Jeudi 17 mai : journée mondiale contre l'hypertension artérielle

Le taux de mortalité est deux fois plus élevé à La Réunion qu'en métropole

  • Publié le 17 mai 2018 à 09:30
  • Actualisé le 17 mai 2018 à 11:44

Ce jeudi 17 mai marque la journée mondiale contre l'hypertension artérielle (HTA). Pour l'occasion, Imaz Press a interrogé l'Agence régionale de santé de l'Océan Indien afin de faire un point sur la situation à La Réunion. Le constat est inquiétant : ici, le taux de mortalité lié à cette maladie est deux fois plus élevé qu'en métropole.

Cette mortalité liée à l'HTA est, en particulier, plus élevée chez les femmes. 

Aussi, La Réunion compte en moyenne, près de 700 décès chaque année liés à l'HTA. Parmi eux, 16% sont considérés comme étant prématurés, soit avant 65 ans. Et 58% touchent les femmes. 

Néanmoins, l'Agence régionale de santé indique que "sur un peu plus de 10 ans, la mortalié liée aux maladies hypertensives a diminué à La Réunion". On note précisément une baisse de 26% entre 2000-2002 et 2011-2013. Parallèlement, au niveau national, cette baisse est moins visible : puisqu'elle est de 7 au total. 

La Réunion, particulièrement touchée

Sur la période 2007-2009, chaque année, plus de 2 400 Réunionnais ont été nouvellement admis en Affection de longue durée pour hypertension artérielle. Précision : l'Affection de longue durée (ALD) est une affection dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessite un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse pour laquelle le ticket modérateur est supprimé. 

La Réunion est particulièrement touchée par cette maladie sévère qui est le 2ème motif d'admission en ALD sur l'île, derrière le diabète. Toujours sur la période 2007-2009, l'ARS a tout de même noté, en moyenne, plus de 110 décès à La Réunion ayant pour cause principale les maladies hypertensives.

L'hygiène de vie est "primordiale"

L'ARS l'affirme : en matière de prévision et de prise en charge, l'HTA est traitée à travers différentes actions soutenues par l'agence : "en effet, pour contrer l’hypertension artérielle, l’hygiène de vie est primordiale et permet d’alléger le traitement pharmacologique. L’activité physique, une saine alimentation et l’arrêt du tabagisme en font partie. La diminution du stress ainsi qu’un sommeil de qualité sont aussi de saines habitudes pouvant réduire le risque de souffrir d’hypertension artérielle".

Des programmes soutenus par l'ARS

Dans ce cadre, l’ARS Océan Indien accompagne et soutient financièrement des programmes d’éducation nutritionnelle, de sport santé, de lutte contre l’obésité et de tabagisme. Ces programmes sont portés par des associations, des communes (via les contrats locaux de santé), des professionnels de santé libéraux et permettent d’agir au plus près de la population. "Il s’agit, par exemple, d’actions menées en faveur des enfants ou des adultes en milieu scolaire et au sein des quartiers précise l'agence. Elles ont pour objectifs de favoriser l’équilibre alimentaire (ex : ateliers d’éducation nutritionnelle dans des écoles primaires, semaine de la Fraich’Attitude) et la pratique d’une activité physique régulière (ex : Sport sur Ordonnance), de prévenir le tabagisme et d’aider au sevrage tabagique (ex : Mois sans tabac)."

L’ARS apporte également une information, aux patients et plus largement à la population, sur les risques liés à l’HTA et l’importance du dépistage par un professionnel de santé, par le biais du site internet OIIS Ma santé.

L'hypertension artérielle, qu'est-ce que c'est?

L’hypertension artérielle (HTA) est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée. Souvent multifactorielle, l'HTA peut être aigüe ou chronique, avec ou sans signes de gravité. La prévalence des personnes traitées par médicament antihypertenseur est de 18,6 % en France en 2014 [7]. Cette prévalence est plus importante chez les hommes que chez les femmes et augmente avec l’âge des personnes et le niveau de désavantage social de la commune de résidence. La distribution de la prévalence sur le territoire est très hétérogène avec, au Nord, des régions très touchées et au Sud, des régions plus épargnées. 

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