[VIDEO] Quand le monde regarde à la frontière américaine

À Mayotte aussi des enfants de migrants sont enfermés

  • Publié le 25 juin 2018 à 02:59
  • Actualisé le 25 juin 2018 à 06:03

L'île de Mayotte est soumise à une très forte immigration clandestine. Ce département français d'Outre-mer est synonyme d'eldorado pour des migrants des îles Comores mais aussi d'autres pays voisins en guerre. En 2012, une circulaire interdisait la détention d'enfants clandestins dans les centres de rétention administrative du territoire français, sauf... à Mayotte. C'est le seul territoire français où des enfants mineurs sont enfermés dans les centres de rétention administrative en toute légalité. Les parents migrants clandestins expulsés de Mayotte laissent derrière eux des enfants livrés à eux-mêmes. Pire encore, des milliers d'enfants mineurs, qui n'ont pas de parents sont détenus à Mayotte puis expulsés. C'est ce que dénonce, encore en 2018, Solène Dia de l'association Cimade qui vient en aide aux réfugiés et migrants dans une vidéo publiée par Konbini News.

Mayotte n'est pas régie par le droit commun français en matière de droit des étrangers. La circulaire Valls du 7 juillet 2012 recommandant d'assigner les familles de sans-papiers avec enfants à résidence plutôt que de les placer en rétention ne s'y applique pas.

Lire aussi : les centres de rétention interdits aux enfants, sauf à Mayotte

Par conséquent, les enfants qui arrivent clandestinement à Mayotte sont, eux aussi détenus dans des centres de rétention administratives. Même sans leurs parents. Lorsque ces mineurs ne sont pas reconduits à la frontière, ou y échappe, ils sont livrés à eux-même dans les rues de Mayotte. "Lorsque des parents sans papiers sont expulsés vers les Comores, leurs enfants de nationalité française ou non, sont laissés à Mayotte où ils finissent livrés à eux même dans la rue". Il estime que ces jeunes "sont ceux qui font des ravages à Mayotte", car "ils tombent dans la délinquance" affirmait Mohamed Boura, président des associations mahoraises à La Réunion, interrogé par Imaz Press après la publication de la circulaire en 2012.

Solène Dia, de l'association d'aide aux réfugiés et migrants Cimade explique qu'à Mayotte chaque année, plusieurs milliers d'enfants sont détenus sans leurs parents puis expulsés du territoire.

Selon elle, "lorsqu'il y a des interpellations de kwassa-kwassa, des mineurs sont rattachés de manière arbitraire, donc illégale, à des adultes qui ne sont pas leurs parents. Alors même qu'ils devraient être protégés des mesures de placements en détention et d'éloignement, ces mineurs sont placés avec des gens qu'ils ne connaissent pas, vont ensuite être enfermés et expulsés alors qu'ils sont sans leurs parents"

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