Elections (actualisé)

Municipales 2020 : bataille de ténors en vue

  • Publié le 14 octobre 2019 à 10:27

A moins de 6 mois des élections municipales, les 15 et 22 mars 2020, les grandes manoeuvres ont d'ores et déjà commencé sur toute l'île. Les leaders des grands mouvements politiques locaux avancent leurs pions, tâtent le terrain, lance des ballons sondes. L'objectif étant de poser la meilleure stratégie afin de sortir gagnant des municipales, et ainsi embrayer, sereinement, sur les départementales et les régionales de 2021. Autant dire qu'au-delà d'une bataille de projets, ces municipales seront avant tout une bataille de leadership (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Didier Robert avance masqué

On ne l’entend pas. On ne le voit pas. Mais Didier Robert est bien l’un des grands chefs d’orchestre de ces élections municipales. Le Président de Région, qui souhaite très certainement rempiler pour un troisième mandat en 2021, est à la manœuvre dans quasi toutes les communes de l’île où il pousse un voire plusieurs candidats contre, parfois, des maires sortants qu’il avait contribué à faire élire en 2014.

L’exemple de Saint-André est emblématique puisque deux proches de Didier Robert, Sylvie Moutoucomorapoullé et Serge Camatchy, devraient se présenter face à Jean-Marie Virapoullé dont le père, Jean-Paul, avait été élu en 2014 avec, le soutien de l’Union de la Droite dont faisait partie le patron d’Objectif Réunion ou encore à Saint-Pierre où Michel Fontaine devrait affronter deux proches de Didier Robert, Jean-Gael Anda et Imrhane Moullan.

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L’objectif de Didier Robert est clair. Mis à mal sur le terrain judiciaire avec plusieurs enquêtes préliminaires en cours , il souhaite profiter de ces municipales pour prendre le leadership d’une droite aujourd’hui divisée et moribonde, depuis l’élection de Cyrille Melchior à la présidence du Département. Il serait même prêt à se lancer dans la bataille des municipales à Saint-Denis où il pourrait être tête de liste.

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En s’impliquant personnellement, en jouant sur plusieurs tableaux et en multipliant les candidatures, le Président de Région aurait pour ambition d’être en position de force pour négocier sur les différentes communes, et ainsi assoir une certaine légitimité politique sur le territoire en vue des régionales.

Huguette Bello en opération reconquête de la gauche

Officiellement candidate à la Mairie de Saint-Paul depuis fin juillet, Huguette Bello se pose très clairement en rassembleuse de toutes les forces de gauche, du parti socialiste à la France Insoumise en passant par les écologistes et, plus surprenant, le PCR qui lui a apporté son soutien.

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L’élue est même allée plus loin en apparaissant le 25 septembre dernier aux côtés de Philippe Robert, fils de Roland Robert, et candidat aux municipales à la Possession et d’Elie Hoarau, l’un des caciques du PCR. PLR et PCR se donnant la main pour les municipales ? Une image qui semblait relever de l’imaginaire tant la hache de guerre semblait être impossible à déterrer.

Cette volonté de rassemblement témoigne surtout d’une stratégie savamment orchestrée par Huguette Bello qui profite très certainement de l’absence de leadership à gauche. La France Insoumise, malgré l’activisme de Jean-Hugues Ratenon, a du mal à percer tandis que le PS ne semble toujours pas se retrouver après les divisions des présidentielles et législatives de 2017 où des ténors tels que Gilbert Annette ou Michel Vergoz avaient apporté leur soutien à Emmanuel Macron (LREM).

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Cette stratégie, si elle s’avérait payante aux municipales, pourrait enclencher une dynamique extrêmement positive en faveur de la gauche aux départementales et surtout aux régionales où un ticket Ericka Bareigts / Huguette Bello est souvent évoqué face à Didier Robert.

Le grand flou à droite comme à gauche, balle aux centres 

Très certainement tributaires des investitures au niveau national, on entend très peu les principaux leaders des partis politiques traditionnels. A droite, Michel Fontaine pour les Républicains est pour l’heure extrêmement discret. Dans une récente tribune libre, Cyrille Melchior, président du Département, a sobrement appelé à l’union à Saint-Paul. A gauche, Philippe Naillet, secrétaire fédéral du parti socialiste, est lui aussi silencieux, même si des alliances se profilent, avec le PLR notamment.

Une chose semble certaine, cette élection devrait une fois de plus faire voler en éclat les logiques de partis traditionnels et faire bouger les lignes vers le centre, voire même les centres, compte tenu de la quantité pléthorique de candidats qui, aujourd’hui, se présentent en rassembleurs de la droite et de la gauche.

Didier Robert l’a bien compris en tentant d'opérer, depuis plusieurs mois, un subtil rapproche avec le Président de la République et son parti, La République en Marche, représenté à La Réunion par Farid Mangrolia. Un parti qui peine à s’ancrer sur l’île mais qui, pour le président de Région, est une aubaine sur laquelle il s'imaginer surfer en vue des municipales.

Le patron d’Objectif Réunion ne sera évidemment pas seul à vouloir trouver sa place au centre de l’échiquier politique. La sénatrice Nassimah Dindar, qui défend depuis longtemps une posture centriste de rassemblement, et qui ne cache pas sa  méfiance à l’encontre du président de Région depuis les sénatoriales de 2017, devrait elle aussi peser de tout son poids lors de ces municipales pour tenter de s’emparer du leadership au centre… 

Les prochaines semaines devraient éclaircir tout cela.

En attendant, un élément semble certain ces élections devraient davantage donner à voir une bataille de personnalités plutôt qu’un combat de projets… Comme d'habitude, disent déjà certains…

Mais se sont forcément de mauvaises langues…

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Jojo
Jojo
4 ans

Je suis une militante de base , j'apprends que Didier Robert apporte son soutien à Sinimalè à Saint-Paul investi par la REM , je dis que c'est très grave , il faut qu'il va un peu à la rencontre des stpauloises et des st Paulois la population à st Paul ne veut plus un clow , ce qu'on veut aujourd'hui un jeune qui connaît tous les difficultés des gens à Saint-Paul

Papillon diurne
Papillon diurne
4 ans

Faire de la politique et administrer une commune, ce n'est pas tout à fait la même chose...Est-ce que le président du département ou de la région n'ont pas assez de dossiers sur leurs bureaux respectifs et c'est pour ça qu'ils ont autant de temps libre, et ils s'ennuieraient tellement qu'ils vont sur le terrain, à droite à gauche, au centre et au milieu...?

PSEUDO 1
PSEUDO 1
4 ans

c koi l'intérêt de cet article. IPR veut nous dire koi ? Y a que des redites. Pffff, vraiment sans intérêt ! Faudrait peut-être un jour faire du vrai journalisme (Bonjour, navrés que vous considériez les choses comme cela, n'hésitez pas à nous faire parvenir un de vos articles pour nous montrer à quoi ressemble le "vrai journalisme". Bonne journée. - webmaster)

Fontaine
Fontaine
4 ans

Fini la route littoral après il aura un poids sinon niet

THOR
THOR
4 ans

"Les leaders des grands mouvements politiques locaux" combien de troupes dans ces "grands mouvements politiques" ?

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
4 ans

On a les élu.es qu'on mérite comme les électeurs qu'on mérite pour 1 euro six sous