Tribune libre de Jean-Claude Comorassamy

Qui sème le mépris du vieux monde, récoltera la colère de tous !

  • Publié le 14 décembre 2019 à 10:52

Le jeune Président Macron a été élu Président sur des promesses d'un basculement vers un nouvel univers et aussi vers une moralisation de la vie politique. Et, sous l'apparence de rupture, il expliquait vouloir en finir définitivement avec l'ancien monde. Lui-même oubliant qui a été aussi Ministre de l'Economie et des Finances de ce même " vieux monde " ! (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Son enjeu était de rompe jusqu’au bout dit-il " le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis trente ". Galvaniser par sa victoire du 7 mai 2017 et aux élections législatives. Il a commencé par détricoter le code du travail, le statut de la fonction publique, le service public, les hôpitaux…etc avec les soi-disant " meilleurs " à droite et à gauche pour une transformation ou la " casse sociale " du pays le plus rapidement possible.

Le mépris du vieux monde

Alors, pour en finir avec le " vieux monde ", il dénigrera les Maires, les élus de terrain, les partis politiques, les corps intermédiaires, les associations… en précisant que les partis politiques et les syndicats sont totalement dépassés et voulait dessaisir des corps intermédiaires de tout pouvoir de proposition.  Lui, tel  un " Zorro " qui arrive masqué sur un cheval noir vient sauver son peuple de la pauvreté.

Mais, bien vite le masque tombe avec la crise des Gilets jaunes de novembre 2018, lorsque les contestations s’organisent autour de blocages de routes, ronds-points et manifestations tous les samedis. Devant cette impasse, le leader réformiste CFDT Laurent Berger, fidèle à lui-même,  souffla au gouvernement l’idée d’organiser le grand débat national avec l’ensemble des partenaires sociaux, élus, associatifs… pour résoudre la crise des Gilets jaunes.

Le secrétaire général de la CFDT ayant martelé et ne cessera d'appeler au dialogue et à la consultation la plus large pour sortir de cette crise profonde. Proposition rejetée de suite d’un revers de main par le 1er Ministre. Mais Laurent Berger persiste et signe en disant "  à vouloir tout faire seul, le l’exécutif n’y arrivera pas ". L’idée fera par la suite son chemin, puisque plusieurs grands débats ont lieu. Finalement le message de dialogue a été entendu par l'Elysée bien que les solutions ont été peu probantes.

La ligne rouge franchie

Bis répétita concernant la réforme de retraite, la CFDT appelle le gouvernement à sortir de son ambigüité sur la future réforme de retraite, en soulignant que la CFDT s’opposerait à une réforme purement paramétrique. C’est la " ligne rouge " à ne pas franchir, a martelé Laurent Berger. Précisant encore que le pays a besoin de " clarté et de lisibilité ". Mais, comme à son habitude, le pouvoir Macroniste refuse de s’appuyer sur toutes les forces du progrès et finit par irriter fortement Laurent Berger sur la mesure d’âge ou portant sur un allongement de la durée de cotisation.

Au discours du 1er Ministre, le gouvernement a réussi  même, à mettre les partisans de la retraite universelle à points à dos contre lui, puisque toutes les organisations syndicales aujourd’hui, dont la CFDT (sauf le patronat) appellent désormais ses partisans à rejoindre la grande mobilisation le 17 décembre.

C’est la réponse forte de la CFDT, au discours d'Édouard Philippe, et notamment sur la perspective de l'instauration d'un "âge d'équilibre" à 64 ans en 2027, qui a suscité l'unanimité des syndicats contre lui. Le fait de ne pas mélanger la nécessité d'une réforme systémique et la réforme paramétrique qui demanderait aux travailleurs de travailler plus longtemps qui a courroucé fortement le leader de la CFDT. D’ailleurs, mais quelles sont compensations prévues comme pour les policiers, profs… annoncées dans la réforme,  pour la fonction publique hospitalière et territoriale ? Si ce n’est rien, la pension baissera sûre et certaine.

Les syndicats sont représentatifs

En finalité, n’y a-t-il pas là comme un retour de parfum de " l’ancien monde " tant décrié par le pouvoir Macroniste, qui revient en force ? Une manière surtout de rétablir les corps intermédiaire dans sa vraie place et qui doivent rester toujours le soubassement du dialogue social. C’est ce que le pouvoir Macroniste ne veut pas entendre et admettre. Alors, ne propose t-il pas aujourd'hui sa main de fer dans un gant de velours ?

Pour terminer, quoi qu’on puisse dire, les syndicats malgré un pourcentage d’adhésion qui reste très faible (moins de 10%), ils restent très représentatifs des salariés, puisque la participation des salariés à chaque élection professionnelle sont près de 68 à 70 % de votants (exemple à l’EPSMR avec près de 70 % de votants, la CFDT a obtenu 48,68% des voix). D'ailleurs, on peut même dire qu'aux élections professionnelles, nos élus syndicaux sont mieux représentatifs que certains de nos députés au pourcentage des votants. N’est-ce pas là une démonstration de vérité à  établir ?

Jean Claude Comorassamy

Retraité hospitalier

guest
3 Commentaires
régime spécieux
régime spécieux
4 ans

c est quand même plutôt claire comme position, alors que les chrétiens sont pour MACRON et font semblant de se battre ,juste pour ... faire croire, faire semblant, ce sont ceux là les pires, car personne ne croit plus quand ils voient ces menteurs de chapelle... ils ont l habitude de faire semblant ces syndicalistes chrétiens... je les fuis! (Ne pas confondre la CFDT avec la CFTC, Confédération française des travailleurs chrétiens - WEBMASTER)

Jacques
Jacques
4 ans

Macron, c'est la Finance, Delevoye, c'est les Banques, et les Assurances, à eux deux, ils mettent en place ces lobbies pour s'enrichir, eux familles et amis. Ah, tous ces crétins qui ont coulé leur bulletin "macron" aux dernières présidentielles, mordez-vous les doigts, en espérant que ça vous fait bien mal.

Heinrich Kaffee
Heinrich Kaffee
4 ans

Bonjour Jean Claude. En vous lisant je me dis que vous placez la CFDT au centre de tout, et Laurent Berger au centre du monde. Quel que soit son poids, je ne crois pas que le monde attend tout de la CFDT, Macron y compris. Les mouvements ont même commencé sans elle. Bonne continuation, salutations.