"Égalité, ne transigeons pas". C'est ce qu'a réclamé La Réunion ce samedi 30 juin 2007 à Paris en participant pour la première fois à la Gay Pride (Marche des fiertés). Cette manifestation, qui cette année encore a réuni un demi million de personnes dans les rues parisiennes, lutte contre l'homophobie et les discriminations dont sont victimes les gays et les lesbiennes. À l'initiative de l'association Gay Union en partenariat avec le CTR (comité du tourisme) et des sponsors privés, La Réunion était par un char surmonté d'un volcan. La troupe Lélé et son maloya ont assuré l'ambiance
Il est 13 heures et à deux pas de la tour Montparnasse, l'ambiance est déjà très chaude. Comme tous les ans, les chars de la Gay Pride ont rivalisé de créativité, d'ingéniosité et d'humour. Les déguisements ne sont pas en reste. Recherchés, extravagants, colorés, ils sont faits pour être vus, pour être remarqué. Syndicats et partis politique (l'UMP par exemple) ont leur char. Celui de la SNCF, de la police nationale, d'Air France etc ont pris place au hasard du défilé."Nous ne réclamons ni plus ni moins que l'égalité et le droit d'être traité comme tout le monde. En fait nous revendiquons le droit à l'indifférence" explique Patrice Leroy, président de l'association Gay Union. "Les gens sont déguisés parce que c'est la fête et que lorsque l'on fait la fête toutes les excentricités sont permises" ajoute un jeune homme au visage argenté et aux cheveux rouge.
La Réunion terre d'égalité
C'est la première participation de La Réunion à la Gay Pride mais l'île a quand même voulu faire les choses en grand. Du cratère rose et blanc symbolisant le volcan, des plumes roses s'envolent dans le ciel pour simuler la lave. Sur le parcours du défilé jusqu'à la place de la Bastille, des Réunionnais d'origine ou de c?ur saluent le maloya joué à fond de roulèr par la troupe Lélé.
"La Réunion est une terre d'égalité et de diversité" remarque Patrice Leroy. Il souligne que les mentalités évoluent, certes lentement, mais sûrement dans l'île. "Les homosexuels sont en général plutôt bien acceptés. En tout cas il n'y a pas comme en métropole un phénomène d'augmentation des agressions verbales physiques inspirées par l'homophobie" précise-t-il.
Charte gay friendly
La mise en place de l'opération a coûté environ 70 000 euros. Des sponsors privés ont versé 50 000 euros et le CTR a complété l'enveloppe. Un engagement découlant de la politique menée par la comité du tourisme depuis quelques années en faveur de la promotion de l'île auprès de la clientèle gay. Le CTR a d'ailleurs été, il a deux ans, le principal initiateur de la charte gay friendly. Les prestataires touristiques (hôteliers, restaurateurs, gîteurs etc) signataires de cette convention s'engagent à accueillir la clientèle gay en "toute indifférence" quant au choix de leur mode de vie. "Les adhérents à la chartes sont actuellement 45 et 15 autres sont sur liste d'attente" indique Stéphane Bonneau, chargé de mission gay friendly au CTR. "Le cahier des charges de la charges est très strict. Car il ne s'agit pas de donner aux prestataires la possibilité de faire du business grâce à l'argent rose, mais bel et bien de faire en sorte que la clientèle gay sont correctement accueillie" dit-il encore.
Les chars de la Gay pride ont mis près de 4 heures pour arriver sur la place de la Bastille - tout un symbole. La manifestation s'est terminée par un méga concert techno.
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