Culture

Saint-Leu pleure le Sakifo

  • Publié le 14 avril 2008 à 00:00

Samedi 12 avril 2008, les Saint-Leusiens ont appris que le festival Sakifo déménageait à Saint-Pierre en août prochain. Un coup de théâtre qui " peine " le nouveau maire de la ville, Thierry Robert (MoDem) et catastrophe les commerçants. Ils sont allés le dire au premier magistrat de la commune ce lundi

Quelques jours par an depuis 2004, l'événement Sakifo fait braquer tous les projecteurs sur Saint-Leu, attirant le public réunionnais, mais aussi les touristes, les journalistes, les professionnels du spectacle d'ici et d'ailleurs. Et tout ce petit monde fait la fête et consomme. " Mon chiffre d'affaires double, voire triple pendant le Sakifo. Cela compense les mois plus creux et m'aide à tenir tout au long de l'année ", déclare une commerçante installée à 500 mètres de la Ravine Saint-Leu, une des principales scènes du Sakifo depuis cinq ans. " Par ailleurs, le public attirée par le Sakifo découvre les multiples attraits de Saint-Leu et ressent l'envie d'y séjourner, d'y revenir plus tard " ajoute-t-elle.
Un peu plus loin, un gérant de snack-bar explique ainsi que le Sakifo contribue à faire connaître son établissement des habitants du nord et de l'est, lesquels reviennent plus facilement à d'autres périodes de l'année. Pour ce gîteur du centre-ville, la nouvelle tombée samedi est comme un coup de massue : " l'organisation du festival avait réservé l'ensemble de mes chambres. J'espère pouvoir me retourner ", raconte-t-il avec amertume. Très déçus, les commerçants saint-leusiens ont demandé une audience au maire, ce lundi 14 avril 2008, afin d'avoir des explications sur ce départ soudain. Mais Thierry Robert avoue être aussi sonné qu'eux par la nouvelle.

Le maire de Saint-Leu attend les explications de Jérôme Galabert

" J'ai rencontré deux fois M. Galabert. Quelle que soit sa décision, il m'avait promis que nous tiendrions une conférence de presse commune afin de ne pas mettre la municipalité en porte-à-faux. Or, j'apprends vendredi soir à la télévision qu'il part à Saint -Pierre ! " , affirmait-il. Selon le nouveau maire de Saint-Leu, les négociations se sont déroulées tout à fait normalement, la nouvelle majorité s'efforçant d'offrir un maximum de garanties au directeur de production du Sakifo.
Ainsi, Thierry Robert avait consenti à allouer la même somme que les autres années au festival, à savoir 55 000 euros. En plus de cela, le nouveau maire dit " s'être battu auprès du Conseil général " pour obtenir des crédits supplémentaires d'un montant de 30 000 euros. A cela s'ajoutaient également les promesses d'augmenter la capacité d'accueil de la Ravine et d'accroître les moyens techniques. " Après calcul, notre aide représentait au total 400 000 euros ", explique Thierry Robert. " C'est un gros effort d'autant que Saint-Leu présente actuellement un déficit de fonctionnement de 2,9 millions d'euros. Je dois remettre la ville sur les rails, nous ne pouvons pas faire mieux. Je ne comprends pas pourquoi M. Galabert va finalement à Saint-Pierre où on lui offre seulement 200 000 euros. J'attends des explications " dit-il encore. Le nouveau maire de Saint-Leu semble déplorer sincèrement que le directeur du sakifo " mélange la politique et la culture ". Inquiet pour les commerçants de la ville et désireux de voir cesser la polémique autour du Sakifo, l'élu promet en tout cas que le budget qui devait être affecté au festival sera réutilisé à des fins culturelles : " nous comptons organiser des manifestations dans l'ensemble des quartiers de Saint-Leu et notamment les Hauts ", a-t-il assuré.
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