Alexandre Benalla, collaborateur violent d'Emmanuel Macron envers qui le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête, était de passage à La Réunion le 1er avril 2012 (en arrière-plan sur la photo). A l'époque, il était membre du service d'ordre de François Hollande qui était en pleine campagne présidentielle. La rédaction d'Imaz Press s'en souvient : Alexandre Benalla n'avait pas été des plus agréables.
Une vidéo publiée par le site du Monde hier soir, mercredi 18 juillet 2018.
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Ces images ont déclenché l'indignation à gauche comme à droite. Emmanuel Macron, en déplacement en Dordogne a refusé de répondre aux questions. Interpellé par un journaliste lui demandant si la République était "entachée" par cette affaire, il a juste répondu: "non, non, elle est inaltérable !"
"La sanction la plus grave jamais prononcée"
Néanmoins, Alexandre Benalla a été mis en pied pour une quinzaine de jours avec "suspension de salaire" a précisé le porte-parole de l'Elysée Bruno Roger-Petit. "La sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée"
Il a été "démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président", pour "punir un comportement inacceptable". C'est "un dernier avertissement avant licenciement", a ajouté le porte-parole.
"Personne n'est protégé dans ce pays, quel que soit son statut", a insisté le délégué général de La République en Marche, Christophe Castaner.
En plus d'être l'auteur présumé de violences, le mis à pied est soupçonné d'être l'auteur d'"usurpation de fonctions" et d'"usurpation de signes réservés à l'autorité publique".
Pour cause : lorsqu'il a roué de coups un manifestant le 1er mai, il portait un casque de CRS alors qu'il ne fait pas partie de la police.
"Observateur"
D'ailleurs, la préfecture de police a souligné qu'"il n'est pas rare qu'elle accueille pour de courtes durées" des personnes extérieures. Casques et gilets pare-balles leur sont fournis, mais elles "doivent se cantonner à un rôle d'observateur."
A l'Assemblée nationale, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a évoqué des "gestes absolument inadaptés". L'entourage du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ne faisait aucun commentaire. Selon Bruno Roger-Petit, Alexandre Benalla avait été "autorisé", à sa demande, à "observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er Mai", sur "un jour de repos".
Mais en participant "physiquement", "il a largement outrepassé cette autorisation", et a été "immédiatement convoqué" par sa hiérarchie.
Un deuxième homme mis à pied
Un deuxième homme a aussi "outrepassé son autorisation", a révélé le porte-parole de l'Elysée.
Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM, a aussi écopé d'une "mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire", et "il a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République".
La polémique a rapidement gonflé dans la classe politique, jusque dans le parti du président. Le député LREM Laurent Saint-Martin a estimé qu'Alexandre Benalla ne devait "plus travailler à l'Elysée" car "il a failli", tout en estimant que l'Elysée a eu le "bon réflexe" en le rétrogradant rapidement.
Des manoeuvres pour "étouffer" l'affaire?
A droite, le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a sommé Emmanuel Macron de "s'exprimer", demandant notamment s'il y a eu "des manoeuvres" pour "étouffer" l'affaire. "Ce n'est pas le genre de la maison", a répondu le chef de file des députés LREM Richard Ferrand.
Même demande de clarification à gauche: pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, M. Benalla doit "être redevable devant la justice". "Pourquoi les policiers ont laissé faire ? Pourquoi la justice n'a pas été saisie? Pourquoi Emmanuel Macron s'est contenté d'une mise à pied ? Que fait ce nervi dans la sécurité à l'Elysée ?", a interrogé le député LFI Eric Coquerel
Le porte-parole du Rassemblement national (RN, ex-FN) Sébastien Chenu y a vu "un signal de déconnexion totale d'Emmanuel Macron et sa cour" avec les Français, estimant aussi que cette affaire "fait mal aux forces de l'ordre". "Quand on est à l'Elysée on doit montrer l'exemple et aujourd?hui le sentiment qu'on a, c'est qu'à l'Elysée on se croit au-dessus de tout", a résumé M. Wauquiez.
www.ipreunion.com avec l'AFP