SRPP - Le syndicat lève le barrage

Les gérants des stations Tamoil s'opposent au blocage

  • Publié le 4 mai 2011 à 12:30

Le syndicat des stations services a levé à 12h30 ce mercredi 4 mai 2011 le barrage mis en place devant la SRPP pour empêcher les camions de la société Tamoil de recharger leur citerne et de livrer l'essence aux stations de l'enseigne. La décision a été prise à l'initiative de 14 des 28 gérants de stations services Tamoil qui ont signé une pétition demandant la levée du barrage. Pour Gérard Lebon, président du syndicat, "c'est une défaite des gérants des stations Tamoil qui ont cédé à la pression de la direction de l'enseigne".

C'est le non renouvellement de Philippe Bassot, gérant de la station Tamoil des Deux Canons à Saint-Denis qui était à l'origine du mécontentement. Selon Gérard Lebon, aucune raison économique n'est à l'origine de ce non renouvellement. C'est ailleurs, disait-il lundi, que se trouve le motif de cette décision. Car Philippe Bassot est aussi le premier vice-président du syndicat des gérants de stations services.

"A la demande des gérants des stations services Tamoil", le syndicat a donc décidé d'entrer dans un bras de fer avec la direction de la compagnie pétrolière. Dès 5 heures ce lundi, des gérants de plusieurs stations services de l'île (toutes enseignes confondues) se sont postés devant la SRPP pour empêcher le ravitaillement des camions citernes de l'enseigne Tamoil. Les camions des autres pétroliers pouvant aller et venir normalement.

Une réunion avec Bertrand D'Abbadie, directeur de la société Tamoil, a été organisée ce mardi. "J'ai demandé que l'on parle des pressions dont sont victimes les gérants des stations Tamoil. Bertrand D'Abbadie s'est emporté", relatait Gérard Lebon. La réunion a alors tourné court. "En fait, Bertrand D'Abbadie n'a dû pas apprécié que nous demandions directement un entretien téléphonique au président de la compagnie Oillybia (qui a repris l'enseigne Tamoil - ndlr). Il a pris prétexte de notre demande d'explications sur les pressions pour créer le clash" estimait le syndicaliste.

Une nouvelle réunion entre les gérants des stations Tamoil et le directeur de la société a été organisée ce mercredi matin. C'est à l'issue de cette réunion que les 14 gérants ont décidé de signer une pétition demandant la fin de la grève et la levée du barrage. Cette pétition a été présentée vers 12h30 au syndicat qui leur a donné satisfaction. "Nous levons le barrage. Les camions Tamoil peuvent passer", lance Gérard Lebon.

Bien qu'ayant accepté de lever le blocage, le responsable syndical ne cache pas sa colère. "C'est une défaite des gérants des stations Tamoil. Ils ont signé une pétition sous la pression de la direction de la compagnie pétrolière", s'insurge Gérard Lebon. "Pourtant, ce sont eux qui sont venus nous voir pour nous demander de les défendre", s'emporte le président du syndicat. "Ils (les 14 gérants qui ont signé la pétition - ndlr) nous ont tourné le dos alors que nous étions dans un mouvement unitaire. Ils ont lâché Philippe Bassot et le syndicat. On avait 144 adhérents. Aujourd'hui, nous ne sommes plus que 130", souligne Gérard Lebon, sous le coup de la colère.

Outre une "défaite des gérants des stations Tamoil", ce revers peut-être vu comme une défaite personnelle de Gérard Lebon. Le président du syndicat, qui a mobilisé ses troupes depuis lundi matin, n'a pas réussi à faire plier la direction de Tamoil et à rassurer ses adhérents qui ont été, selon lui, "victimes de pressions".

Mounice Najafaly pour
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