Courrier des lecteurs d'Yveline Fain

Revenons à l'essentiel !

  • Publié le 26 mai 2020 à 12:09
  • Actualisé le 26 mai 2020 à 12:15

Nous connaissons un épisode sanitaire inédit dans notre histoire, dans notre vie, auquel personne n'était préparé, et nous le subissons avec désarrois. Ce qui incite mon coeur de maman, de femme, de citoyenne à s'exprimer.

Cette crise du Covid-19 a chamboulé toutes nos habitudes et nous a rappelé que rien, strictement rien, ne vaut la vie. Ni l’argent, ni le bien matériel, ni le pouvoir, ni la gloire. Tous, à notre échelle, traversons cette période avec des interrogations plein la tête : ce virus va-t-il m’atteindre mes proches et moi ? Quand sera-t-il possible de marquer mon affection sans risque ? Vais-je pouvoir garder mon emploi ? Si certaines questions restent en suspens, le confinement a d’ores et déjà été riche d’enseignements. Une expression revient avec insistance et résume les attentes de la société post Covid-19 : Revenir à l’Essentiel. Pour avoir mené une liste homonyme, je ne peux qu’approuver cette nouvelle conception de la vie exprimée par nos concitoyens.

Revenons à l’Essentiel, ce n’est pas seulement le nom d’une liste lancée au hasard (parce qu’il n’existe pas de hasard) ou se donner une image. Non ! Revenons à l’Essentiel c’est une philosophie de vie qu’il va falloir adopter, une invitation à faire preuve de davantage d’humanité qui prend encore plus de sens avec cette crise d’une ampleur inattendue. Revenir à l’essentiel, c’est dire non à la société de consommation et aux dérives du capitalisme. Revenir à l’essentiel, c’est préférer les producteurs locaux et favoriser les circuits courts. Revenir à l’essentiel, c’est profiter de ses proches et chérir les moments passés en leur compagnie. Revenir à l’essentiel, c’est réfléchir au sens de ses actions et de leurs conséquences sur notre milieu. Revenir à l’essentiel, c’est aussi prendre du temps, apprécier les petits plaisirs de la vie et savoir se contenter de ce que l’on a.

C’est pourquoi il est grand temps pour nous de nous recentrer sur ce qu’il y a de plus essentiel dans cette vie passagère. De réapprendre à vivre en communauté et respecter nos concitoyens comme il se doit, et nouveauté aujourd’hui : respecter les gestes et la distanciation de charité. Après avoir connu une période – qui rappelons-le est loin d’être terminée – où chacun de nous aurait pu contracter ce virus impitoyable, où n’importe qui aurait pu perdre à tout moment un proche sans avoir la possibilité de lui rendre un dernier hommage, comment se comporter autrement ? La manière dont le personnel médical - hospitalier ou libéral - est traité est à cet égard révélateur : nous avons attendu d’être au plus bas, dans une situation aussi chaotique, pour reconnaître leur importance. Ne commettons plus les mêmes erreurs et posons-nous ces questions : sommes-nous des exemples pour nos enfants, et nos petits-enfants ? Nos parents et grands-parents seraient-ils fiers de notre mode de vie ? Et s’agissant de ceux qui doivent prendre des décisions pour le bien commun, sommes-nous des exemples pour notre population et notre jeunesse ?

Que ce sérieux rappel à l’ordre soit le moment pour nous d’apprendre à devenir plus humbles, à ne pas vouloir posséder plus encore et encore, et à ne plus se prendre la tête avec des sujets sans véritable importance. Car en définitive, ce virus nous rappelle deux choses : que nous ne sommes que poussières dans ce monde et que nous aurons toujours besoin de plus petit que soit. Donc sachons rester à notre place et Revenons à l’Essentiel.

Yveline Fain, Trois-Bassins 

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