Courrier des lecteurs de Georges Donald Potola

"On a bradé notre culture"

  • Publié le 10 décembre 2019 à 09:30
  • Actualisé le 10 décembre 2019 à 15:09

La région nous parle de sa politique culturelle pour les Réunionnais, comment ne pas réagir. Quand est-il réellement ? La réalité, c'est que des rapaces venus d'ailleurs, avec l'aide des locaux, se sont emparés de notre culture, ils ont commencé par torpiller tous les festivals de l'époque gérés par des Réunionnais, Château Morange, Kabar Réunion et bien d'autres encore.

Ils ont aussi tué le Théâtre Vollard, managé par Mr Emmanuel Genvrin une troupe exceptionnelle, qui a permis à  de nombreux Réunionnais, d’exprimer leurs talents, Musicien, comédien, régisseur de son, décorateur, parmi  eux un certain Délixia Perrine, Serge Dafreville, les frères Trules, le regretté Arnaud Dormeuil… Mr Genvrin créait des pièces de théâtre localement, et partait en tournée en Europe et non l’inverse.

Aujourd’hui, la culture, c’est un milieu pourri, des coups bas entre expatriées qui ne veulent plus partager le gâteau. Chaque année pas moins de 70 millions d’euros sont injectés dans la culture.

Les artistes réunionnais, qui ont le plus de talent préfère aller jouer ailleurs, ceux qui débutent qui n’ont pas encore cette chance, ont 2 solutions se prosterner, pour avoir peut être droit, à un lever de rideau ou l’exclusion.

Pour les petites mains, du bénévolat et un riz chauffé, Plutôt riz Mangalore (riz à l'époque, connu pour sa puanteur). Salles de spectacle ; logistique ; sono ; et même conservatoires et musées, tous sont quasiment détenus par ces mercenaires. La semaine passée, devant l’église du Port, je regardais la mise en place d’un plateau pour un concert, pas un seul Réunionnais.

Parlons-en du fameux conservatoire à rayonnement régional, combien d’enfants de Réunionnais sont recalés aux examens d’entrée du conservatoire ? Pourtant des “Soan“ il y en a plein a la Réunion. Une fois j’ai posé la question à un directeur, sur quel critère basez-vous pour sélectionner les gamins, vu que pour entrer au conservatoire, il faut être novice en musique ? Il m’a simplement répondu que le jury regarde les mains pour détecter si le gamin était doué ou pas pour un instrument. Je vous laisse deviner qui sont les membres du jury ?

Combien de musiciens sont partis en métropole pour réussir ? Combien de profs de musique souhaitent rentrer exercer aux pays ? Bien entendu on préfère faire venir d’Europe et parfois même sans diplôme. Un jeune diplômé rentré de Paris depuis juillet attend toujours un poste au conservatoire.

Nos patois, nos proverbes, les petites phrases créoles, le tressage des feuilles coco, tous sont aujourd’hui protégés par des brevets. Rappelez-vous du combat judiciaire pour la marque “l’effet pei“ ?

Que fait-on du côté de la région ? Des photos, encore des photos, de Mme culturanoo , qui nous rabâche sans cesse des slogans “ Nout' Culture“ ; “Nout' Fierté“ ; “culturanoo“ qui n’est plus vraiment à nous,  et la fierté c’est pour elle et ceux qui ont exclu les Réunionnais.

Dire qu’on aurait pu créer pas moins de 10 000 emplois dans ce secteur et faire profiter aux nombreux chômeurs.
Erreur de casting Président, comme je vous ai dit lors de notre échange, 2 mandats, 2 incompétents, à la tête de la culture, le résultat est là que du négatif,  vous aurez dû mettre Nathalie Cadet et non pas Madame culturanoo.

27 septembre 2015  discours de Didier Robert “ J’ai pris le temps d'écouter les Réunionnais en sillonnant l'île lors de réunion-cafés…aux yeux de tous les Réunionnais…un sujet sensible, que l'on ne peut plus évacuer en l'éclipsant…c’est le combat de la préférence réunionnaise“

Quelle région de France peut-on trouver des expatriés à la tête de la culture locale, sinon l’île de la Réunion ?

guest
2 Commentaires
Zartiss
Zartiss
4 ans

Hè oui, malheureusement c est pas fini, à force de nous tirer dans les pattes, on regarde les kaparer..... À qui la faute

LouLou
LouLou
4 ans

M. Potola,Tout à fait d'accord avec ce que vous dites, je ne suis pas artiste mais un ptit créole qui adore son île et sa culture. Nous allons même perdre nout fierté avec avec ces ki touni qui accapare notre bien pour en faire les leurs. Ils se disent artiste et se font subventionner avec notre argent. Et les grands décideurs prennent ça pour de l'argent content...Merci monsieur Potola