[LIVE] 230 entreprises ont fermé

Bâtiment en crise : 1.200 personnes ont perdu leur emploi en 2019

  • Publié le 13 février 2020 à 09:59
  • Actualisé le 13 février 2020 à 11:28

2019 n'a pas été bonne pour le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Comme le constatait la fédération réunionnaise du BTP (FRBTP) il y a quelques mois déjà, 2019 aura été l'année la plus faible en matière de constructions publiques. Une situation alarmante pour la fédération, qui redoute un schéma similaire pour 2020. Ce jeudi 13 février, elle tient donc une conférence de presse, en collaboration avec l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM), pour faire le point sur les prévisions de l'année à venir. "Il y a urgence à relancer la machine BTP, car beaucoup d'entreprises manquent de visibilité et des menaces pèsent sur les emplois" souligne la FRBTP. En 2008, La Réunion comptait 25 000 salariés et 4 000 entreprises, contre 17 000 salariés et 2 000 structures en 2018. Juste sur l'année 2019, ce sont 1.200 personnes en plus qui ont perdu leur emploi. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Suivez le live de notre journaliste à la conférence organisée par la FRBTP :

  • Voici les 14 propositions de la FRBTP et l'UNICEM qui seront présentées aux candidats aux municipales :

    • Mettre en œuvre une politique d'aménagement du territoire basée sur une vision régionale

    • Apporter une réponse à la mesure des besoins de la population en matière de logements

    • Mettre en œuvre une politique d'aménagement urbain ambitieuse favorisant l'accessibilité piétonne et le développement de voies cyclables en site propre

    • Lutter contre la précarité énergétique en accompagnant les aides d'Etat

    • Engager la rénovation du patrimoine avec les enjeux de la transition énergétique, vers un patrimoine plus économe

    • Renforcer le maillage territorial des déchetteries et repenser la politique de traitement et valorisation des déchets BTP

    • Favoriser l'économie circulaire dans les marchés publics de travaux

    • Lutter contre les décharges sauvages avec le concours de la police municipales

    • Veiller à une répartition équilibrée de la commande publique et lutter contre les offres anormalement basses

    • Ouvrir la consultation aux variantes en marchés publics de façon systématique

    • Réduire les délais et garantir la transparence de traitement des factures et situations de travaux

    • Permettre l'ouverture des carrières sur tous les bassins de vie du territoire réunionnais

    • Le Haut Conseil de la Commande Publique, outil de pilotage et moyen de gouvernance

    • Valoriser l'apprentissage en le comptabilisant au titre des clauses d'insertion

  • Pour tenter de "sauver" le BTP et le secteur des matériaux minéraux, les deux fédérations souhaitent rencontrer la totalité des candidats aux municipales pour tenter d'appporter des solutions aux problèmes rencontrés par le secteur.

    "On veut notamment appuyer sur la nécessité d'un aménagement équilibré des territoires, la gestion des déchets du BTP, avec un encadrement des déchèteries, ou encore sur la réhabilitation des logements" souligne Anthony Lebon. "Ca va nous prendre du temps, mais nous sommes prêts à rencontrer tous les candidats de chaque commune" termine-t-il.

  • L'UNICEM estime que les ressources en matériau dans le sud et l'est seront écoulées en 2026

    "De nouvelles solutions auront sûrement été trouvées d'ici là" temporise cependant Pascal Léandri

  • 42% de la surface de La Réunion fait partie du parc national. L'UNICEM souhaite pouvoir exploiter certaines ressources

    "Il existe des endroits où peuvent être pris des roches de surfaces sans porter aucune atteinte ni à la faune ou la flore" assure Pascal Léandri, regardez :

    "Attention, personne ne parle d'ouvrir des carrières à Cilaos !" ajoute-t-il en plaisantant.

     

  • L'UNICEM souhaite pouvoir exploiter au plus vite les carrières disponibles sur l'île pour parer à la pénurie de matériaux. Carrières qui, pour l'instant, sont farouchement protégées par les militants écologistes. "Il y a un antagonisme général contre les carrières et les carrières que cela peut provoquer, mais nous sommes une prrofession très réglementée encadrée par le code de l'environnement, il est important que nous puissons ouvrir ces carrières" argumente le président de l'UNICEM.

  • "En dix ans, la valorisation d'un employé est passée de 95.000 euros par an à 67.000 euros, soit une baisse du chiffre d'affaire par salarié de 25%" précise Anthony Lebon.

    Par ailleurs, si en métropole, le délai de paiement s'élève en moyenne à 30 jours, à La Réunion, il tournerait plutôt autour de 88 jours. Des délais extrêmement longs qui mettent en difficutlté les entreprises.

  • D'ici 2021, les ressources en matériau pourraient s'épuiser dans l'ouest de l'île

    En moyenne, ce sont 5 millions de tonnes qui doivent être extraites chaque année pour répondre aux besoin de la construction de logements. En 2019, 4,5 millions de tonnes de roches ont été extraites sur 15 carrières différentes.

    "Si le scénario de pénurie devait se confirmer, il faudrait exploiter les ressources de l'ouest et du sud pour alimenter l'ouest, ce qui signifirait une augmentation du coût et du nombres de véhicules sur les routes" précise Pascal Léandri, regardez :

  • Pour Pascal Leandri, président de l'Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction),

    "on ne peut pas vouloir des logements sociaux et refuser l'ouverturte de carrières".

     

  • "Il faut terminer le chantier de la NRL" estime Anthony Lebon, qui veut faire confiance au groupement. Regardez :

  • Le président de la FRBTP Anthony Lebon présente la situation actuelle du BTP :

  • Les chiffres clés du BTP en 2019 :

    • 230 entreprises ont fermé, dont 40% par décision volontaire du propriétaire
    • 657 entreprises sont sans aucun salarié, soit 10% de plus qu'en 2018
    • 1.200 chômeurs en plus

     

  • Bonjour, nous ouvrons ce live pour suivre la conférence de la FRBTP

    Le monde du bâtiment est à nouveau en crise, suivez notre live sur Facebook.

À propos

Des grandes inquiétudes et des espoirs

"Il y a urgence à relancer la machine BTP, car beaucoup d'entreprises manquent de visibilité et des menaces pèsent sur les emplois.Les 15 et 22 mars prochains auront lieu les élections municipales. Le renouvellement des élus locaux est une étape importante pour les entreprises de la filière construction tant les sujets traités par les collectivités du territoire les concernent au quotidien" souligne la fédération réunionnaise du BTP (FRBTP°).

Les acteurs du secteur ont tout de même de l'espoir, le Plan Logement Outre-mer (PLOM) devant, en principe, garantir de nouveaux chantiers sur le moyen terme. Pour autant, 2020 risque d'être compliqué. Le PLOM ne sera mis en place qu'en 2021, et en attendant, la filière n'a aucune garantie vis-à-vis de son avenir.

Autre dossier épineux : celui de la Nouvelle route du littoral. L'UNICEM dénonce, aux côtés de la FRBTP, que les ressources diminuent et le manque de roches est réel. Une situation qui s'expliquerait par l'exploitation de carrières non-destinées à la NRL, au détriment des chantiers du BTP. "Le renouvellement des élus locaux est une étape importante pour les entreprises de la filière construction tant les sujets traités par les collectivités du territoire les concernent au quotidien" précisent les deux acteurs.

Une année 2019 mouvementée

La crise dans le secteur s'était déjà faite sentir dans le courant de l'année 2019, alors que des menaces de grève avait été lancées de la part des syndicats de salariés et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment. En avril, lors des Négociation Annuelle Obligatoire, la FRBTP avait rechigné à signer un accord augmentant de 2,2% les salariés.

Les esprits s'étaient échauffés, et le doute d'une mobilisation de plusieurs semaines s'était installé. La FRBTP avait finalement cédé face à la pression, en "recommandant" aux entreprises adhérentes de la fédération d'appliquer cette augmentation, alors qu'elle représente à elle seule 91,24 % des salariés des entreprises syndiquées.

En mars aussi, la fédération alertait sur la situation. Depuis le début de l’année 2019, déjà 40 entreprises avaient fait l’objet d’une procédure collective. Selon les données de l’Iedom, 85% des entreprises avaient déclaré avoir perdu 25% de chiffre d’affaires à la fin de l’année. Ils alertaient par ailleurs sur le manque de transparence quant à leur avenir . En mars, 17 500 salariés du BTP travaillaient, contre 18 000 au chômage.

Et si le secteur de la construction parvient tout juste à maintenir l’équilibre des emplois, à 0,2% de créations d’emplois selon une étude Insee, la tendance pourrait malheureusement basculer vers le négatif tout prochainement puisque les acteurs du BTP ont d’ores et déjà fait part de leur crainte d’une diminution des emplois dans le secteur.

En 2008, La Réunion comptait 25 000 salariés et 4 000 entreprises, contre 17 000 salariés et 2 000 structures en 2018.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Le Sudiste
Le Sudiste
4 ans

Arréte fait zenfants, naura pu besoin autant de logement !