Sous procédure de sauvegarde

Le groupe Caillé veut voir le bout du tunnel

  • Publié le 7 juin 2011 à 18:20

Près d'un an et demi après le début de la procédure de sauvegarde, François Caillé veut voir le bout du tunnel pour son groupe en proie à de graves difficultés financières. Son avocat, maître Julien Turczynski a donc présenté ce mardi 7 juin 2011 au tribunal de commerce le plan de sauvegarde du groupe. L'objectif étant le remboursement de la dette évaluée à 250 millions d'euros. Maître Christophe Piec, mandataire judiciaire, s'est montré "optimiste" à l'annonce de ce plan. Les avocats des banques doutent quant à eux de la faisabilité de ce projet, le qualifiant "d'utopique", selon les salariés présents à l'audience. Le tribunal de commerce rendra sa décision ce mercredi 8 juin à 14 heures.

Cette audience était l'occasion de faire un point sur l'état de santé des 39 entreprises du groupe. Maître Turczynski a demandé la poursuite de la procédure de sauvegarde pour 30 sociétés. Il a également demandé le placement en liquidation judiciaire d'une société et le placement en redressement judiciaire de 8 autres entreprises, dont un certain nombre se trouvent à Mayotte. En effet, le groupe souhaite se retirer de Mayotte et de Madagascar afin de se recentrer sur ses activités principales à La Réunion, à savoir la grande distribution et l'automobile. Concernant les entreprises de Madagascar, des négociations ont lieu en dehors de la procédure judiciaire, indique maître Turzynski.

Le plan prévoit également des restructurations dans la branche automobile, selon un salarié présent à l'audience. Comme annoncé dans l'article précédent, le groupe Caillé souhaite regrouper les activités de Kolors Automobiles au sein de HG Automobiles et de Jules Caillé Automobiles. "L'entité juridique de Kolors Automobiles existerait encore quelque temps afin de permettre de faire le transfert", explique Gérard Méchet, représentant syndical CGTR à Kolors Automobiles. Certaines cartes pourraient également être cédées. Aucun licenciement n'est prévu, selon maître Turczynski qui préfère parler de "reclassements ou de départs volontaires"

A la sortie de l'audience, les avocats des banques créancières ont refusé de s'exprimer sur le contenu de cette audience. Maître Turczynski s'est contenté d'annoncer qu'un communiqué serait adressé aux médias une fois la décision du juge rendue, ce mercredi à 14 heures. Il a également confirmé que François Caillé n'était plus président directeur général du groupe du même nom. Il a été remplacé par Philippe Lauthier lors du conseil d'administration qui s'est déroulé ce lundi 6 juin. François Caillé reste tout de même administrateur et actionnaire majoritaire du groupe.

Pour les représentants syndicaux, "ce qui a été dit est inquiétant", insiste Gérard Méchet. Selon lui, les avocats des banques restent "sceptiques" quant à la concrétisation de ce plan. Il faut dire que le groupe doit rembourser plus de 250 millions d'euros sur 10 ans, dont environ 140 millions aux banques. "Les banques disent que ce plan est utopique", relate Gérard Méchet. Quant à maître Christophe Piec, il estime que le plan qui a été présenté ce mardi est "un plan classique qui est susceptible de faire l'objet de quelques petits aménagements".

Les juges du tribunal du commerce valideront ou non le plan de sauvegarde ce mercredi 8 juin à 14 heures. Si le plan est validé, maître Piec sera chargé de le transmettre aux créanciers qui devront alors donner leur avis. Si le plan est accepté par tous les créanciers, il sera alors validé et le groupe Caillé pourra commencer à rembourser ses dettes. Cette éventuelle validation devra intervenir avant la première quinzaine du mois de septembre. A défaut, le groupe pourrait être placé en redressement voire en liquidation judiciaire. Le bout du tunnel est donc proche. Reste à voir ce que devra affronter le groupe Caillé à sa sortie.

Mounice Najafaly pour
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