35 000 adhérents à la coopérative Réunion carburant libre

Le gazole, "moteur de l'économie solidaire"

  • Publié le 15 juin 2011 à 06:00

Vendre du gazole à moins d'un euro aux Réunionnais, tel est l'objectif de la coopérative d'intérêt collectif "Réunion carburant libre". Brisant le monopole de la SRPP (société réunionnais des produits pétroliers), la coopérative compte importer et vendre elle même son gasoil aux professionnels de la route et aux particuliers. Près de 35 000 personnes seraient déjà adhérentes de la structure. Sur la base d'une condition originale inspirée de "l'économie sociale et solidaire". Les particuliers auront obligation de reverser la moitié des économies réalisées grâce à ce système à des associations caritatives. Les professionnels devront utiliser cette somme à la création d'emplois.

Nous sommes dans une logique de solidarité. Si le consommateur est gagnant. Il doit faire gagner les autres", explique Morad Guelalta, président-directeur général de Toyo Océan Indien, firme japonaise spécialisée dans la fourniture de pneus et de carburants. Avec Joël Mongin, président du syndicat Lo Fer, Johny Grindu, transporteur et Michel Allamèle, terrassier, il est cofondateur de la coopérative "Réunion carburant libre". Lui comme les autres fondateurs s'engagent eux-mêmes à verser les bénéfices de la coopérative à des associations caritatives. "Ceux qui ne respecteront pas ce principe devront tout simplement quitter la société", prévient Morad Guelalta.

La base de calcul de cette condition surprenante est simple. Elle vend le litre de gazole 89 centimes au lieu de 1,20 euro (tarif actuellement pratiqué à la pompe à la suite des conditions imposées par la SRPP), l'économie sera de 31 centimes par litre. Les particuliers devront reverser 15,5 centimes par litre à une association caritative. Les entreprises devront utiliser la même somme pour la création d'emploi.

Conscient de l'originalité de la démarche le pdg de Toyo tient à rassurer les éventuels adhérents. "Ce n'est pas une arnaque", assure-t-il. "Les chances de réussite de cette coopérative sont de 100%", écrit-il sur son site web sur lequel sont exposés le projet, les statuts de la société, les cours actuels du gasoil ainsi que le prix de revient du carburant qui serait commandé auprès de Toyo (toutes taxes comprises).

Les bases du projet d'importation de carburant rendues publiques par Joël Mongin le 13 avril dernier, lors d'une table ronde sur les carburants réunissant Etat, Région, transporteurs et pétroliers semblent donc avoir fait leur chemin. Le transporteurs avait alors affirmé que les professionnels de la route pourraient ainsi bénéficier d'un carburant "30 à 40% moins cher que celui vendu par la SRPP". La préfecture n'avait alors émis aucune réserve particulière si ce n'est la nécessité de respecter certaines règles de sécurité (voir l'article d'Imaz Press Réunion "La coopérative sur la bonne voie" publié le 25 mai 2011).

Ainsi un accord serait déjà signé avec Toyo pour la fourniture de 900 000 litres de gasoil maximum par mois jusqu'à la fin de l'année. "Le coût du litre est actuellement évalué à 87 centimes pour un volume commandé de 20 000 litres. S'ajouteraient 2 centimes de marge pour "le fonctionnement" de la coopérative, soit 89 centimes le litre de gasoil, détaille Morad Guelalta. "C'est une aubaine pour les transporteurs", se félicite Joël Mongin.

D'abord réservé à la consommation personnelle des transporteurs, les particuliers devraient désormais pouvoir bénéficier de ce gasoil "pas cher". Lors d'une réunion en préfecture le 9 juin dernier, la préfecture a donné son feu vert pour la revente de ce carburant aux particuliers "sous réserve du paiement d'une taxe d'environ un centime d'euro". "Nous n'avons pas hésité et nous avons accepté", affirme Michel Allamèle. Les porteurs du projet ont alors planché sur les moyens à mettre en ?uvre pour en faire profiter les Réunionnais. Décision a été prise de créer une coopérative d'intérêt collectif nommée "Réunion Carburant Libre". Les statuts de la société devraient être déposés "à la fin du mois de juin".

Le principe de cette coopérative est simple. "Tous ceux qui y adhèrent pourront acheter le carburant à moins d'un euro. Les adhésions s'arrêteront à l'arrivée du premier litre de gasoil sur l'île", explique Morad Guelalta, soit "à la fin du mois d'août ou au début du mois de septembre". "20 000 litres de gasoil ont été pré réservés auprès de Toyo. Nous attendons le feu vert de l'administration pour faire venir le bateau", poursuit-il.

L'adhésion à cette coopérative ne se fait que de façon électronique en contactant la coopérative via son adresse mail ou un site web. "Les gens nous envoient leur nom, leur adresse et leur numéro de téléphone. Nous les répertorions et nous les appellerons plus tard pour finaliser leur adhésion", indique le pdg de Toyo. Les adhérents potentiels devront alors fournir une photocopie de leur pièce d'identité et de leur casier judiciaire (pour les particuliers) et un K-bis (pour les entreprises).

En moins d'une semaine d'existence, le site annonce recueilli près de 35 000 adhésions. Difficile de savoir si ce chiffre est réel faute de moyen de contrôle. Morad Guelalta pense atteindre les 50 000 membres d'ici la fin du mois.

Ce projet, s'il se concrétise, a t-il les moyens de satisfaire l'ensemble des membres de la coopérative ? Rien n'est moins sûr. En effet, l'accord qui lie la coopérative à la firme Toyo prévoit la fourniture de 900 000 litres de gasoil par mois maximum jusqu'à la fin de l'année. Sachant que chaque transporteur utilise en moyenne 30 000 litres de carburant pour sa flotte, il ne restera rien pour les particuliers. Michel Allamèle ne le cache pas : "dans un premier temps, ce gasoil ne sera fourni qu'aux professionnels de la route", reconnaît-il.

S'ajoutent les problématiques de stockage et de livraison de ce "gasoil pas cher". Si les protagonistes disent que "ces détails seront réglés à l'arrivée du premier bateau", tout n'est pas encore très clair. Surtout que les fondateurs de la coopérative prévoient une "montée en puissance progressive" de la quantité de gasoil importée: 3 millions de litres par mois maximum "d'ici 2012" pour atteindre jusqu'à 10 millions de litres par mois maximum "dans les années qui suivent".

Cette quantité resterait dérisoire à côté des 80 millions de litres de carburant importés chaque mois par la SRPP. Cette coopérative pourra-t-elle dans ce cas faire vaciller la Société Réunionnaise de produits pétroliers ? Joël Mongin n'en doute pas, "nous allons mettre fin au monopole de la SRPP", déclare-t-il. Morad Guelalta est quant à lui plus prudent. Il reconnaît que la coopérative "Réunion Carburant Libre ne poussera peut-être pas la SRPP à baisser ses prix". "Mais nous aurons au moins le mérite de présenter une alternative moins chère", souligne-t-il. Reste à savoir si ce projet se concrétisera...

Mounice Najafaly pour
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2 Commentaires
agri974
agri974
12 ans

la vie lé trop chére y faut nous fé quelque chose

jm97400
jm97400
12 ans

bjr moi je trouve que c est trop cher la vie et pour tant je travail, mais sa ne sufit pas malgre sa, tout ce qui nous entour est trop cher, et je trouve que notre salaire ne suivre plus, il y beaucoup trop a depense sur notre revenue, je trouve qu il le smic doit etre vu a la hausse au moin 1500euro, par raport a vie cher ici a la reunion et je trouve que la vie ai cher pour tout le monde nan? bien pourquoi des personne percois la vie cher.. la vie est cher pour tout le monde..donc je trouve sois on donne a tout le monde ou on le suprime.. mais il y a plein d injustice il y aurais pour siter voila mon point de vu