Stations service

Les gérants bloquent la Tamoil

  • Publié le 18 septembre 2009 à 09:12

Ainsi qu'ils l'avaient annoncé, les gérants des stations service Tamoil ont durci leur mouvement. Depuis 4 heures 30 ce vendredi 18 septembre 2009, ils bloquent l'accès au dépôt de la Tamoil au Port. Ils interdisent également aux camions de ravitaillement du pétrolier d'avoir accès à la SRPP. Les grévistes protestent contre la décision de la direction de Tamoil de rogner sur la marge des gérants afin dit, le pétrolier, de diminuer ses propres pertes.

Le climat s'est brièvement tendu en tout début de matinée devant la SRPP lorsque les forces de l'ordre ont menacé de charger les manifestants s'ils s'opposaient à la sortie des camions. Le rapport de force étant nettement en faveur des gendarmes mobiles, les grévistes étaient à peine une demie douzaine, les choses se sont rapidement calmées. Les gendarmes mobiles ont alors quitté les lieux. Les grévistes restés sur place, contrôlaient qu'aucun transport de ravitaillement de la Tamoil n'avait accès à la SRPP. Au final, un seul camion de cette société a pu passer très tôt et aller ravitailler les 4 stations de l'enseigne qui ne sont pas en grève dans le Sud.

C'est la décision unilatérale de Tamoil de rogner sur les marges bénéficiaires des gérants de ses stations service qui a provoqué la colère de ces derniers. En effet, la préfecture a augmenté les prix des carburants le mardi 15 septembre. Les pétroliers, et Tamoil en particulier, ont estimé que cette hausse n'était pas suffisante pour combler les déficits qu'ils déclarent subir.

Si les autres compagnies ont accepté d'attendre la prochaine augmentation des carburants, en principe prévue pour octobre prochain, Tamoil a immédiatement annoncé à ses gérants une diminution de leur marge. Elle est actuellement de 10 centimes par litre de carburant vendu. Le pétrolier va passer cette marge à 6 centimes par litre de sans plomb et à 9 centimes par litre de gasoil.

"La position n'est tout simplement pas tenable" tempête Gérard Lebon, président du syndicat des gérants des stations services. "Mensuellement nous vendons environ 100 000 litres de sans plomb et 200 000 litres de gasoil . Avec respectivement 4 centimes de marge en moins sur le premier produit et 1 centime de moins sur le second, nous allons perdre 6 000 euros tous les mois. Avec un tel manque à gagner, aucun gérant n'est en mesure de continuer à exploiter sa station sans licencier" prévient Gérard Lebon.

D'où le mouvement engagé depuis mercredi avec la fermeture de 24 des 28 stations Tamoil et le durcissement de ce vendredi matin. La colère des grévistes est d'autant plus grande que le pétrolier a purement et simplement décidé de mettre fin au contrat de gérance d'une station à Saint-Denis et d'une autre à Plateau Caillou. Le pétrolier gérera directement ces unités de vente. "Tamoil donne des stations en gérance lorsque tout va bien afin de ne pas s'embarrasser des problèmes de gestion et elle reprend ses billes dès que la situation est plus tendue car elle préfère garder toutes ses marges. Ce ne sont pas des méthodes acceptables" s'insurgent les grévistes, également préoccupés par le sort que Tamoil réservera au personnel des pompes concernées.

Pour le moment aucune rencontre n'a encore eu lieu entre le pétrolier et les grévistes qui poursuivent le blocage du dépôt Tamoil au Port.

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