Saint-Paul - Célébration du 20 décembre 1848

De l'esclavage à la liberté

  • Publié le 18 décembre 2006 à 00:00

Un certain après-midi de juin 1750. Au large de Saint-Paul, le voilier attend, les cales pleines à ras bord de "bois d'ébène", le nom méprisant que l'on donnait aux femmes et aux hommes réduits en esclavage. Sur le rivage, le négrier se frotte déjà les mains. Monsieur le baron et Madame son épouse sont là et ils vont acheter des esclaves. Le négrier en est sûr, le régisseur de Monsieur le baron le lui a dit. La reconstitution grandeur nature a eu lieu ce dimanche 17 décembre 2006 sur le front de mer de Saint-Paul dans le cadre des fêtes célébrant le 20 décembre 1848, date de l'abolition de l'esclavage

Village de paillotes sur le front de mer, costumes d'époque... Comme tous les ans, la reconstitution était organisée par la Ville de Saint-Paul, "d'abord pour ne pas oublier ce qu'était l'esclavage, ensuite pour célébrer la liberté et enfin pour se souvenir qu'il y a à La Réunion encore des libertés à conquérir" selon l'expression d'Alain Bénard, le maire saint-paulois.
Plusieurs associations saint-pauloises ont travaillé ensemble pour mettre en place le spectacle. Cette année, c'est le Hnoss, le voilier bien connu, qui a joué le rôle du bateau négrier. Des barques de pécheurs sont allées récupérer les esclaves à son bord avant de les déverser, enchaînés, ensanglantés pour certains, sur le rivage. Prêts à être vendus après inspection de leurs dents, de leurs cheveux et de leurs muscles. Les scènes de pesée, du bébé arraché aux bras de sa mère ou encore de la révolte des esclaves renforçaient le réalisme de la reconstitution.
C'est évidemment Sarda Garriga et son discours annonçant l'abolition de l'esclavage sous les acclamations des esclaves affranchis qui a été la dernière scène de la reconstitution. Anciens esclaves et des anciens "maîtres" ont ensuite défilé ensemble dans les rues de ville.
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