[VIDEO] Madagascar (actualisé)

Antananarivo - Au moins un mort et plusieurs blessés dans la répression d'une manifestation interdite

  • Publié le 21 avril 2018 à 17:44
  • Actualisé le 22 avril 2018 à 07:32

Au moins une personne a été tuée et 17 autres blessées, a annoncé le Premier ministre malgache ce samedi 21 avril 2018 à l'issue d'une manifestation à Antananarivo (Madagascar) de l'opposition au régime en place. D'après la députée d'opposition Hanitra Razafimanantsoa, l'on dénombrerait quatre décès, dont deux enfants. Des milliers de manifestants étaient descendus dans la rue pour protester contre l'adoption récente de lois électorales controversées à quelques mois des élections présidentielle et législatives. La manifestation a dégénéré et de violents affrontements ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les manifestants. Le mouvement de protestation va continuer, a prévenu l'opposition


Les victimes ont été atteintes lorsque la foule a débordé les policiers et militaires déployés, à l’issue d’un face à face tendu de trois heures sur la place du 13 mai, lieu historique de toutes les grandes manifestations dans la capitale malgache. Les forces de l’ordre avaient auparavant tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants, qui ont répliqué en lançant des pierres, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Nous avons reçu 17 blessés aujourd'hui, l'un d'eux a depuis succombé", a déclaré à l'AFP Olivat Alison Aimée Rakoto, chef de l'hôpital HJRA d'Antananarivo. "Selon le bilan officiel, il y a un décès et 17 blessés", a déclaré un peu plus tard à la télévision le premier ministre, Olivier Mahafaly Solonandrasana. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a promis l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur l’origine du décés. Hery Rajaonarimampianina, le président de la République de Madagacar,  se trouve en déplacement à l’étranger, selon ses services, qui n’ont pas précisé où il se trouvait.

L’opposition, par la voix de la députée Hanitra Razafimanantsoa, a fait état de quatre morts, tués par balle.

Dans ce reportage vidéo de TV Plus Madagascar, des personnes en sang sont évacuées par les manifestants (vers la 14ème minute)

 

 

La manifestation avait été interdite par les autorités, mais l’opposition avait appelé à la maintenir pour dénoncer l’adoption récente de lois électorales controversées à quelques mois des élections générales.

Elle était organisée dans un climat politique délétère où l’opposition accuse le régime du président Hery Rajaonarimampianina de vouloir la museler, à quelques mois des élections présidentielle et législatives prévues pour la toute fin de l’année.

Les députés de l’opposition dénoncent notamment la récente adoption de lois électorales qui, selon elles, favorisent le camp du pouvoir. Lors d’un débat très tendu à l’Assemblée, ils ont accusé le gouvernement d’avoir acheté certains élus pour les faire voter. L'oppoistion affirme que les nouvelles lois électorales ont été formulées pour empêcher son candidat Marc Ravalomanana, ancien président de la République, de se présenter à l’élection présidentielle.

"On ne s’arrêtera plus. Maintenant, il y a des morts par balles réelles, il y a des blessés à l’hôpital, il y a des enfants en réanimation", a dénoncé devant la presse une députée du parti de l’opposition TIM, Hanitriniaina Razafimanantsoa. "Cette place est symbolique, c’est la place du 13 mai. C’était toujours là qu’à commencé les révolutions à Madagascar", a-t-elle prévenu. "Ce régime est maintenant sali par du sang malgache" a t-elle ajouté.

 

 

Elu en 2013, Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore annoncé s’il allait briguer un second mandat. En revanche, deux anciens chefs de l’Etat ont déjà laissé entendre qu’ils se présenteraient : Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014. Tous les deux avaient été interdits de candidature en 2013.

M. Ravalomanana avait été renversé en 2009 après une mutinerie de l’armée qui avait permis à M. Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, de devenir président non élu d’une transition jusqu’en 2014. L’arrivée au pouvoir de M. Rajaonarimampianina avait mis un terme aux crises politiques à répétition dans la Grande Ile.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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