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"Fin des quotas sucriers : les responsabilités"

  • Publié le 30 mai 2017 à 10:36

Ce mardi 30 mai 2017, une nouvelle journée de blocage des usines sucrières est prévue. Planteurs et industriels ne s'entendent pas sur le prix de la tonne de cannes. Dans une réaction publiée ce mardi, Jean-Pierre Marchau et Maya Cesari, candidats EELVR, se disent "totalement solidaires" des agriculteurs. Nous publions leur communiqué dans son intégralité ci-dessous.

Nous sommes totalement solidaires des planteurs dont les revendications sont légitimes, il est inacceptable que l’usinier considère que l’enveloppe de 28 millions d’euros de fonds publics soit sa propriété et refuse aux planteurs réunionnais une meilleure rémunération de la tonne de cannes dont le prix n’a pas progressé depuis des années.

Il faut cependant tirer les leçons d’une crise qui était hélas prévisible.

La fin des quotas sucriers est en effet annoncée depuis des années mais, plutôt que de la préparer, plutôt que d’être force de propositions, la plupart des élus réunionnais se sont cantonnés à demander une aide financière, c’est à dire à prolonger un système dont on sait qu’il est condamné. Là où il aurait fallu construire en amont une stratégie de reconversion de la filière sucre afin de d’orienter la valorisation de la canne vers la diversification de ses produits en s’appuyant notamment sur l’expertise et le savoir-faire acquis au sein du centre de recherche eRcannes, les élus ont fait comme si le système des quotas sucriers allait perdurer. Les planteurs paient aujourd’hui ce manque d’anticipation. Cette manne de 28 millions est prévue pour trois ans seulement. Que se passera-t- il ensuite ?

En 2010, lorsque Tereos, deuxième groupe sucrier mondial, a mis la main sur l’ensemble de la filière canne réunionnaise, seul Paul Vergès est intervenu pour signaler les dangers de voir un pan entier de l’économie locale passer ainsi sous le contrôle d’un groupe extérieur. Tereos capte aujourd’hui les aides européennes et nationales de la filière canne, si celles-ci baissent ou disparaissent, si le marché du sucre dérégulé ne permet plus d’écouler la production, rien ne garantit que Tereos restera à La Réunion.

La politique du court terme, le manque d’anticipation et l’absence de vision stratégique aboutissent aujourd’hui à subir ces événements. Il faut rompre avec un système qui rend notre économie dépendante et construire un développement autonome en comptant sur les ressources locales, que ce soit sur le plan agricole, énergétique ou économique.

Maya Cesari & Jean-Pierre Marchau

Candidats sur la 1 ère circonscription

Saint-Denis

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