pour l’électeur, " voter utile " désormais, c’est faire entendre sa colère, exprimer son ras-le-bol, dire ses convictions, même si elles n’ont aucune chance d’être majoritaires et même si celles-ci sont portées par des partis d’extrême. Et reconnaissons-le aussi, les thèses lepénistes ne font plus aussi peur qu’avant, maintenant qu’elles ont été banalisées par une bonne partie de la droite dite " républicaine ".

Heureusement, tous ne font pas le pari incantatoire de ces " votes utiles ". C’est par exemple le cas de Gérard Françoise, qui donne des raisons positives, lui, pour voter Macron. Et c’est tout à son crédit. Gérard Françoise a raison de dire, s’il le pense, que le programme de Hamon va conduire la France dans le mur et provoquer une augmentation des  impôts. Et il a aussi raison d’expliquer adhérer au programme de Macron, même s’il mérite d’être affiné, car il s’appuie sur les valeurs républicaines, notamment la Fraternité,  et sur la volonté de projeter la France, " une et indivisible mais aussi diverse ", dans l’avenir.

On peut ne pas être d’accord avec ces positions. On peut, comme le maire de Saint-Joseph, crier à la trahison, sujet qu’il maîtrise bien pour l’avoir pratiqué pendant tout le quinquennat Hollande.

Personnellement, si je suis bien certain de ne pas voter pour Benoît Hamon, je ne suis pas encore convaincu, loin de là, par Emmanuel Macron, qui me paraît encore un peu jeune pour accéder à de telles fonctions. Mais au moins, Gérard Françoise donne des motifs de débats et de discussion. Et c’est par le débat, arme démocratique par excellence, pas par des incantations, qu’on fera le mieux barrage aux partis extrémistes.

Jean H.

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1 Commentaires
Pierre Balcon
Pierre Balcon
7 ans

Quelle niaiserie ce courrier.
En quoi la fraternité serait une valeur républicaine ?.
On n'a pas attendu 1789 pour vivre la fraternité que je sache
Et la terreur républicaine qui a fait plus de 30 000 morts .
En quoi G Francoise peut il éclairer notre chemin lui qui prétend que le budget de la ville totalise 320 millions d'euros alors que les chiffres officiels le placent plutôt à 260 millions . Donc GF mystificateur en chef