Du breton au créole en passant par le shimaroe

Un atlas sonore des langues ultramarines et hexagonales

  • Publié le 26 janvier 2019 à 02:58
  • Actualisé le 26 janvier 2019 à 06:26

Trois chercheur au CNRS (Centre national de recherche scientifique) ont enregistré 307 variations d'une fable d'Esope, récitée selon les disparités des langues régionales de métropole et des Outre-mer. Ils ont constitué un Atlas sonore, une manière pour eux de protéger le patrimoine linguistique. A la Réunion, ils ont enregistré le texte en deux versions : créole des Bas et créoles des Hauts. Le résultat est étonnant !

Les chercheurs ont ainsi arpenté le territoire, à la recherche de locuteurs des patois, créoles et autres langues régionales : basque, breton, shimaroe, tayo, futunien…  Ils leur ont demandé de réciter selon leurs spécificités un même texte, La Brise et le Soleil une adaptation de la fable d'Esope "Borée et le Soleil".

Près de 307 municipalités ont été visités, le résultat est étonnant : Philippe Boula de Mareüil et Albert Rilliarf, linguistes et chercheurs au CNRS et Frédéric Vernier, chercheur en visualisation d'informations ont ensuite développé une carte des langues régionales françaises, un véritable atlas interactive accessible ICI.

Il suffit tout simplement de cliquer sur un des points de la carte, et une personne nous récite le texte :

Texte en Français (Paris) :

"La bise et le soleil se disputaient, chacun assurant qu’il était le plus fort, quand ils ont vu un voyageur qui s’avançait, enveloppé dans son manteau. Ils sont tombés d’accord que celui qui arriverait le premier à faire ôter son manteau au voyageur serait regardé comme le plus fort. Alors, la bise s’est mise à souffler de toute sa force mais plus elle soufflait, plus le voyageur serrait son manteau autour de lui et à la fin, la bise a renoncé à le lui faire ôter. Alors le soleil a commencé à briller et au bout d’un moment, le voyageur, réchauffé a ôté son manteau. Ainsi, la bise a du reconnaître que le soleil était le plus fort des deux. "

En créole réunionnais des Bas :

Lo van ék soléy té pou dispité, shakinn i kri ali pli for, lèr zot la oir in voyazèr pou marshé, angaroté dann son manto. Bann la tonm dakor pou di lo premié i arivé fé anlév le voyazèr son manto va tonm kom le pli for. Alors, lo van la komans souflé tou son fors, mé plis li té souf, plis le voyazèr té angarot son manto dési li, a la fin, lo van la larg lidé séy fé anlév ali son manto. Alors soléy la komans briyé é in moman apré, le voyazèr, pou shof soléy, la anlév son manto. O final, lo van la du arkonét soléy té le pli for rant zot dé.

En créole réunionnais des Hauts :

Soley avek le van té apré esey kalkulé kisa lé plu for ant zot deu. "Ma mont aou sé mwin lé plu for la", di le van. Mi sa fer tir granmonn la son palto plu vit ou seré kapab. Alor le van la komans souflé, for, for minm. Oplus lu té soufl, oplus le granmonn i garoté alu dan son palto. Aforstan le van la fatigé, in mandoné lu la arété. Alor soley la komans pwaké, san tardé la shaler la komans monté, le granmonn la tir son palto. Alor le van té oblijé arkonèt sé solèy té le plu for ant zot deu.

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