Le gouvernement durcit le ton

Contrôle des chômeurs : des sanctions encore plus sévères en cas de "manquements"

  • Publié le 3 janvier 2019 à 02:59
  • Actualisé le 3 janvier 2019 à 07:14

Le décret publié au Journal officiel le 30 décembre dernier a failli passé inaperçu durant la période des fêtes de fin d'année. Mais quand ça s'est su, ça a fait grand bruit. L'exécutif a décidé de serrer la vis. Certains parlent de chasse aux chômeurs oisifs, d'autres d'incitation à la reprise du travail. Tout est question de point de vue. Mais une chose est sûre, en 2019, les demandeurs d'emploi seront plus lourdement sanctionnés en cas de manquement à leurs obligations. Selon une étude d'aout 2018 du Pôle emploi, les bénéficiaires de l'allocation chômage qui ne cherchent pas activement un emploi ne seraient en réalité que 8%. Ces sanctions plus lourdes pourraient en fait avoir l'effet inverse de celui recherché.

À La Réunion, ils sont une quinzaine d’agents contrôleurs, en 2019 et ils vont avoir encore plus de travail car les contrôles deviennent drastiques.

• Le demandeur d'emploi s'expose à une suppression des allocations d’un mois s'il refuse à deux reprises et sans raison légitime une offre d'emploi dite " raisonnable ". Ce sont le demandeur d’emploi et son conseiller qui fixent les critères d’une offre d’emploi dite " raisonnable " au préalable.

• Si un demandeur d’emploi manque un rendez-vous avec son conseiller Pôle emploi sans raison légitime, il est radié un mois. Deux mois au deuxième manquement et quatre au troisième. Avant l’allocation chômage était suspendue, maintenant, elle est supprimée.

• Le chômeur ne pourra pas refuser une offre d’emploi même si le salaire est nettement inférieur à ce qu’il touchait auparavant. Pour le gouvernement, c’est un moyen de remettre les demandeurs d’emploi dans le circuit du travail. Pour les syndicats, cette mesure les pousserait à accepter des emplois précaires et à enchaîner les petits boulots.

Répression, sanctions, radiation, le gouvernement a sensiblement retravaillé le texte présenté au mois de mars dernier. Pour l’exécutif, ces mesures sont la contrepartie des investissements mis sur la formation. Dans ses vœux aux Français, Emmanuel Macron a prévenu : " Le gouvernement dans les prochains mois devra poursuivre ce travail pour changer en profondeur les règles de l’indemnisation du chômage afin d’inciter davantage à reprendre le travail ".

• Pour finir, un cahier de bord numérique permettra aux agents contrôleurs de suivre ou plutôt de surveiller les recherches des demandeurs d'emploi. Ce cahier de bord sera en test dans deux ou trois région de France à partir de la mi-2019 durant minimum un an. 

www.ipreunion.com

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