Aménagement au Port

La mutation de la zone industrielle et commerciale n°1

  • Publié le 19 mai 2010 à 02:00

D'ici quelques années, la zone industrielle et commerciale n°1 (ZIC) du Port devrait connaître de "profondes mutations". C'est l'annonce faite par la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 18 mai 2010. Rénovation des installations, réaménagement du foncier, ou encore mutualisation des moyens, ce sont autant de projets que souhaite mettre en oeuvre la CCIR pour transformer cette "cette zone d'activité" en "parc d'activité".

La zone industrielle et commerciale n°1 du Port est la première zone dédiée à l'activité économique créée à La Réunion, dans les années 60. "C'était un terrain vague de 60 hectares appartenant à l'Etat à l'époque. Le Port étant une zone d'activité importante, l'Etat a décidé de le céder à la chambre de commerce pour développer cet emplacement hyper stratégique", raconte Layla Dessai, chargée de mission aménagement à la CCIR.

Une zone industrielle et commerciale est donc créée. En 50 ans, elle connaît un développement important. 95 entreprises s'y installent, créant plus de 1 800 emplois directs. 60 autres zones d'activités sortent de terre au fil des années partout à La Réunion, à l'initiative de l'Etat, des collectivités locales et des sociétés privées. "Aujourd'hui, de nouvelles industries veulent s'implanter à La Réunion mais elles se heurtent à un problème de foncier", constate Layla Dessai.

"Les études montrent que le monde économique a besoin de 35 hectares de zone d'activité supplémentaires par an. À l'horizon 2030, nous aurons donc besoin de 800 hectares en plus", explique la chargée de mission. Autre problème, "durant les 4 dernières années, 80% des zones d'activités produites sont faites par des organismes privés. Ils fixent les prix qu'ils veulent et ils sont souvent bien trop élevés pour les petites industries artisanales", indique Layla Dessai.

La chambre de commerce lance alors une réflexion sur "la façon d'optimiser les zones existantes pour créer du foncier et améliorer la compétitivité des industries dans la ZIC n°1". Cette réflexion débouche sur plusieurs constats, parmi lesquels: "La zone est mal équipée, il y a beaucoup d'espace libre, il n'y a pas de réseau d'eau pluvial, la zone est très mal desservie, il n'y a pas de mutualisation des moyens, il n'y a que très peu d'équipements écologiques", énumère la représentante de la CCIR. Paradoxalement, "les entreprises restent sur la zone parce que c'est un emplacement stratégique", note t-elle.

Ce constat établi, décision est donc prise de mettre en place un "schéma d'aménagement global de la ZIC pour les 15 années à venir". Il prévoit deux types d'aménagement. D'abord des travaux dits "d'urgence", notamment la voirie, les câblages, la sécurisation du périmètre. La CCIR s'attaquera ensuite à "la mutation de la zone". "L'objectif est de rationaliser l'aménagement sur le secteur", souligne Layla Dessai. Ainsi, des entreprises de services seront installées dans le secteur situé à la frontière du centre ville pour "le dynamiser".

Au c?ur de la zone industrielle, certaines sociétés seront invitées à se déplacer pour "permettre une répartition logique des activités". "Nous ferons le maximum pour défendre l'intérêt économique de ces industriels. Si nous les conseillons de se déplacer, c'est parce que nous estimons qu'ils seront plus compétitifs par la suite", affirme la membre de la chambre de commerce. "Il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant", précise t-elle. "Mais il est hors de question de toucher à certains sites comme celui de la SRPP", assure t-elle. Objectif avoué, faire de cette zone d'activité un "véritable parc d'activité, un espace dédié au monde industriel avec les meilleurs services".

C'est ce schéma d'aménagement global de la ZIC qui sera présenté à la commission des élus du Port en juin prochain et qui devra être validé. "Nous chercherons ensuite les financements", précise Layla Dessai. La CCIR se tournera alors vers l'Etat et les collectivités locales pour tenter d'obtenir la somme nécessaire à tous ces travaux. Le coût théorique prévisionnel de ce chantier est évalué à 20 millions d'euros dont environ 5 millions d'euros seraient financés par la chambre consulaire. "Tout cela relève du conditionnel", indique la chargée de mission. "Des élections auront bientôt lieu à la chambre de commerce, il ne serait donc pas honnête de lancer le projet immédiatement. C'est une fois ces élections terminées que le projet pourra vraiment démarrer, si la future équipe élue le souhaite", poursuit-elle.

Grâce à ce projet "pilote", la chambre de commerce espère convaincre les collectivités qui gèrent les autres zones industrielles de la nécessité de rationaliser l'occupation des entreprises sur leurs territoires. "Nous proposerons nos services pour devenir gestionnaire de ces zones et ainsi augmenter le foncier disponible sur l'île pour les industries", termine Layla Dessai.

Mounice Najafaly pour
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