Carburants - conflit des transporteurs

Encore des barrages

  • Publié le 8 novembre 2008 à 00:00

Même s'ils sont moins nombreux, des barrages filtrants sont toujours en place en plusieurs points du réseau routier de l'île ce samedi 8 novembre 2008. Les transporteurs n'ont été que partiellement satisfaits de la baisse de 5 centimes par litre de carburant pour l'ensemble des usagers décidée vendredi par le préfet. Comme ce dernier, ils demandent que le conseil régional "fasse un geste". La Région refuse en expliquant ne pas être concernée par la formation des prix des carburants. Depuis vendredi soir des camions bloquent toutes les issues de la Pyramide inversée, siège du conseil régional à Saint-Denis. Les manifestants ont installé ces barrages sous l'?il de la police. "Je ne demanderai pas aux forces de l'ordre de mettre leur vie en danger pour empêcher le blocage du conseil régional" a indiqué, en substance, le préfet, Pierre-Henri Maccioni. Rappelons que les transporteurs réclament toujours l'obtention d'un carburant professionnel de 20 centimes moins cher par litre

L'annonce vendredi soir de la baisse de 5 centimes par litre de carburant pour tous les usages - et pas uniquement pour les professionnels de la route - a ponctué une longue journée de barrages, plus ou moins filtrants, d'embouteillages et parfois de montée de ton entre automobilistes et grévistes. L'ensemble du réseau routier de l'île était fortement perturbé.
Avant la réunion à la préfecture entre toutes les parties concernées par les prix des carburants, un convoi de plusieurs dizaines de camions et de bus avait sillonné les rues de Saint-Denis. Les manifestants se sont arrêtés au conseil régional, au conseil général et la chambre de commerce.
Prévue pour 15 heures, la réunion dite de "sortie de crise" a commencé avec une demi-heure de retard. La rencontre réunissait les importateurs de carburants, les acteurs économiques (MEDEF, Réunion Économique, ADIR), le conseil régional, le conseil général, l'association des maires et la Chambre de Commerce et d'Industrie.

Hué par la foule

À son arrivée, Pierre Vergès, vice-président de la Région, a été hué par les grévistes, qui dès le début de leur mouvement, jeudi, s'estiment "insultés par le conseil régional qui ne veut pas les aider". Les représentants du conseil général, de l'association des maires et de la Région sont ressortis de la préfecture une heure et demie plus tard à l'occasion d'une suspension de séance. "Je vais rendre compte à mes mandants des propositions qui ont été faites" disait Pierre Vergès. Il était une nouvelle hué par la foule, la police devait même s'interposer entre lui et les manifestants.
Quelques instants plus tard, alors que la réunion avait repris en préfecture, Pierre Vergès annonçait sur les ondes de plusieurs radios que le préfet avait décidé une baisse de 5 centimes, que le conseil régional était satisfait et qu'il ne retournerait pas à la table des négociations. Un début de confusion s'installait alors en préfecture. Un point presse était finalement organisé.

Assiégé

Visiblement très remonté, Pierre-Henri Maccioni confirmait la baisse de 5 centimes. Il disait aussi regretter que "la Région se soit éclipsée à la faveur d'une suspension de séance", qu'il attendait maintenant de cette collectivité "un geste au moins égal, si ce n'est plus important, à celui des importateurs de carburants" et surtout que "si les transporteurs décidaient de faire des barrages devant le conseil régional, il ne mettrait pas en danger la vie des forces de l'ordre pour les en empêcher".
Une heure plus tard, un convoi de 8 camions quittait la préfecture pour se diriger vers le conseil régional. La police, présente sur place avant les manifestants, assistait à la mise en place du blocage des trois issues de la pyramide inversée. Le siège de la Région avait commencé.

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