Économie

Tous unis pour la relance du tourisme

  • Publié le 12 septembre 2008 à 00:00

Relancer le tourisme à la Réunion, tel était l'objectif des Assises du tourisme qui se sont déroulées ce vendredi 12 septembre 2008 à Sainte-Marie. L'événement, présidé par Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du tourisme, a accueilli près de 400 personnes, parmi lesquels de très nombreux acteurs politiques, professionnels et institutionnels du secteur. Ce vendredi, les tensions des derniers jours entre Région et Etat ont laissé place au consensus, au nom de la nécessaire redynamisation de l'un des principaux leviers de l'économie locale.

Les tensions entre l'Etat et la Région semblaient apaisées à l'ouverture des Assises du tourisme ce vendredi 12 septembre 2008. Le séminaire apparaît désormais comme une étape dans la mise en place de la charte de développement du secteur. Ce document ne sera finalement pas signé dans l'immédiat mais très probablement le 21 novembre prochain, lors des Assises de l'outre-mer. Pour Pierre Vergès, président de l'IRT, il est d'abord capital de "dénouer les points de tension pour aboutir à un corps touristique complètement épanoui". Même discours chez Hervé Novelli pour qui le tourisme est "l'affaire de tous".
Premier temps fort du séminaire ce vendredi matin, la présentation aux professionnels du rapport réalisé par Odit France sur la situation du tourisme à la Réunion. Lequel propose un diagnostic du secteur, pour le moins mitigé, et des pistes de développement. L'étude fait apparaître, entre autres, que la destination manque d'hôtels, notamment d'établissements haut de gamme, et souffre d'une mise en valeur insuffisante sur le marché. Le rapport souligne également l'absence de savoir-faire et de formation du personnel, particulièrement dans les structures de catégorie quatre étoiles. Autres points noirs relevés par Odit France, le coût trop élevé du séjour (billets d'avion et hébergement compris) à La Réunion et une desserte aérienne trop peu dynamique.

Un ministre rassurant

Parfaitement conscients des faiblesses constatées par Odit France, prêts à travailler dès maintenant pour les enrayer, les professionnels présents attendaient surtout, ce vendredi, de connaître la position de l'Etat sur le sujet et les aides que ce dernier était disposé à consentir. Hervé Novelli s'est voulu rassurant : L'Etat sera aux côtés des professionnels et des collectivités pour le développement touristique de La Réunion" a-t-il affirmé. Le ministre a indiqué que La Réunion bénéficierait de soutiens spécifiques "substantiels", notamment dans le cadre du projet de loi d'orientation pour l'outre-mer, pour la rénovation et l'extension de l'offre hôtelière.
Il a évoqué des subventions pour la construction de nouvelles structures d'hébergement (5000 euros par chambre) et des aides en matière de défiscalisation (sur l'impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle, la taxe sur le foncier bâti).
Le ministre a insisté par ailleurs sur la nécessité d'améliorer la desserte aérienne, ici, comme sur l'ensemble du territoire français. S'il ne peut fixer les tarifs des billets, l'Etat est en mesure, d'après le ministre, de proposer "un accompagnement spécifique à La Réunion", compte-tenu de la crise sanitaire qu'a subi l'île il y a deux ans. Sur la question des visas, Hervé Novelli a déclaré qu'il était "tout à fait ouvert à faciliter leur délivrance". Des discussions sont d'ailleurs en cours, sur ce sujet, avec d'autres membres du gouvernement, a-t-il poursuivi. "Cette chaîne de la qualité de l'accueil, avec la délivrance des visas, la desserte aérienne, la formation du personnel, est le premier défi à relever. Les deux autres étant la qualité de l'hébergement et la promotion de la destination France" a résumé le secrétaire d'Etat au tourisme.
Concernant la discorde opposant l'Etat à la Région sur la manière de relancer le secteur touristique, Hervé Novelli s'est montré optimiste : "Je ressens, avec Pierre Vergès, une volonté commune, une ambition partagée de coopérer et de contribuer au développement touristique de l'île pour répondre à une demande en pleine évolution".
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