Tribune libre

"Coupable de barbarisme"

  • Publié le 30 janvier 2018 à 09:46
  • Actualisé le 30 janvier 2018 à 09:47

Nous publions ci-dessous un courrier de lecteur.

Oté marmay, la, mwin la guingne la honte, la ! Dann timodékri "La vil Dalton", alala pa sak mwin laté kab ékri : "Amwin, apré tiap-tiap, si mwin la pa kass inn ti karang, la tèt lé pa bon." : "Kass inn karang" ! Atwé zorey, ousa ou la parti rod sa ? Kass inn karang, sa i di pa, sa ! Ou KASS inn somey, mésoman ou RAL inn karang : "ral" nonva "kass" ! "Barbarisme !" Mi boush mö zyé pö mi oi pa toute la bann – sat lé hauts, sat lé bas, parkoté Sinni, parkoté Sinpir - i rögard amwin anpityé : kosa kozé kréol mashikrok la ? Astèr, mwin nana rant dë shömin pö partir : obyin zèt mö kor gouf Tansalé,
sinonsa kontinyé aprann, kontinyé trap "Dictionnaire kréol-français" Alain Armand, "Semi-lo- mo" Daniel Honoré, "Catalogue de mots français/kréol" Céline Huet, "Syntaxe du créole réunionnais" , Ginette Ramassamy, "Grammaire du créole réunionnais" Gillette Staudacher-Valliamée… Épi
kontinyé lir, lir pardsï lir : kiswa "Zistwar Tikok" Kristyan Fontinn, kiswa "Kartié-troi- lète" Axel Gauvin, "La Rényon dann kèr" Robert Gauvin, "Gramoune la di" Daniel Honoré, "Bouyon Fonnkèr" Karl Ramassamy, "Démavouz la vi" Danyèl Waro… I fini pa sanm toute bann gayar liv, gadyanm fonnkèr, toute bann BD an kréol -Tintin, Lucky Luke, Spirou – sa, dë kou i fé rir la boush !

Un zorey sorti le matin de Gillot, le soir se bat l’estomac : "Je ne sais pas parler créole mais je le comprends !". Trois jours plus tard : "Mi sais parler créole !" (encore trois jours et : "Mi suis créole"). Aucun travail, aucun effort à faire, aucune peine à se donner : la gentille puérilité du pittoresque babil de grands enfants, qu’est-ce que ça s’apprend ! D’autres, créoles dont le créole est la langue maternelle, sont stupéfaits, incrédules, quand, placés devant un écrit en créole, incapables de le lire, ils ne le comprennent pas : expérience sidérante qui ne peut se traduire que par un rejet violent de l’écrit créole. Hé bien non, chers amis, "kas in somey", mais "ral inn karang" : le créole
a ses codes précis, et comme tel, est une langue, qui, comme toute langue, demande un long apprentissage, un effort persévérant. Dix ans d’école ne suffisent pas à des millions de petits français dont la langue maternelle est le français pour savoir lire et écrire le français. Et n’importe qui aurait comme ça la science infuse du créole ? Mais, à l’effort d’apprendre la langue créole, quelle récompense ! Créoles ou zorey, être capable de lire Zistwar Tikok, Kartié trois-lètes, La Rényon dann kèr, Gramoune la di, c’est détenir la clef du monde de la culture créole réunionnaise. Vous en pressentez la richesse ? N’en restez pas à la surface ! Descendez dans ses profondeurs ! Montez dans
ses altitudes ! "Défoi la pant té rèd, réspirassion té i mank, galé té i déboul sou nout pié ; nou té avanss piang-an- piang, mésoman nou la gingn ariv o bout. La, anlèr piton, nü gingn woir par dann fon not péi an kado devant nou." (Robert Gauvin, La Rényon dann kër).

Manyèl

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1 Commentaires
Armand GUNET
Armand GUNET
6 ans

La première chose que je regarde, c'est la signature. Pas de signature ? Bye, bye !