Tribune de la FCPE 974

En réaction aux propos de Mme Ségolène Royal

  • Publié le 15 février 2020 à 13:52

Comme tous les habitants de l'Ile, la FCPE 974 a pris connaissance des propos tenus par Mme Ségolène Royal sur le plateau de Jean Jacques Bourdin en date du 3 janvier 2020. Largement sollicitée par les médias locaux afin de recueillir notre réaction sur ces propos, la FCPE 974 n'a pas tenu à réagir de façon trop précipitée tant ces propos viennent bousculer nos peurs et craintes les plus profondes quant à la sécurité de nos enfants au sein des écoles. (Photo d'illustration)

Mme Royal a, depuis, précisé ses propos chocs évoquant de simples rumeurs. Nous ne serions nous en satisfaire ! Les réunionnais méritent la vérité ! Les enfants implicitement ciblés méritent que cette justice leur soit faite et que l’on restaure leur dignité.

Nous tenons par ailleurs à affirmer notre indignation quant à la légèreté avec laquelle Mme Ségolène Royal a tenu ces propos.

La FCPE 974 ne saurait accepter quelque violence faite aux enfants, de surcroît au sein de ce sanctuaire de l’instruction et de l’éducation que représente l’Ecole, l’Ecole de la République.

Si ces pratiques dénoncées par Mme Ségolène Royal s’avèrent vraies, nous ne pourrions imaginer que l’État français ait pu se rendre complice de ce qui s’assimilerai à un vaste réseau de pédophilie organisé par l’État lui-même.

Nous ne saurions comprendre qu’un ministère, en l’occurrence l’Éducation Nationale, ait pu utiliser de tels procédés plutôt que les voies légales et judiciaires.
Nous, qui défendons l’école publique dans toute sa dimension, Nous, mouvement d’éducation populaire intervenant auprès des familles depuis 1947, Nous, représentants de tous les parents d’élèves et médiateurs entre eux et l’Ecole, ne saurions concevoir qu’en pleine conscience un gouvernement français quel qu’il soit ait pu s’asseoir sur le pacte républicain, fondement même de notre démocratie et du droit à l’éducation pour tous.

Que devrions-nous comprendre ? Que les enfants des territoires d’Outre-Mer seraient des victimes plus acceptables de potentiels prédateurs sexuels encore en poste au sein de l’enseignement ?

A ce jour, nous n’avons rien de factuels nous permettant de confirmer ou d’infirmer ces propos et c’est bien cette recherche d’objectivité et de concret dans laquelle nous souhaitons nous inscrire.

Au nom de l’intégrité physique, morale et psychologique des enfants qu’elle cible indirectement, nous exigeons qu’une enquête parlementaire soit
diligentée par les services de l’État et que Mme Royal s’explique beaucoup plus que ce qu’elle n’a fait jusqu’à présent.

De quoi parle-t-on exactement ? Quelle période est concernée par ces prétendues mutations ? Quel Département a pu être visé plus particulièrement ? Combien d’enseignants cela représente t-il ?

Tant de questions restant à ce jour sans réponse et que Mme Royal et l’État (dans la mesure où elle le qualifie de complice de ces pratiques) doivent répondre.
En tout état de cause, sur ces 15 dernières années aucune affaire de ce type n’a été révélée par l’Académie de la Réunion. Nous estimons par ailleurs que ni le Rectorat de la Réunion, ni la préfecture de la Réunion ne peuvent nous apporter des réponses, les faits étant antérieurs à 1997 toujours selon Mme Royal.
Cela se joue au plus au niveau de l’État et c’est bien à ce niveau là que nous demanderons des comptes, soyez en sûr !

Dans un esprit d’apaisement, s’il en est, nous tenons à affirmer aux familles réunionnaises et leurs enfants que la FCPE 974 n’a eu information, ni à traiter d’aucun cas de pédophilie au sein des écoles de la Réunion émanant d’enseignants métropolitains, puisque c’est bien cela que pointe Mme Royal.

C’est jeter l’opprobre uniquement sur les enseignants venant de l’hexagone. Mme Royal a ouvert la brèche à un climat de suspicion généralisé au sein de nos Écoles où tout enseignant métropolitain se verrait être stigmatisé sur la simple base de son état de métropolitain.

Les enseignants en poste actuellement ne sauraient être soupçonnés ou taxés de déviance, il en va de la présomption d’innocence que tout à chacun à droit, il en va de la sérénité au sein de nos écoles et établissements.

La FCPE 974 se permet d’affirmer que les comportements sexuels déviants d’un pédophile n’ont ni couleur, ni religion ! La seule constante immuable ce sont leurs cibles : des enfants.

Nous regrettons cette affaire, qui, si elle est avérée, s’apparenterait à un scandale d’état et nous ramène aux heures les plus sombres de l’histoire des réunionnais.

Nous affirmons notre pleine solidarité aux différents collectifs de parents et personnalités politiques qui se sont mobilisés et exprimés sur ces propos.

FCPE 974

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