Tribune libre de la FSU

La "continuité pédagogique" est un leurre

  • Publié le 17 mai 2020 à 08:22

Quand le confinement a débuté à la mi-mars, le ministre de l'Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait que le système éducatif assurerait une "continuité pédagogique", que confinement ne rimerait pas avec oisiveté, que tous les élèves travailleraient presque "comme avant" et pour ce faire que tous les outils seraient mobilisés y compris sur les chaines de télévision. Selon lui, nous étions prêts pour une sorte d'école 2.0.

 Il n’a eu de cesse ensuite de marteler que cette continuité fonctionnait et au moment d’en tirer le bilan d’affirmer sans le démontrer que les parents en étaient globalement satisfaits.

A rebours de cet exercice d’autosatisfaction, la FSU veut rappeler que la prétendue “continuité pédagogique” a entièrement reposé sur la créativité et l’engagement des enseignants et eux seuls qui se sont souvent heurté à la défaillance des outils techniques fournis par le ministère. Comme les personnels soignants, il aura fallu de l’inventivité, du système D, de la débrouille pour assurer les taches exigées d’eux. Les enseignants ont dû utiliser leur matériel propre et trouver des solutions numériques hors cadre pour pallier ces défaillances tout en subissant pour beaucoup des pressions hierarchiques régulières.

Pour autant, ces activités proposées en ligne ne peuvent être comparées à de l’enseignement. Enseigner ce n’est pas cela. Enseigner passe par l’introduction de notions nouvelles via des échanges permanents au sein d’une classe, des interactions entre élèves et enseignants qui se cotoient directement et non à distance. C’est la condition sine qua non pour espérer ne laisser personne sur le bord du chemin.

Pour la FSU, le confinement scolaire et ses conséquences ne pourront être compensés qu’une fois tous les élèves de retour à l’école avec des moyens humains à la hauteur des enjeux. C’est pourquoi la FSU exige du ministère qu’il renonce à ses “réformes”, notamment celles du lycée et du bac et aux suppressions de postes toujours prévues à la prochaine rentrée.

Il est urgent d’en finir avec le dogme ultra-libéral qui prédomine dans ce ministère et détruit méthodiquement le système éducatif comme tous les services publics. La crise sanitaire que nous traversons démontre sans conteste à quel point ils sont les piliers de notre modèle social.

FSU Réunion

 

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4 Commentaires
Flo
Flo
3 ans

On voit aussi malheureusement les différences d'investissement entre enseignants. Si certains en font beaucoup en ingéniosité et en recherche de solutions, certains mettent 1 semaine à prendre contact pr avoir une adresse mail dont ils disposent déjà...

Ti Léon
Ti Léon
3 ans

Triste également votre commentaire, Gilles,et emprunt d'une aigreur incompréhensible puisque vous avez la chance de profiter de votre retraite ce qui vous exonère d'être au front et ce qui vous excuse de ne pas comprendre les réalités de la situation. Le constat de la FSU est malheureusement incontestable et l'Education Nationale ne reste debout que par l'abnégation et la bonne volonté de ses agents sur le terrain. C'est vrai pour la mise en distanciel de l'enseignement, c'est encore la réalité dans les écoles qui ont repris jeudi. Les enseignants ont dÃ" mettre en place un projet de reprise tenant compte du protocole national, de celui aménagé par le Rectorat et compatible avec les injonctions des municipalités. Bravo à eux.

la vérité si je mens !
la vérité si je mens !
3 ans

Les performances de la France sont à la traîne en partie en raison du â?oe?manque de courage politique du gouvernement français?â?oe et du â?oe?pouvoir excessif des syndicats?â?oe....Les syndicalistes ont tellement l'habitude de ne rien faire que lorsqu'ils font grève , ils appellent ça une journée d'action. Coluche

GILLES
GILLES
3 ans

Triste cette contribution !, enseignant à la retraite je constate que le le discours de cette fédération ne change pas. pendant ce temps "torti i manz salad !".