Courrier des lecteurs de Corine Ramoune

Fonnkèr "La Santé d'abord"

  • Publié le 6 mai 2020 à 07:57
  • Actualisé le 6 mai 2020 à 07:59

Faire Société, Faire Territoire, Faire Nation, Faire la guerre au Coronavirus Covid-19, Répondre à la mobilisation générale

Accepter de servir de chair à virus,
Sans protections qualitatives et quantitatives (masques, gants, gel hydro alcoolique, visières, respirateurs...),
Sans broncher ni rechigner,
Sans demander des comptes à l'Etat incohérent, à l'ARS erratique, au patronat ethnocentré,

Mettre sous cloche les mauvais coups portés aux étudiant.e.s, aux retraité.e.s, aux femmes, aux personnels de l'Opéra de Paris, aux intermittents du spectacle, aux personnels hospitalier, aux demandeuses.eurs d'emploi, aux agents des Chambres de Commerce et d'Industrie, de la RATP, de la SNCF, aux avocats, aux indépendant.e.s, aux organisations syndicales en lutte contre les injustices sociales...,

Ignorer les contre-réformes, vraies casses de la formation professionnelle, de l'assurance chômage, de la SNCF, de la Fonction Publique, du lycée, du baccalauréat, de l'admission à l'université, du système de retraite par répartition, solidaire, intergénérationnel...,
Oublier les clivages sciemment orchestrés, notamment avec le travail quasi généralisé du dimanche, la privatisation d'ADP...,
Faire fi du pognon de dingue donné par l'Etat en temps ordinaire sans conditionnalités au patronat, en temps extra ordinaire aux banques,

Cesser de penser à la faute politique commise le 29 février 2020 au sortir des premiers Conseil de défense et Conseil des ministres extraordinaires consacrés au coronavirus COVID-19 où le Premier Ministre (sinistre) en accord avec le Président de la République, nous assena d'un hors sujet, l'article 49 alinéa 3 de la Constitution afin de faire passer sa réforme des retraites. Ce non-Appel solennel à l'union fut un rendez-vous perdu avec La Nation, pour combattre la propagation de la "petite grippe" devenue un problème de santé publique majeur, provoquant un crise sanitaire, sociale, économique mondiale,

Balayer d'un revers de la main la bombe lâchée par la presse le 17 mars : dès janvier, ce même PM était informé par sa Ministre de la Santé, si l'épidémie devenait une pandémie les élections municipales et communautaires ne pourraient pas se tenir au mois de mars 2020. En ce début d'année double faute et premières occasions manquées d'unité d'action, d'unité de la Nation : ni lancement d'alerte, ni injonction de gestes barrières mais maintien des élections le 15 mars 2020, une "mascarade" dixit l'ex-Ministre candidate aux municipales à Paris, médecin de profession.

Résultat, l'Etat et certains patrons faute de mesures de protection suffisantes, efficaces, troquent la santé, la vie contre 1000€ (prime remise en question à ce jour) !

1000 ero pour clore les comptes à rendre aux travailleuses et aux travailleurs qui œuvrent pour la fourniture d'eau, d'électricité, qui s'engagent dans les services d'incendie et de secours, dans les hôpitaux, les cliniques, le médico-social, les associations, les services à la personnes, les EHPAD et autres hébergements, dans les commerce, services, sociétés de sécurité, de maintenance, de l'agroalimentaire, du transport, de la logistique, du nettoyage, de la collecte des déchets, des carburants, dans les médias, les technologies de l'information, de la communication, de la téléphonie, dans les Chambres consulaires, les aéroports, les compagnies aériennes, les services de police, de gendarmerie, des armées...?
1000€ pour solde de toutes revendications présentes et futures ?

La situation est difficile, source de stress, de tensions extrêmes, souvent hors de toute raison gardée, et les organisations syndicales sont trop seules à porter la revendication : "la santé d'abord" !

Notre santé n'a pas de prix ! Mais l'Etat et certains patrons s'entêtent à la mettre en balance, ainsi que celle de nos familles, de nos enfants, de nos proches. Le tout profit ne doit pas passer avant la vie !

C'est pourquoi les salarié.e.s doivent rester chez eux et leur salaire net garanti tant que le Coronavirus Covid-19 circule.

Pour celles et ceux astreint.e.s à venir sur leur site de travail, leur sécurité doit être garantie par l'employeur avec toutes les mesures de protection nécessaires, autrement leurs droits d'alerte et de retrait peuvent s'exercer car leur santé, leur vie sont mises en péril.

Au cours de cette crise sanitaire, sociale, économique et certainement écologique, rien ne change, les inégalités sont toujours criantes ; le gouvernement reste droit dans ses bottes, à l'écoute des puissants, écrasant autrui. Le mépris de classes reste d'actualité.

Trop de Réunionnaises et de Réunionnais subissent perte de salaire, baisse et fin de l'indemnité chômage, frais bancaires, impossibilité de payer le loyer, l'eau, l'électricité, le gaz, le téléphone, etc. mais ne bénéficient d'aucun report et certainement pas d'effacements des dettes sociales et fiscales à ce jour.

Reste lettre morte l'engagement du Préfet envers les organisations syndicales de communiquer à minima la liste des référents auxquels la population réunionnaise pourrait s'adresser afin de bénéficier d'aides financières, à l'instar des aides disponibles pour les entreprises. Ni cellule de crise, ni guichet unique n'ont été créés en faveur des plus démuni.e.s., demandeuses.eurs d'emploi, licencié.e.s, chômeuses.meurs partiels, étudiant.e.s, apprenti.e.s.

Quelle reconnaissance pour ces femmes, ces hommes qui assurent la solidarité interprofessionnelle, interfamiliale, intergénérationnelle, qui organisent, gèrent l'approvisionnement alimentaire, la maintenance, qui transportent, qui livrent, qui sécurisent, qui s'occupent de recherche fondamentale, qui informent, qui enseignent, qui soignent, qui sont bénévoles, qui fournissent l'eau, l'électricité... ?

Patronat du privé, du public et gouvernement prendront-ils enfin en considération les Travailleuses au premier rang dans l'effort collectif actuel (femmes de tant de valeur ajoutée, qui revendiquent -"oh sacrilège" selon les patrons !- l'égalité de salaires, de temps de travail, de pensions de retraite...), qui survivent avec un salaire minoré, un temps partiel imposé, la charge mentale de la double journée, la "double peine" travail/foyer, contingent des "gens qui ne sont rien", précaires parmi les précaires, invisibles parmi les invisibles, dont le dévouement au service de La Nation lors de cette pandémie de Covid-19 risquent d'être effacés sitôt la fin du confinement ?

Sauront-ils éviter les erreurs du passé,
aucune leçon n'a été tirée de l'épidémie de chikungunya en 2005/2006,
aucune analyse n'a été effectuée des conquis du COSPAR* en 2009,
aucune leçon n'a été tirée de l’épidémie de dengue en 2017/2018 (qui sévit encore à ce jour !),
aucune analyse n'a été effectuée des doléances des Gilets Jaunes en 2018/2019,
et ne pas en commettre pendant le déconfinement en 2020 ?

Se souviendront-ils que consommation des ménages et consommation des administrations publiques sont les principaux moteurs** de l'économie réunionnaise ?

Patronat du privé, du public, Etat à La Réunion assumeront-ils enfin un réel dialogue social bienveillant, transparent, loyal dans l'objectif de nouveaux Accords Régionaux pour l'égalité des salaires des femmes, la fin du temps partiel imposé aux femmes, l'augmentation des salaires et du Smic, la réduction du temps de travail, la création d'emploi, la titularisation des précaires des fonctions publiques, un nouveau congé solidarité, l'augmentation des bourses, des retraites le gel de l'augmentation des prix des loyers, de l'eau, de l'électricité, de la téléphonie, de l'alimentation, des frais bancaires, d'efficients plans logement, transport, traitement des déchets... ?

Les Travailleuses, les Travailleurs, les plus Démuni.e.s savent que leurs organisations syndicales sont à leurs côtés, pour le respect de leurs revendications, de leurs droits, de leurs intérêts pendant et après ce combat contre le Coronavirus Covid-19.

Bafouer, fouler aux pieds leur sacrifice à la Société, au Territoire, à la Nation c'est décider de nier leur engagement dans la lutte pour éradiquer ce virus et leur contribution à cette victoire en matière de santé publique.

Réunionnaises et Réunionnais nous sommes les moteurs de l'économie réunionnaise, continuons à œuvrer à la solidarité intergénérationnelle, interprofessionnelle, au développement de notre petit -aimé- pays, pour le Progrès social, culturel et environnemental, exigeons l'égalité de traitement et le partage des richesses.

Syndicalement vôtres,

Corine Ramoune


*  Collectif des organisations syndicales et politiques de La Réunion - http://cospareunion.blogspot.com/
** Contribution du Conseil Économique, Social et Environnemental Régional de la Réunion "Indicat'Ter : Indicateurs de Transformation Territoriale"


 

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