Observatoire des prix, des marges et des revenus

Le prix du carburant à La Réunion soulève de nombreuses questions

  • Publié le 10 septembre 2019 à 17:10

Depuis quelques mois, un groupe de travail de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) s'est penché sur la question du prix de l'essence à La Réunion, et notamment à la fiscalité, la qualité et le prix des hydrocarbures. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

C'est un premier rapport plein d'interrogations qui a été présenté ce mardi 10 septembre 2019 par l'atelier de travail. "A la suite de notre rencontre avec la Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIECCTE), nous avons réussi à avoir quelques réponses sur certains éléments qui composent le prix de l'essence, mais ces réponses ont soulevé d'autres questions de notre part" explique Jocelyn Cavillot, animateur de l'atelier de travail.

Trois problématiques principales ont été relevées.

  • La rémunération


Aujourd'hui, le Grand port maritime toucherait 2 centimes par litre de carburant et 12 centimes sur le gaz réceptionnés. Si cela peut sembler dérisoire, au total sur une année, cela représente en réalité un chiffre d'affaire d'environ 10 millions d'euros. Pour le groupe de travail, cette somme rondelette n'est pas justifiable. "A quoi correspond cette taxe et est-elle justifiés ?" s'interrogent-ils ?

Aussi, les frais de passages gérés par la Société Réunionnaise de Produits Pétroliers (SRPP) s'élèveraient, eux, à 9% du capital. "Ce taux est calculé sur le bénéfice et les réserves pétrolières. Avec une économie comme la notre aujourd'hui, 9% nous paraît être un chiffre trop important" explique Jocelyn Cavillot.

Les certificats d'économie d'énergie sont aussi en ligne de mire. Cette taxe rapporterait annuellement 40 millions d'euros, payés par les consommateurs. Gérée par le ministère de la Transition écologique, la quasi-totalité du montant serait réinjecter à Paris. "Pourquoi cette somme ne resterait pas à La Réunion ? Pourquoi ne sert-elle pas à financer des nouvelles infrastructures et à la transition écologique de l'île ? Comment est-elle utilisée aujourd'hui" s'interroge le groupe de travail

  • La fiscalité

Les membres de l'atelier carburant s'interrogent par ailleurs sur le niveau d'imposition des hydrocarbures. "Aujourd'hui, avec l'octroi de mer, le sans-plomb a un taux d'imposition de 22,5% contre 5% pour le gazole. Pourquoi cette différence entre les deux ?"

Une rencontre avec la Région est prévue en octobre pour faire le point sur sa politique fiscale, alors que les carburants représentent plus de 50% pour le sans plomb et 35% pour le gazole dans la fiscalité. "Mais qu'en fait-on ? Nous n'avons pas de transports collectifs par exemple" continue Jocelyn Cavillot. Pour rappel, le premier poste de dépense des ménages réunionnais est le carburant, avec un cinquième du budget mensuel dédié à cela.

"Nous souhaitons communiquer avec les citoyens : nous avons eu l'occasion de présenter nos travaux à l'OPMR, mais ils doivent aussi servir à la population pour que chacun comprenne un peu mieux ce qu'il paie et pourquoi" explique l'animateur de l'atelier.

  • La qualité

La qualité du carburant pose aussi questionnement. "On nous dit que le carburant aurait la même qualité que celui en métropole, mais comment se font les contrôles et qui les effectuent ?" s'interroge une nouvelle fois le groupe de travail. "Après avoir vérifié du côté de la DIECCTE, nous avons appris que c'est en fait la DEAL qui est responsable de ces contrôles, mais nous n'avons pas encore pu avoir les réponses à nos questions concernant le contrôle du carburant" termine Jocelyn Cavillot.

Plusieurs rendez-vous sont donc prévus pour le groupe de travail, afin d'éclaircir certains points, notamment avec la Région et les pétroliers.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com


 

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