Tribune libre de Jean Gaël Anda

La Réunion après le déconfinement

  • Publié le 22 mai 2020 à 09:56
  • Actualisé le 22 mai 2020 à 09:58

Depuis le 11 mai, le déconfinement nous permet de reprendre une vie sociale, après 2 mois d'isolement. Cette crise doit créer un électrochoc afin de tirer des enseignements sur nos modes de vie et nos valeurs.

De nombreux métiers de l'ombre ont été mis dans la lumière :

• le personnel soignant, qui avait vainement attiré l'attention des pouvoirs publics sur leur situation et sur celle des hôpitaux qui étaient devenus des " centres de profit ",

• les métiers de service : ceux des caissières, des livreurs, des éboueurs,... qui ont pris des risques pour nous permettre de continuer à vivre dans de bonnes conditions,

• les métiers de la sécurité : pompiers, policiers, gendarmes... qui ont été présents de façon constante pour nous rassurer et nous aider,

• les bénévoles des associations caritatives et autres qui ont fait partie de cette formidable chaîne de solidarité pour aider et soutenir les plus fragiles,

• Les enseignants qui ont permis la continuité scolaire et les salariés qui se sont investis dans le télétravail, avec de nouveaux modes de travail et des
déplacements limités ou plus rationnalisés.

Il est important de ne pas oublier cette mobilisation. Les remerciements ne suffiront pas à atténuer la colère qui gronde dans ces professions trop vite
oubliées. La reconnaissance à leur égard est nécessaire par une valorisation de ces métiers et des valeurs portées, avec un salaire plus juste et des avantages
pour faciliter l'exercice de leurs activités au service de l’intérêt général.

• Nos modes de consommation ont incontestablement évolué. Ainsi, les circuits- courts ont rapproché les consommateurs, des producteurs locaux. En ce sens, l'Etat, les collectivités locales et surtout chacun d'entre nous devront apporter un soutien à l’émergence des filières tendant vers plus de sécurité alimentaire. Nous devons être les acteurs de nos choix !

• Nos actions pour la préservation de notre environnement doivent continuer et devenir une préoccupation pour préserver la biodiversité, accroître notre
indépendance énergétique, limiter la pollution et améliorer notre modèle du vivre-ensemble.

Le chemin sera difficile car les mauvaises habitudes reprennent vite mais si aucune leçon n’est tirée de ces crises pour changer, c’est que nous n'aurons rien
compris à notre vulnérabilité et à la fragilité du monde qui nous entoure.

Les discours prônant une course effrénée vers la productivité sont tenaces mais une remise en cause s’impose pour trouver un juste équilibre vers le " mieux- vivre ", le " mieux consommer ", le " mieux respecter " pour que notre planète devienne un espace dans lequel les générations futures pourront continuer à vivre et à s’épanouir.

Jean Gaël Anda, Conseiller Régional, Conseiller municipal d’opposition à Saint-Pierre

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