Baisse de la TVA dans la restauration

L'heure est au bilan

  • Publié le 29 juin 2010 à 10:30

Un an après la mise en vigueur du taux de la TVA à 5,5% dans la restauration en France, l'heure est au bilan. Création d'emplois, baisse des prix et augmentation des salaires, telles étaient les promesses des professionnels de la restauration en échange de cette baisse. Aujourd'hui, seul un restaurant sur deux l'appliquerait en moyenne au niveau national. À la Réunion, selon Philippe Doki-Thonon, président de l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de la Réunion), ses deux cents adhérents jouent le jeu. "Mais il est difficile de faire un point précis sur les restaurants qui appliquent cette mesure", précise-t-il. Néanmoins le président de l'UMIH Réunion se dit satisfait.

À la Réunion, depuis le 1er juillet 2009, le taux de la TVA est passé de 8,5% à 2,10% contre 19,6% à 5,5% en Métropole. Une baisse qui fait office d'un contrat d'avenir de trois ans. Selon, l'INSEE, la diminution de la TVA aurait engendré une baisse des prix de l'ordre de 1,3% en France et selon le gouvernement, aurait permis la création de plus de 21 000 emplois. "Nous n'avons pas de chiffres à la Réunion mais des emplois ont été créés. C'est une certitude. Et même s'il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions, le contrat est plutôt satisfaisant", affirme Philippe Doki-Thonon.

Un avis que ne partagent pas tous les restaurateurs. Pour ce patron d'un restaurant du Sud, rien n'a changé depuis. "Nous sommes dans un contexte de crise économique, notre chiffre d'affaires stagne et je n'ai embauché personne", déplore-t-il.

Par ailleurs, il faut rappeler que la baisse de la TVA à la Réunion est quasi nulle. 8,40 euros contre 9 euros le plat du jour auparavant pour ce restaurateur du chef-lieu. "Nous avons juste répercuté cette baisse sur demande du client. C'est plus un geste commercial", précise-t-il.

Une perte également pour l'État. Par an, sur les quelque 130 milliards d'euros collectés l'année dernière au titre de la TVA, le manque à gagner serait de 2,35 milliards d'euros.

guest
0 Commentaires