Le ministre de l'Agriculture s'est voulu rassurant

Karine Lebon interpelle le gouvernement sur la baisse du Posei

  • Publié le 6 octobre 2020 à 20:07
  • Actualisé le 6 octobre 2020 à 20:44

Alors qu'un projet de baisse de 3,9% du Posei (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité) a été élaboré par la Commission européenne, la députée Karine Lebon a interpellé le gouvernement sur la question ce mardi 6 octobre 2020 lors d'une prise de parole à l'Assemblée nationale. "Pour quelle raison les territoires les plus pauvres devraient-ils être ainsi pénalisés ?" s'est interrogée la nouvelle députée. "L'auto-suffisance de nos territoires serait durablement compromise" a-t-elle continué. "Nous ne laisserons pas tomber les territoires ultra-marins vis-à-vis de cette décision, qui n'est pas acceptable" lui a assuré Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, en retour.

 "Nous allons tous nous mobiliser" a continué le ministre. Une rencontre avec le Commissaire européen était organisée récemment avec les représentants européens "pour pousser d'une même voix" cette revendication.

Concrètement, ce projet représenterait une perte de 25 millions d'euros pour l'agriculture réunionnaise sur la période 2021-2027. Lors du Conseil des Ministres de l’agriculture du 21 septembre 2020, les Ministres français, espagnol, et portugais de l’agriculture, soutenus par la Grèce, ont demandé à la Commission de revenir sur son projet de baisse du budget du POSEI de 3,9% pour la prochaine période de programmation budgétaire (2021-2027).

Le Commissaire européen à l’agriculture n’y a pas donné droit, malgré plusieurs gestes d’ouverture qui avaient été faits par différents Commissaires ces deux dernières années.

Ce montant est considérable, alors que l’enveloppe actuelle du POSEI est intégralement consommée depuis plus de 10 ans. Devant l’insuffisance des crédits européens pour faire face aux besoins de l’agriculture des DOM, la France a été obligée de compléter cette enveloppe POSEI par des aides nationales, appelées "aides du CIOM", qui représentent un budget de 40 millions d'euros tous les ans.

L'intervention de Karine Lebon est à visionner ci-dessous, regardez :

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1 Commentaires
Jean Philippe Desby (NSR)
Jean Philippe Desby (NSR)
3 ans

Depuis que je suis né sur cette terre réunionnaise, à l'époque on appelait ça les années Debré !, notre département (statut ayant été éprouvé, tant bien que mal..., depuis plus de 74 ans : le 19 mars dernier "en pleine guerre sanitaire..." contre un virus qui ne circulait pas encore chez nous à la Réunion !) fait ad vitam Ã|ternam partie des territoires dits en retard sur le reste du territoire national, ou encore un endroit où persistent des inégalités sociales décriantes et déchirantes pour les plus démunis (je ne parle de ceux qui font semblant de chercher un vrai travail ou de ceux qui se complaisent dans l'assistance publique...).Concrètement cela signifie qu'un être né ici en l'an 2000, par exemple, donc âgé de 20 ans cette année, se trouve dans une situation beaucoup plus difficile qu'un Français de la région Nouvelle Aquitaine ou les Hauts de France ou encore vivant à Nice [PACA].Là, on vient pointer du doigt (enfin, à l'occasion d'une première petite prise de parole au sein de notre Assemblée nationale...par un(e) seul(e) député(e)...) une baisse de dotation émanant de la grande UE ("population" largement supérieure à celle de la 1ère puissance économique mondiale (et militaire !), sans le RU de Tatcher, Blair, Major, Cameron, May, aujourd'hui Boris...Depuis 1992, grosso modo Maastricht, référendum du 25 septembre 1992 (monnaie unique, etc.), La Réunion est classée RUP, la seule de l'Hémisphère Sud => Nord & Sud! Les relations et les rapports ont en tout temps été très tendus voire conflictuels et souvent guerriers (teintés d'esclavage, de domination, etc.).La Réunion a à sa portée de main une richesse incommensurable : la mer, l'Océan indien ! "Tous" les Réunionnais devraient être d'excellents marins, des navigateurs... Nous pourrions même être des constructeurs de bateaux de pêche ou de croisière ! La Suisse n'a pas accès à la mer et elle possède une des plus grandes compagnies de marine marchande et aussi de croisière au monde [MSC], cherchez l'erreur...Nous, on passe notre temps à pleurer ou à pleurnicher !Nos bateaux avec nos marins auraient même pu aller faire des campagnes de pêche au Sud {Kerguelen, St-Paul, Amsterdam, ...}, mais aussi dans les 650 000 km2 de Clipperton: au lieu de laisser les Mexicains nous piller tous les jours...quand ils croisent notre armée [La Marine française], très rarement, ils n'ont même pas peur et continuent de pécher du bon thon...