Courrier des lecteurs d'Emeline Mussard

Une mère en colère

  • Publié le 1 mai 2017 à 10:10

Encore une nouvelle attaque qui emporte la vie d'un jeune et attriste toute une famille et communauté. Pendant plus 1 an et demi, partout où le programme Cap Requins avait été déployé de St Pierre à St Gilles aucune attaque n'a eu lieu. L'attaque du filet de Boucan ayant eu lieu sur une zone non couverte par Cap Requins pour cause d'un classement en Zone de Protection Renforcé.


On se souvient que le nouveau Bureau du Comité des Pêches élu en janvier 2017 a fait campagne en annonçant vouloir casser l’organisation du programme Cap Requins. Dès son élection, son président a arrêté les opérations de pêche au 1 mars 2017 pour imposer des modifications importantes à un programme qui pourtant semblait faire preuve de résultat certainement grâce à une équipe expérimentée et pleinement engagée dans sa mission.
Après 2 mois d’arrêt sans pression de pêche, on a appris que le programme redémarrait avec les modifications imposées par le Comité des Pêches et uniquement avec une pêche au large loin des zones d’activités.

La pêche avec drumlines à la côte au plus près des activités nautiques, là où il est important d’empêcher que les requins bouledogues responsables des attaques ne s’installe n’a toujours pas repris.

Le nouveau président Mr Baillif et son conseiller requin Thierry Gazzo ont-ils mesuré les risques qu’il faisait encourir à la population en arrêtant pendant 2 mois ce programme qui jusque-là apaisait nos craintes de mère de famille quand nous voyons nos proches partir planche sous le bras. N’ont-ils pas mis leur seul intérêt électoral et celui de la nouvelle équipe de pêcheurs au-dessus de l’intérêt de la sécurité de la population d’usagers en cassant l’organisation d’un programme qui apportait un peu de sécurité aux pratiquants toujours passionnées.

Il semble que les modifications qu’ils auront imposées à ce programme et aux financeurs démontrent à ce jour un véritable échec de la nouvelle équipe du Comité des Pêches dans sa mission par la pêche de la réduction du risque d’attaque de requin sur le littoral réunionnais.
Mr Baillif semble annoncer cet échec lui-même en plusieurs points dans son dernier communiqué de presse.

En disant que "les bouledogues sont supposés se concentrer bien plus près des côtes sur des zones ou la technique des drumlines est semble-t-il plus adaptée.", Mr Baillif signifie-t-il cette échec alors qu’il relançe en priorité la pêche au large ou il n’y a pas de raison prioritaire d’être et avec une technique de pêche à la palangre horizontale de fond inadaptée.

Les seuls résultats depuis leur reprise de la pêche avec une majorité de tigres (à ce jour 8 tigres pour 2 bouledogues) prélevée montrent que les changements imposés au programme ne remplissent pas l’objectif de réduction du risque d’attaque sur la côte Réunionnaise.

Le changement du mode de rémunération pourrait être aussi une des conséquences de ce résultat ou une large majorité de tigre sont prélevés sans s’attaquer au problème que sont les requins bouledogues.

Comme il le dit, le tigre est plus facile à pêcher. Ils sont au large, ils peuvent être très gros et la rémunération à 4 euros le kg semble la priorité qu’impose une pêche facile.
Parions que bientôt, le Comité des Pêche se rendra compte qu’une rémunération pour le bouledogue à 10 euros le kg ne suffira pas pour motiver des pêcheurs après plusieurs jours de pêche infructueuse et que seule la pêche du tigre au large sera toujours bien plus rémunératrice.

En annonçant également la prochaine mise en place de quota par bateau qui pénaliserait les bons pêcheurs au profit des moins bons pêcheurs, cette mesure pourrait bien être l’expression que le souci de répartition équitable de l’argent du programme entre les pêcheurs serait supérieur à l’intérêt d’efficacité de la pêche et de l’intérêt publique dont le Comité des Pêches a la charge.

Mr Baillif prend-il conscience que ses choix le dirigent vers un échec de gestion financier du programme en annonçant également "Le CRPM pourrait ainsi alterner campagne de pêche à la drumlines et à la palangres horizontales (au large), et ainsi soulager ses finances". Ainsi, compte-t-il sur la relance prochaine de la pêche à la côte pour freiner l’aubaine financière pour ses pêcheurs préférant une pêche du requin tigre au large.

Semaine après semaine le nouveau bureau du Comité des Pêches et son président Mr Baillif semblent prendre conscience qu’il est très facile de détruire un programme qui avait pris plus de 2 ans à être construit mais plus dur de donner une vie cohérente à des idées lancées lors d’une campagne électorale.

Cette dernière attaque de samedi nous montre aussi que quand on joue à détruire un programme qui participait à la réduction du risque, il faut savoir en assumer les conséquences et peut-être en reconnaître une certaine part de responsabilité.

Mais quand un conseiller de la nouvelle équipe du Comité des Pêche qui a participer à couler un programme qui fonctionnait en affirmant partout que sa technique était la plus efficace a le cynisme de se permettre d’adresser ses condoléances à une famille qui souffre de perdre son enfant, on comprend que l’on est peut-être loin de la lucidité et de l’intégrité nécessaire pour mener à bien cette mission.

Emeline Mussard, une mère en colère

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