Prix des carburants - Transporteurs - Associations de consommateurs

Une journée décisive pour obtenir 25 centimes de baisse

  • Publié le 13 février 2012 à 20:00

La journée de ce mardi 14 février 2012 s'annonce comme une journée décisive. C'est à 15 heures que se tient à la Deal (direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement) une nouvelle réunion de négociations sur la problématique des prix des produits pétroliers. Les transporteurs, les associations de consommateurs, les représentants des collectivités locales et l'État seront présents. Il s'agit d'étudier la possibilité d'une baisse de 25 centimes d'euro par litre de carburant pour tous les usagers. La SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers) devrait également être présente. Pour faire pression, des actions ne sont pas exclure. Si l'intersyndicale des professionnels de la route (IPR) ne confirme pas de blocage de la circulation, Jean-Hugues Ratenon, de l'alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP), maintient son appel à tous les automobilistes de "ralentir, voire d'arrêter sa voiture".

Les acteurs de la première réunion du lundi 6 février 2012 se retrouvent à la table des négociations ce mardi après-midi. Si lors de la première réunion, un accord sur le prix d'une bonbonne de gaz à 15 euros dès le 1er mars et une baisse de 6 centimes et de 5 centimes ont respectivement été proposé aux taxiteurs et transporteurs, cette nouvelle table ronde s'annonce tout aussi cruciale.

Les transporteurs, les associations de consommateurs, l'association des maires de La Réunion, Didier Robert, président du conseil régional, Nassimah Dindar, présidente du conseil général, et Michel Lalande, préfet de La Réunion, devront se mettre d'accord et débattre des modalités sur une baisse de 0,25 centimes d'euros sur le prix du litre de carburant pour l'ensemble des usagers. Une baisse dont réclament les associations de consommateurs depuis le début de la mobilisation contre la hausse du prix des carburants.

Les discussions devraient être longues et passionnées. D'autant qu'Armand Mouniata, président du collectif des transporteurs, sera présent à la table des négociations. Ce dernier, dont les relations sont tendues depuis un clash entre sa structure et l'IPR, souhaite, lui, négocier sur une baisse d'un centime d'euro, estimant qu'"une baisse de 0,25 centimes est aberrante".

De son côté, l'association des maires de La Réunion est revenue sur sa position. Ce lundi 13 février 2012, elle a indiqué, par la voix de son président, Roland Robert, qu'elle était prête à reverser le surplus d'octroi de mer perçu les carburants pour l'abaissement du prix de la bouteille de gaz et non pour abonder du fonds de compensation pour un gasoil professionnel. "Le caractère social de cette mesure respecte nos compétences", a-t-il souligné, ajoutant que onze mairies avaient pour l'instant donné leur accord. "Les treize autres réfléchissent encore", a-t-il commenté. L'association des maires insiste aussi sur "la nécessité d'un débat public" portant sur la structuration des prix des hydrocarbures.

À noter que dans les coulisses, les négociations ont déjà débuté. En marge de cette table ronde, les gérants des stations services ont été reçus à la préfecture dans la matinée de ce lundi 13 février. Selon les premières informations, Michel Lalande leur aurait proposé de baisser d'un centime d'euro leur marge bénéficiaire afin de contribuer à une éventuelle baisse des prix. En début de soirée, les pompistes n'avaient pas encore fait connaître leur position sur cette proposition.

Par ailleurs, la table ronde de ce mardi après-midi pourrait être perturbée par des mouvements de contestation. Désabusées car elles n'avaient rien obtenu lors de la réunion du lundi 6 février, des associations de consommateurs, dont Momon papa lé la et l'ARCP, invitent la population à se rassembler devant le siège de la Deal afin de faire pression. Jean-Hugues Ratenon de l'ARCP maintient son invitation à tous les automobilistes à "ralentir, voire d'arrêter sa voiture". "La bataille des carburants et du gaz devra être l'expression de la solidarité pour exprimer un ras le bol face à la situation actuelle de chômage et de précarité qui perdure", affirme Jean-Hugues Ratenon de l'ARCP. À noter aussi que dans un communiqué publié en début de soirée ce lundi, la FDSEA, syndicat d'agriculteurs, demande à participer aux négociations, "afin de défendre au mieux l'ensemble des agriculteurs de La Réunion".

Des comités "Citoyens" s'organisent également. N'excluant pas des "actions ciblées", ceux de la Source, de Bellepierre, de Sainte-Marie et du Chaudron demandent aux collectivités locales, pouvoirs publics et à tous les maires de "prendre leurs responsabilités", puis à la population, de "réagir à la hauteur de son mécontentement". Les comités exhortent également les Réunionnais à "ne pas se tromper de cible", car disent-ils, "la SRPP doit faire un effort significatif".

De leur côté, l'IPR n'exclut pas des actions de blocage de route. Rappelons que l'intersyndicale avait suspendu son mot d'ordre de grève et son appel à la manifestation pour ce lundi matin. Cette décision avait été prise ce dimanche après-midi, officiellement en raison des risques de mauvais temps que pourrait générer Giovanna. Officieusement, ce sont les dissensions entre transporteurs et la fermeté manifestée par le préfet mettant en garde contre d'éventuels blocages de routes, qui avaient conduit certains leaders de l'IPR à faire marche arrière.

Emilie Sorres pour
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