Après les accusations de blackface

De nouveaux soutiens pour le Festival Même pas peur

  • Publié le 9 janvier 2018 à 13:56
  • Actualisé le 9 janvier 2018 à 16:06

Aurélia Mengin, directrice du Festival international du film fantastique "Même pas peur" à Saint-Philippe, vient de recevoir le soutien de l'Observatoire de la liberté de création sous l'égide de la Ligue des droits de l'homme. La Fédération nationale de la libre pensée la supporte également après la première affiche de la manifestation culturelle accusée de blackface par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN).

 

Pour rappel, la réalisatrice retirait la première affiche sous la pression du CRAN. Avant d’en dévoiler une nouvelle où on la voyait avec un clap de cinéma où était inscrit "Autocensure" et où elle était bâillonnée par une pellicule de cinéma. Une réponse cinglante au Cran. Le maire de Saint-Philippe Olivier Rivière décidait, lui, d’utiliser la première affiche polémique. Nous publions ci-dessous les lettres envoyées à Aurélia Mengin par l'Obervatoire de la liberté et par la Fédération de la libre pensée.

Lire aussi : La nouvelle affiche contre la censure dévoilée

Lettre de soutien de l’Observatoire de la liberté de création

Madame Aurélia Mengin,

L’Observatoire de la liberté de création réunit, sous l’égide de la Ligue des droits de l’Homme, une quinzaine d’organisations défendant toutes ensemble la liberté de créer et de diffuser les œuvres, sur la base d’un Manifeste qui peut se lire à cette adresse. Nous avons pris connaissance des pressions que vous avez subies au sujet de l’affiche de votre festival de cinéma.

Nous souhaitons vous faire savoir que nous vous soutenons et ne partageons pas les accusations qui vous sont faites, lesquelles relèvent d’une interprétation discutable. Céder ou non à la pression exercée sur vous en changeant d’affiche relève bien sûr de votre choix personnel d’organisatrice et d’artiste.

Nous pensons que le rapprochement entre votre affiche et la pratique du black face est illégitime dans la mesure où le black face suppose une volonté de dérision qui est absente de votre démarche.

Assimiler un nu aussi esthétisé à de la " sauvagerie ", des lèvres si soigneusement peintes en rouge à un " imaginaire cannibale ", relève là encore d’une interprétation subjective et arbitraire. Si cette image fait polémique, le débat doit permettre à chacun d’échanger ses arguments, et aucun groupe ne peut, hors tout contexte légal, se poser en censeur privé et imposer son interprétation au détriment des autres.

C’est au public de juger. Agir contre toutes les formes de racisme et de discrimination est particulièrement nécessaire aujourd’hui mais, en l’occurrence, il nous semble que les pressions exercées contre vous se trompent totalement de cible.

Avec notre considération distinguée,
 Jean-Claude Bologne, co-délégué de l’Observatoire Agnès Tricoire, co-déléguée de l’Observatoire Daniel Véron, co-délégué de l’Observatoire

Le communiqué de presse de la Fédération nationale de la libre pensée

"Liberté, que de crimes ne commet-on pas en ton nom ... ?"

C’est avec stupeur que la Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance de la campagne hystérique du Conseil Représentatif des associations noires (CRAN) contre une affiche du Festival international du film fantastique à Saint-Philippe à la Réunion, affiche présentée comme " raciste ". Ce festival connaît un succès international depuis 2011.

Ceci est clairement illustratif d’une conception totalement communautariste que développe, mais il n’est pas le seul, le CRAN : tous les blancs sont responsables de l’esclavage ; comme hier tous les juifs étaient responsables des misères du monde ; comme aujourd’hui pour les xénophobes de droite et de gauche, tous les musulmans sont responsables des attentats terroristes des djihadistes. C’est une conception de guerre civile, d’affrontements entre communautés.

La Libre Pensée condamne fermement ces menées liberticides contre cette affiche d’un festival. Elle assure de sa totale solidarité Aurélia Mangin, organisatrice du festival et Olivier Rivière, maire de saint-Philippe (ville où se tient le festival) dans leurs combats pour défendre la liberté d’expression.

La Libre Pensée a toujours fait sienne la devise " Toute licence en art " contre tous les Inquisiteurs qui veulent faire plier l’art à leurs exigences dogmatiques et sectaires. Avec des arguments aussi stupides que ceux employés par le CRAN, va-t-on désormais interdire Othello de Shakespeare ? Avec la révision de l’Histoire suivent toujours la révision et la censure artistiques. Nous combattrons toujours les Iconoclastes.

La Libre Pensée appelle à défendre la liberté d’expression, partout et en tous lieux.

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