Les femmes dans la crise requin

Le Collectif a finalement rencontré Annick Girardin

  • Publié le 27 octobre 2018 à 22:45

Elles avaient interpellé la Ministre des Outre-mer par voie de presse, l'invitant à les rejoindre au niveau du poste de secours de l'Hermitage hier, le vendredi 26 octobre. L'objectif de la rencontre : faire un point de situation sur les actions menées depuis un an pour la réduction du risque requin. Annick Girardin n'est pas venue. À la place, le cabinet ministériel a proposé une rencontre avec le sous-préfet de Saint-Paul, elles ont refusé. Ce samedi 27 octobre, coup de théâtre, le Collectif a finalement pu rencontrer la ministre.

Elles y sont allées au culot. Une dizaine de femmes vêtues de t-shirt roses, ce qui leur vaut ce surnom. Le Collectif savait que la ministre se rendrait à l’hôtel Créolia pour présider la conférence de coopération régionale de l’Océan indien. Les femmes en rose se sont installées dans la salle comme si de rien était. Très vite repérées, on leur a intimé, à plusieurs reprises, l'ordre de quitter les lieux. Mais elles ont tenu bon. Annick Girardin a finalement accepté de les rencontrer, rapidement, de manière informelle.

Elles ont pu remettre en main propre le texte envoyé à la presse la veille. "Les femmes dans la crise requin" dresse un bilan sur la situation depuis un an, date de la dernière visite d’Annick Girardin à La Réunion. Les femmes en rose parlent notamment de " mesures inefficaces pour la sécurité des marmailles. "

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"Les femmes dans la crise requin" ne demande pas de fonds supplémentaires, c’est assez rare pour être souligné. Leur principale revendication : que l’arrêté Ciguatera soit levé. En clair, que la commercialisation de la chair de requin soit autorisée. Une demande à laquelle la ministre n’a pas pu accéder. Un non ferme. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) s’oppose formellement à la levée de l’arrêté, la ministre ne peut aller contre, du moins, c'est ce qu'elle aurait répondu.

Pour Mylene Veminardi, la porte parole du collectif : " nous ne sommes pas devant un désir évident de résoudre, de façon pérenne, la crise requin. Mais en même temps, en m’engageant dans la crise requin en 2011, je savais qu’il y en avait pour vingt ans. Même si j’espérais me tromper. Nous sommes aujourd’hui face à une mise sous cloche de La Réunion. "

Mylene Veminardi admet que des dispositifs relativement efficaces ont été mis en place pour la reprise des activités nautiques mais pour le Collectif, la crise requin va au delà de cela. " Nos marmailles ne sont protégés que partiellement, autoriser la commercialisation de la chair de squale permettrait qu’il y ait de nouveau une presse anthropologique sur le requin, cela remettrait aussi la culture réunionnaise, traditionnelle en avant, on a toujours pêché et consommer du requin, pour finir, cela permettrait aussi de faire sauter un tabou : qu’on arrête de dire que les réunionnaise ne sont pas tournés vers la mer. "

Le collectif n’a pas pu obtenir gain de cause mais ne perd pas espoir " ce combat ne se terminera que devant la justice, un jour, nous enverrons l’ANSES devant les tribunaux." finit Mylene Veminardi.

 

fh/www.ipreunion.com

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