Le préfet Dominique Sorain a réuni, ce mardi 17 février 2015, les représentants du monde économique réunionnais pour dresser un bilan de la situation de l'emploi sur l'île dans le cadre du SPER (service public de l'emploi régional). L'occasion d'annoncer que les emplois d'avenir vont être expérimentés pendant un an pour les commerces n'ayant aucun salarié, alors que plus de 37 000 personnes bénéficient aujourd'hui d'un contrat aidé à La Réunion.
Emplois d’avenir, Contrats uniques d’insertion (CUI), Contrats d’insertion à la vie sociale (CIVIS), Garantie jeunes... Au total, 37 194 personnes bénéficiaient d’un parcours d’insertion au 31 décembre 2014, a indiqué le préfet ce mardi. Le tout appuyé par 240 millions d’euros mobilisés par l’État.
"37 000 dispositifs utilisés, c’est très important", a souligné Dominique Sorain. "C’est tout sauf cosmétique. Nous avons le taux le plus élevé par rapport à la population, ce qui est logique vu que le taux de chômage est aussi le plus élevé", a-t-il ajouté, répondant à ceux – élus ou responsables associatifs – déplorant que l’ensemble des 40 000 emplois aidés mis à disposition de La Réunion ne soient pas utilisés. "Nous ne sommes pas loin des 40 000 et nous avons voulu privilégier le qualitatif, avec des contrats d’une durée moyenne de 11 mois, au quantitatif", a expliqué le représentant de l’État.
De plus, nouveauté 2015, les petits commerces n’ayant aucun salarié vont pouvoir bénéficier du dispositif des emplois d’avenir pour une expérimentation d’un an. "Il s’agissait de ne pas concurrencer les personnes en apprentissage, c’est pourquoi nous avons ciblé les entreprises n’ayant pas de salarié. Elles auront désormais la possibilité de recruter", a détaillé Dominique Sorain. Ces emplois seront destinés à des jeunes sans diplôme, de niveau brevet ou CAP, pour "qu’ils bénéficient d’une formation et d’un CDD", a ajouté le préfet.
Malgré ce satisfecit préfectoral sur les dispositifs mis en place par l’État, la situation de l’emploi demeure préoccupante à La Réunion, où 134 250 personnes étaient inscrits à Pôle emploi en catégorie A au 31 décembre 2014. "Le secteur marchand a créé 4000 emplois, ce qui n’est pas négligeable, mais ce n’est pas suffisant pour absorber le dynamisme démographique de l’île", a constaté le préfet. "L’économie de l’île reste dynamique, mais il n’y a pas suffisamment de croissance pour rétablir la situation de l’emploi", a-t-il insisté, misant sur les allègements de charge pour les entreprises prévus dans le pacte de responsabilité – et notamment sur le CICE – pour esquisser un semblant de redémarrage économique.
Car comme l’a rappelé Dominique Sorain : "La vraie question, c’est est-ce que l’économie va créer des emplois ? Les contrats aidés ne sont qu’un sas en attendant la reprise économique..."
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