Ils attendent des industriels un partage équitable des subventions

Un plan de relance de la filière Canne jugé insuffisant par les planteurs

  • Publié le 8 novembre 2018 à 17:58
  • Actualisé le 8 novembre 2018 à 18:07

Depuis septembre, les syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs sont mobilisés pour organiser le soutien aux exploitations cannières fortement impactées par les événements climatiques exceptionnels de la campagne 2017-2018. Les deux syndicats saluent l'implication du Conseil départemental qui a alloué une enveloppe de 2,5 millions d'euros et a permis l'allègement à hauteur de 25 % des factures d'eau de ce second semestre. L'écoute active dont a fait preuve l'Etat est également une bouffée d'oxygène.

Lors de la visite de la Ministre des Outre-mers, un paiement anticipé des reliquats des aides à la production (comme le prévoit l'article 17 de la Convention Canne) a été annoncé, ce qui donnera les moyens de financer l’achat de fertilisants. Avec ces deux mesures, les planteurs bénéficient d’un accompagnement de 240 euros par hectare pour préparer la campagne 2019.
A cela s’ajoutent les engagements de la DGFIP et de la CGSS. Les deux organismes proposent aux agriculteurs qui en manifesteraient le besoin, d'étudier des reports et des effacements de majoration pour le non paiement d'échéances.

La Caisse régionale du Crédit Agricole, quant à elle, a apporté son soutien en validant des reports d’échéances en fin de tableau d’amortissements et en accordant des prêts de trésorerie à conditions exceptionnelles. Enfin, l’Etat s’est engagé pour une instruction simple et rapide du dossier de fonds de secours et une demande d’ajustement financier de ce fonds à hauteur de 10 millions d’euros.

L'inertie des industriels sucriers inacceptable

Ces mesures, réclamées à l’unanimité par la profession et pour lesquelles la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs se sont particulièrement battus ces derniers mois, sont vitales. Un soutien supplémentaire est néanmoins nécessaire, notamment pour les exploitations les plus fragiles, et doit provenir des industriels sucriers.

Ils ne peuvent décemment pas s'écarter de la chaine de solidarité qui s'est créée autour des planteurs. L'inertie dont ils font preuve aujourd'hui est, aux yeux des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA, inacceptable ; surtout lorsque l'on sait que dans la Convention canne une autre aide de l’Etat pour l'ensemble de la filière, dite "aide au maintien", est prévue et est directement versée aux industriels. Il s'agit d'une aide forfaitaire, calculée sur la base d'une récolte de 2 millions de tonnes de production.
Il serait scandaleux que les planteurs ne profitent pas de cette aide qui a été, pour rappel, mise en place en 2006 pour la filière afin de compenser la baisse du prix minimum garanti de la canne.

Lors de son instauration, les représentants des planteurs avaient préféré confier sa gestion aux industriels. Force est de constater l'excès de confiance dont ont fait preuve ces représentants. A ce jour, aucune initiative de redistribution de cette aide n'a été prise par Tereos.

Trouver un accord pour un partage équitable

Quelle que soit son activité de production, Tereos a touché 44,163 milllions d'euros au titre de l’aide au maintien et recevra, avant avril, un complément de 7,46 millions d'euros. Avec une autre aide de 28 millions d'euros, versée avant le 15 décembre, ce sont 79 millions d’euros de soutien de l'Etat qui recevra Tereos pour cette année.
En d'autres termes, pour une campagne estimée à 2 millions de tonnes, Tereos touche un peu plus de 25 euros d'aides au maintien de l'Etat par tonne de cannes produites. Cette année, la production finale est estimée à 1,4 million de tonnes de cannes, ce sont donc près de 15 millions d'euros de reliquat qui vont etre générés.

Aussi, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs souhaitent que l’interprofession se réunisse dans les plus brefs délais afin de trouver un accord sur un partage équitable de cette enveloppe (article 21 de la Convention Canne) entre industriels et planteurs.

www.ipreunion.com

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