Suppression de jours fériés, durée légale du travail, baisse du SMIC...

Medef : une parole libérée comme jamais

  • Publié le 15 septembre 2014 à 11:53

L'amour donne des ailes, dit-on. Celui déclaré de Manuel Valls envers les entreprises a en tout cas délesté le Medef de toute retenue et de tous scrupules dans la lutte contre le chômage. Dans un "document de travail" révélé par les Échos et prévu pour être dévoilé ce mercredi 17 septembre lors d'une conférence de presse, le syndicat patronal émet plusieurs propositions "chocs" dont la suppression de plusieurs jours fériés, l'autorisation de déroger à la durée légale du travail, ou encore celle de faire un sort à ce salaire minimum tant honni.

À travers ce document, le Medef veut supprimer les "freins" à l’emploi en France. À lire ses propositions, ce sont surtout les siens qui viennent de lâcher. Le syndicat patronal avait déjà le vent dans le dos, porté par la multiplication des gestes du gouvernement en faveur des entreprises, des 41 milliards d’euros du pacte de responsabilité à la nomination d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, symbole d’une politique dite "sociale libérale" désormais totalement assumée. Il a désormais choisi de passer la vitesse supérieure en déclarant tout haut ce qu’il pense (presque) tout bas depuis tout temps : les salariés ne travaillent pas assez (suppression de jours fériés, dérogation sur la durée légale du travail) et sont trop payés (dérogation au salaire minimum pour certaines catégories).

Le Medef le reconnaît lui-même : ces propositions "apparaîtront certainement agressives ou caricaturales à certains". Mais à l’heure où plus de 3,5 millions de Français ne demandent qu’à travailler, où ils estiment qu’il leur manque en moyenne 464 euros par mois pour vivre correctement, où près de 20 % d’entre eux sont à découvert tous les mois, ce discours dépasse largement le stade de la caricature pour se rapprocher d’une indécente provocation.

Pierre Gattaz et le Medef entendent créer "un million d’emplois". L’intention est louable, mais leurs propositions totalement déconnectées de la réalité sociale et inaudibles pour la population. Des considérations dont ces entrepreneurs n’ont apparemment pas vraiment cure. Qu’importe si ce libéralisme à tout crin a déjà fait ses preuves en terme de creusement des inégalités, rarement en terme de création d’emplois lorsque la croissance n’est pas au rendez-vous.

Selon ces chefs d’entreprise, les propositions du Medef viseraient avant tout à "animer un débat". Elles semblent surtout destinées à ramener sur le devant de la scène les vieilles antiennes patronales et faire sauter les quelques dernières digues protégeant encore la vie des salariés. Si la gauche au gouvernement a jusqu’ici échoué à inverser la courbe du chômage, elle aura au moins réussi à libérer une parole que l’on croyait disparue depuis longtemps.

Guilhem George pour www.ipreunion.com

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3 Commentaires
gemijuco
gemijuco
9 ans

C'est une façon de vouloir supprimer les acquis des salariés, au profit des grosses entreprises, car les PME n'y gagnent pas . Pourquoi toujours prendre sur les "petits" et pas sur les cadres et cadres supérieurs, directeurs et PDG . Si les petits salariés n'étaient pas là, il n'y aurait pas besoin de tous ces cadres . Qui mouillent la chemise ? , pas les cadres ....

FOX
FOX
9 ans

Ah il est loin le temps des colonies!....Oh rage, oh désespoir !.....oh nostalgie !....qu il est regrettable que l esclavage est été aboli, vite qu il soit rétabli ! ORDRE DU ROI MEDEF !.... Bande d enfoirés, vous ètes complètemet à coté de la réalité ! Je ne sais pas pourquoi,j ai des relents.....je vais gerber....sur le médef !.....

yotte
yotte
9 ans

AVEC VALLS COMME PREMIER MINISTRE C'EST LE MEDEF QUI EST AU POUVOIR.