Culture

Les musiques noires à la source de l'art

  • Publié le 16 avril 2012 à 08:00

Jusqu'au 21 juin, se tient au Moca, dans les hauts de Montgaillard, l'exposition " Les musiques noires dans le monde ". Un voyage dans le temps et les courants musicaux à l'origine de nombreux autres. Après la Réunion, l'installation prendra la direction de Johannesburg, dans le cadre de l'année croisée France-Afrique du Sud. Pour aller plus loin, Naima Kassim, chargée de médiation culturelle, de la prise en charge des visites en groupes, répond à nos questions.

- Comment définissez vous les musiques noires? Y-a-t-il un dénominateur commun à tous ces courants? 

Selon moi, les musiques noires sont des musiques qui puisent leur inspiration en Afrique, mais pas seulement. C'est un de leur principal point commun. Il faut aussi prendre en compte un autre élément, je fais référence ici à l'esclavage, douloureux évènement qui a marqué l'histoire de l'humanité. Ce fut un levier qui a permis à ces musiques de se propager dans le monde et à d'autres styles musicaux de voir le jour.

- Quelle a été leur influence sur les musiques actuelles? 

Les musiques noires ont beaucoup d'influence sur les musiques actuelles, car elles sont les piliers de celles-ci. Elles évoluent en même temps que les époques. Il est certain que le rap des années 80 n'est pas le même que celui de nos jours, au niveau du rythme, par exemple. D'autant plus que l'on remarque une montée en puissance de combinaison des styles pour donner naissance à de nouveaux. Comme par exemple le Kuduro, qui a conquis les réunionnais, qui est un mélange de musique angolaise, de break-dance et d'électro. On retrouve aussi le malogué, qui est un mixte du maloya avec du reggae, comme le fait le groupe Baster. Ce ne sont pas les exemples qui manquent!

- Comment expliquer que ces styles sont souvent à l'origine de grands courants musicaux? 

Les grands courants musicaux ont besoin de cette profusion de styles. C'est de là que proviennent leurs raisons d'exister.

- Pensez vous que les musiques traditionnelles africaines soient estimées à leur juste valeur?

De mon point de vue personnel, je pense que les musiques traditionnelles africaines ne sont pas forcément estimées à leur juste valeur, comme le prouve les propos de Luc Ferry, qui estime que les musiques occidentales sont supérieures. Je pense que c'est surtout par un manque de connaissances de ces musiques qui sont tout aussi importantes que les musiques savantes. Leur fonction n'est pas la même, je pense que la comparaison est difficile à faire : la musique, dans les traditions africaines, est liée à différents rites, à une fonction religieuse, voir une mystique pour certains peuples. La musique occidentale, bien qu'elle ait aussi une fonction religieuse, est selon moi avant tout une musique de divertissement. Bref, souvent, la finalité n'est pas la même. D'autre part, les musiques africaines sont pour la plupart des musiques de tradition orale alors que pour les musiques "classiques", la majorité sont des musiques écrites. Je pense donc que les musiques africaines sont aussi importantes que les musiques occidentales, voir plus. Elles sont les bases essentielles de divers styles musicaux actuels.

- Que sont les musiques noires aujourd'hui? Leurs principaux représentants? 

Les musiques noires d'aujourd'hui sont le zouk , le reggae, le coupé-décalé, la soca, le dancehall, le kompa, le maloya, les ballades africaines, etc.... Quelques artistes : Magic Systeme, Jessy Matador, Carimi , Admiral T, kaf malbar.. Sans oublier d'autres styles plus anciens, encore présent aujourd'hui, qui évoluent avec les époques : la soul, le jazz, le rap, le reggae... On peut citer ici Alpha Bondy, Booba, Keziah Jones...



Horaires : du mardi au samedi, de 9 h à 18 heures. 
 
Tarifs : 3 euros (scolaires), 4 euros (jeunes), 5 euros (tarif normal). 

 Accessible en français, créole et anglais 
 
Durée de la visite : 2 heures 
 
Contact : 0262/90 94 60
guest
2 Commentaires
Mes Sages Airs
Mes Sages Airs
12 ans

Bonjour, à toutes et tous,
face à ce sujet musical, traité ici, à propos de l'Afrique, et en particulier celui de l'Afrique du Sud, je me dois, personnellement touchée, d'en saluer l'heureuse initiative.
Toutefois, je regrette d'avoir à réagir, blessée et contrariée, par le fait qu'un artiste sud africain (Durban), résident ici, à Paris, depuis 1990, ayant conçu, et sorti sur le marché jusqu'à 8 albums, en France, ne soit décemment pas convié, à un évènement tel que "l'année croisée France-Afrique du Sud"! Comment est-ce possible ?
Française, de souche, impliquée dans le monde musical, je trouve cela particulièrement injuste, compte tenu de la qualité de l'oeuvre discographique de Ras Dumisani. J'ose espérer qu'il ne s'agit là, que d'ignaurence , plutôt que d'un choix politique délibéré.

Pardonnez-moi de me voir contrainte d'informer ainsi le publique "France-Afrique du Sud" qu'un chanteur de renommée internationale, auteur-compositeur-interprète sud africain, spécialiste du genre Roots Reggae-Ska-Jazz, sera visible à La Scène Bastille (Paris 11ème), pour un concert Live unique, accompagné de son groupe "Afrikhaya Band", le samedi 26 mai 2012, de 19h30 à 22h30. Ce soir là, l'Artiste annoncera la date de sortie du 8ème album d'une longue série à suivre, intitulé "Motherland". A découvrir pour certains, à redécouvrir pour d'autres. H.D / M.S.A Music

pffff!
pffff!
12 ans

Le MOCA c'est un scandale ! Un scandale compte tenu de son prix d'achat par la Région à un groupe privé (13,5 millions d'euros) pour des raisons qui ne sont toujours pas clarifiées aux yeux de l'opinion. C'est n scandale du silence de la presse à ce sujet. c'est un scandale dans l' absence de programmation autour de ce lieux et ce n'est pas cette exposition prétexte sur les musiques noires qui viendra compenser le défaut de projet. Concernant cette expo, il s'agit d'un flop total. Lors du festival liberté Métis (vaste bêtise, intitulé ronflant et décalé), durant trois jours, le nombre des entrées a été le suivant : vendredi 150, samedi : 132, dimanche : 130.
Robert et Sita ont fait paraitre de la publicité dans tout ce qui pouvait en diffuser durant près de deux mois et demi, pour des sommes faramineuses et au final avoir ce résultat de fréquentation. depuis, il font payer l'entrée, alors que l'économie faite sur ces publicités inutiles auraient permis de continuer à garantir la gratuité de cette exposition.
Un scandale. merci, mesdames et messieurs de la presse, de bien vouloir faire autre chose que la promo de ces inititiatives. Non pas qu'il ne faille pas en parler. Mais, de grâce, abordez en tout les aspects. Et si vous pensez qu'il n'y a rien à redire ou à développer à ce qui vous est dit là, et bien, en effet, n'en dites rien.