[VIDÉOS] La CFDT reprend le mouvement (actualisé)

La grève continue au CHU

  • Publié le 14 février 2018 à 15:49
  • Actualisé le 14 février 2018 à 17:53

Ce mercredi 14 février 2018, une réunion du CTE (comité technique d'établissement) de plus de quatre heures s'est tenue au siège de la direction générale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion à Saint-Paul. Objectif : discuter du plan de retour à l'équilibre (PRE) de l'établissement et de son suivi social avec la suppression de 155 postes non-remplacés dans le cadre de départs à la retraite. À l'issue de cette rencontre, le syndicat de la CFDT a indiqué reprendre la grève. Les organisations FO et CFTC poursuivent aussi leur mouvement de grève.

 

Selon Expédit Lock-Fat, secrétaire départemental de la CFDT, un point de blocage oppose son syndicat à la direction. Il porte sur la situation des contractuels. Le syndicat a voulu faire voter en CTE la titularisation de 150 personnels de cette catégorie tous les ans jusqu'en 2022. Cela n'a pas été le cas.

Ce qui motive la reprise du mouvement social, suspendu depuis le 6 février. dernier. Il attend désormais un signe du directeur général Lionel Calenge.

 

 

Peu après la réunion, le syndicaliste s'est pourtant félicité de la confirmation du CHU de la prise en charge financière des départs volontaires à la retraite. par l'Agence régionale de Santé. Cela permettra au CHU de dégager des marges de manœuvre financières afin de résorber le déficit de l'établissement de l'ordre d'une quarantaine de millions d'euros.

David Belda, secrétaire départemental Force ouvrière (FO) précise lui aussi que son syndicat continue la grève illimitée entamée le 7 février dernier. Il qualifie le plan de retour à l'équilibre (PRE) de "flou".

 

 

Il émet un sérieux doute sur  volet social du PRE. Selon lui, une cinquantaine de poste sera concernée par un plan de départ volontaire à la retraite dès 2018. "Comment rendre la même qualité de soins avec moins de monde", se questionne-t-il.

Jean-Yves Hoarau, président de la CFTC santé, confirme lui aussi la poursuite de la grève. Il demande au directeur général de Lionel Calenge de revoir sa copie.

Lire aussi : FO et la CFTC débutent leur grève illimitée

Interrogé sur ce mouvement, le directeur général indique : "Chacun prendra ses responsabilités par rapport à la sortie du mouvement de grève. (...) Si les syndicats souhaitent continuer à faire grève, c'est de leur responsabilité. L'enjeu c'est le redressement du CHU", indique-t-il.

 

 

Lionel Calenge revient sur le suivi social du PRE validé par le Comité pour la performance et la modernisation de l'offre de soins (COPERMO). Il s'en explique. Ce PRE prévoit la suppression de 155 postes non-remplacés dans le cadre de départ à la retraite, la suppression de lits et 30 millions d'euros d'économie sur 4 ans.

 

 

Le PRE a été validé et le directeur général doit l'appliquer de suite. Des engagements ont été pris auprès du COPERMO. Du côté des partenaires sociaux, un suivi social aura lieu tous les deux mois. L'ARS s'est aussi engagée sur les indemnités de départ volontaire.

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"Si l'on redresse le CHU plus rapidement que prévu dans le dossier COPERMO, je pourrai procéder à des titularisations et de stagiairisations non-prévues mais il faut redresser la barre plus rapidement", précise-t-il.

 

 

Un avis négatif a déjà été rendu par les syndicats contre ce plan de retour à l’équilibre fin janvier. Ce qui explique l'organisation d'un nouveau CTE ce 14 février.

Dans un communiqué envoyé en fin d'après-midi, la direction indique : "La direction du CHU rappelle que le Plan de retour à l’équilibre sera mis en œuvre sans délai, et que le COPERMO sera très attentif au respect des engagements pris par le CHU auprès de lui pour remettre l’établissement sur une trajectoire assainie et assumer pleinement sa mission à La Réunion et dans la Zone océan Indien. La direction est résolue, avec le soutien du Conseil de Surveillance et la position vigilante et responsable de la communauté médicale, à mettre en œuvre avec méthode et concertation ce Plan dans le cadre d'un dispositif de suivi avec l’ensemble des acteurs du CHU et l'ARS OI."

La direction rappelle qu'elle s’est engagée vis-à-vis du CTE à mettre en place un dispositif de suivi et d’accompagnement social précis et régulier de ce PRE. Ce dispositif s’articule notamment autour des axes suivants :

- Les suppressions de postes seront réalisées essentiellement par le non-remplacement de départs à la retraite, par la diminution des mensualités de remplacement et subsidiairement par des non renouvellements de contrats ; les agents concernés seront accompagnés individuellement.

- La mise en œuvre d’un dispositif de départs volontaires dont les modalités seront précisées ces prochains jours en lien avec l’ARS-OI.
 La mise en œuvre d’un plan d’accompagnement des personnels contractuels, notamment par la définition d’un mécanisme d’intéressement permettant, dès 2019, si le résultat comptable de l’année est plus favorable que celui présenté dans le Plan de Retour à l’Equilibre, d’en affecter une partie à la sécurisation des parcours professionnels par un plan de stagiairisation.

"Si le redressement financier du CHU est plus rapide que les engagements du COPERMO, les contractuels du CHU en bénéficieront. Les mesures prévues au plan d’économie feront l’objet d’un suivi bimestriel lors duquel seront présentées aux représentants du personnel, en toute transparence, les modalités de mise en œuvre de ces mesures et le suivi des engagements pris", ajoute-t-il.

Le directeur général appelle au rassemblement et à l’engagement de l’ensemble des forces vives du CHU dans son redressement, avec confiance et responsabilité, pour continuer à offrir durablement une qualité des soins à ses patients.

Pour rappel, le PRE validé à Paris le 31 janvier par le COPERMO prévoit la suppression de 155 postes, des fermetures de lits d’hospitalisation et 30 millions d’euros d’économie sur 4 ans. Une décision favorable a été rendue concernant la reconstruction du bâtiment central de l'hôpital de Saint-Pierre et le plan de retour à l'équilibre.

FO et la CFTC contestent les modalités de ce plan non-applicable en l'état selon eux. La CFDT, elle, a été la première à entrer en grève le 30 janvier dernier avant une suspension du mouvement le 6 février. Ses représentants syndicaux se sont alors montrés satisfaits des négociations entamées avec la direction concernant le volet social du PRE. Cela a visiblement changé depuis.

ts/www.ipreunion.com

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