Tribune libre du collectif de défense du domaine public maritime

Restaurants de plages - "Un préfet ferme et déterminé à faire respecter la loi"

  • Publié le 7 février 2018 à 08:10
  • Actualisé le 7 février 2018 à 08:18

Le collectif de défense du domaine public maritime et l'union des Réunionnais en colère ont rencontré ce mardi 6 février le préfet Amaury de Saint-Quentin et son directeur de cabinet Sébastien Audebert. Une rencontre qui intervient après le rassemblement de ce dimanche sur les plages de l'Hermitage.

Ce mardi 6 février 2018, 2 rencontres ont eu lieu en Préfecture entre les membres de l’Union des Réunionnais en colère avec dans un premier temps avec le Directeur de Cabinet et dans un second temps en comité restreint avec le Préfet, Amaury de Saint-Quentin.

L’objectif a été atteint du côté de l’Union. Il nous fallait aller à la rencontre du Préfet à la suite du rassemblement de ce dimanche 4 Février 2018 sur les plages de l’Ermitage. Il fallait le rencontrer pour porter la voix des Réunionnais qui ne comprennent pas l’injustice qui se développe sur le littoral de la zone balnéaire de Saint-Gilles mais aussi sur les autres communes du Territoire.

L’Union est mise en place pour aller plus loin, pour identifier toutes les situations qui ne respectent pas les LOIS, le déclarer, l’attaquer. La première réunion avec le Directeur de Cabinet était très technique et le ressenti des membres du collectif à la sortie de cette réunion était en demi teinte voir une certaine déception.

Oui, le message était compris, la situation plus claire au vue des documents que nous apportons sur la table, mais aucune visibilité sur la suite des opérations n’était clairement définit. C’est ce qui ressort du premier entretien avec la presse à la sortie des grilles du côté parc Labourdonnais. La motion reprenait non seulement les attendus de la population, c’est-à-dire la stricte
application et le respect de la loi sur le DPM de la zone balnéaire mais aussi de l’ensemble du littoral de La Réunion, l’ouverture de 4 chantiers pour la démolition des Paillotes, le rétablissement des accès libres et gratuits sur l’ensemble des plages et espaces publics, le rétablissement des règles d’occupation du DPM contre une privatisation illégale, le rétablissement des accès par les sentiers des pêcheurs, la destruction des murs en moellon sur le trait de côte, l’application de l’arrêté de fermeture administrative du Cocobeach.

C’est sur ce dernier point que nous sommes restés dubitatifs sur la réponse apportée. Le Directeur de Cabinet reconnait bien qu’il ait eu un arrêté mais que pour la partie des cuisines. En fait on nous fait comprendre qu’on a fermé juste les cuisines sans être obligés de fermer l’établissement, voir même ne fermer que le réfrigérateur.

Cette réponse ne répondait pas à nos interrogations et la densité de nos discussions n’ont pas permis d’avoir la clarification sur les contrôles, l’application des décisions. Durant toute la discussion nous avons eu l’écoute nécessaire mais à aucun moment nous avons une satisfaction, un engagement clair sur des délais et sur l’application stricte des lois sur le DPM, sur le devenir des paillotes et des autres points soulevés malgré tous les éléments apportés.

Il semblait découvrir le dossier par une autre porte, Celle du Citoyen qui apporte sur le bureau de l’Etat une vision globale du dossier. Le doute s’installait. Que fait la DEAL ? Comment les informations sont-elles remontées ? Le Préfet a t’il les bons éléments de la gestion du DPM ?

Mais le poids des mots, le poids des photos laissaient le Directeur de Cabinet sans voix. Face au constat de terrain, il est difficile à l’Etat de rester insensible. Nous lui avons bien fait comprendre que cette injustice que le Réunionnais constate sur le terrain, une injustice ou un sentiment ou rien ne se fait pour arrêter l’hémorragie. Comment la Bobine peut-elle poursuivre les travaux, prélever des coraux et du sable sur la plage impunément sous les yeux de Tamarun, de la DEAL, de la Mairie et de l’Etat. Avec fermeté, nous lui avons réclamer des signes forts de la part de l’Etat sur un respect de la situation par un contrôle, une sanction et remise en état du DPM dans les plus brefs délais pour la nature et pour l’accueil touristique et d’en faire de même pour toutes les structures de la plage. A la fin des échanges parsemés de beaucoup d’incompréhensions nous sommes
arrivés à définir un cadre de travail entre les membre de l’Union et l’Etat.

En effet, les autres dossiers évoqués sont restés sans solution. Pour lui il est nécessaire de faire une mise à plat de chaque problème et le temps de la procédure donnera le ton des actions. Un prochain rendez-vous sera pris avec le sous-Préfet de Saint-Paul pour apporter les informations du dossier du côté du Citoyen toujours dans le respect des lois, l’incompréhension et le doute de la gestion des AOT, de la gouvernance DEAL / Mairie.

A la sortie de la Préfecture et à la rencontre de la Presse la déception était palpable. Au micro, les membres de l’Union ont fait comprendre le regret de cette rencontre, aucune visibilité sur la sortie de crise, aucune action à attendre de la part de l’Etat. La presse ne retiendra que cette première épisode puisqu’elle n’était plus présente après la rencontre du Préfet.
A la suite de cette rencontre, une délégation restreinte autour de Karl Bellon a été reçue par le Préfet, Amaury de Saint-Quentin dans son bureau.

La présentation était claire, l’écoute du Préfet attentive et la découverte des photos ont permis une meilleure compréhension du dossier sur le terrain. Une présentation juridique et un historique du dossier et plus particulièrement la gestion des AOT, la délégation de gestion du DPM de l’ETAT vers la Mairie de Saint-Paul, le flou existant sur une période de 2008/2017, les AOTs signés en catastrophe le 4 juillet 2017 par la Mairie de Saint-Paul (AOTs qui font l’objet des 2 recours en justice), l’ingérence de la DEAL qui intervient au mois de septembre en lieu et place de la Mairie ... toute cette présentation permet au préfet de s’intéresser à la situation. Et de le dire que face à cette situation il sera ferme. Pour lui il y aura application stricte de la loi. S’il y a eu faute, il y a aura sanction et engagement de procédure.

Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants Il nous demande le temps de faire toute la lumière sur ce dossier, de bien comprendre qui a fait quoi ? Qui a accordé quoi ? Qui autorise quoi ? Pour lui l’engagement d’une procédure judiciaire se fera si la loi a été bafouée et non respectée.

S’il est nécessaire de détruire les paillotes pour le respect de la loi il ne voit aucune difficulté à le faire. Il doit et nous devons nous assurer que les décisions qui seront prises le soient dans le respect de l’application de la loi. Face aux membres de l’Union il reste ferme dans ses propos et confirme que ce n’est pas un dossier facile mais qu’en Corse, qu’à Marseille, à Nice ce ne l’était pas mais le droit a été appliquer et doit être le même partout et pareil.

Concernant les paillotes de la plage, nous nous sommes permis de lui rappeler le calendrier :
-Le recours en référé suspension engagé la semaine dernière par notre avocat,
-Le recours au fond en annulation des AOTs qui nous semblent illégales,
-La durée des AOTs pour les six établissements qui court jusqu’au 30 juin 2018 avec obligation pour les bénéficiaires de formuler leur demande de renouvellement à compter du mois d’avril 2018 (sans garanti d’être retenus).

Sur ce dossier nous lui avons clairement dit que nous resterons très vigilants sur la procédure de la Mairie de Saint-Paul,
- Enfin, l’AOT du Cocobeach fera l’objet d’une vérification particulière avec information au Procureur de la République, Sur ce bon échange et avec un Préfet ferme et déterminé à faire respecter la loi, nous avons quitté la Préfecture à la rencontre des membres qui sont restés devant les grilles. Une prochaine réunion est programmée avec les membres de l’UNION pour définir la suite de nos actions.

Collectif de défense du domaine public maritime

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