Tribune libre de L'Union des femmes réunionnaises

L'association salue les déclarations d'Emmanuel Macron

  • Publié le 30 novembre 2017 à 17:32
  • Actualisé le 30 novembre 2017 à 17:35

Le président de la République s'exprimait sur les violences faites aux femmes. L'Union des femmes réunionnaises juge favorablement ses déclarations. Nous publions ci-après son communiqué.

 

Les déclarations du Président de la République à l'occasion du 25 novembre ont retenu toute l'attention de l'Union des Femmes Réunionnaises. En effet, ses préconisations rejoignent les revendications que nous portons depuis de nombreuses années. L'éducation et le combat pour l'égalité et contre le sexisme sont des mesures essentielles de la lutte contre les violences faites aux femmes.

L'arsenal répressif existant doit être renforcé afin d'anéantir le sentiment d'impunité des auteurs de ces violences. Enfin l'accompagnement des victimes reste à améliorer à tous les niveaux, administratif, juridique, social et sanitaire, pour une réelle prise en charge de ces femmes qui subissent la double, voire la triple peine. Il faut redonner à ces victimes confiance dans les lois de notre pays et les principes de notre République.

La honte qui mure les femmes dans le silence doit changer de camp. Pour cela, il est nécessaire que les violences faites aux femmes soient traitées comme un problème sociétal de politique publique. Ainsi, la question cruciale des moyens mis en œuvre pour lutter contre ces violences est révélatrice de l'intérêt qu'on leur accorde. Le chef de l'Etat déclare que la lutte contre les violences faites aux femmes sera la grande cause du quinquennat.

Il annonce 420 millions d'euros qui seront répartis dans les différents des ministères pour financer des projets divers et variés ayant pour but l'amélioration de la condition féminine... En revanche le budget du secrétariat aux Droits des Femmes stagne quant à lui à 30 millions d'euros, tel qu'il l'était en 2016. Cela suffira-t-il à reduire significativement le nombre de femmes assassinées chaque année en France ?Tous ces chiffres pèsent bien peu au regard de l'effort de l'Espagne qui a été capable de débloquer 1 milliard d'euros en juillet dernier.

Comment espérer un meilleur accompagnement des victimes dans un contexte de restrictions budgétaires dans les services publics de la santé, du social, de l'éducation et de la justice ? 
D'ailleurs, derrière la dénonciation en ligne pour le délit d'outrage sexiste, quels sont les moyens qui sont réellement mis en œuvre ? Quelles réponses la justice sera-t-elle en mesure d'apporter et dans quels délais ?

Enfin, nous regrettons infiniment la réserve du chef de l'Etat devant la parole des femmes victimes de violences. Alors que le silence se brise, le terme honteux de " délation " vient s'imposer comme si le discours engagé avait atteint la limite de ce que les convenances et les codes stéréotypés pouvaient autoriser...

L’Union des Femmes Réunionnaises

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