Une initiative qui se veut éco-responsable

Sa boutique de vêtements en ligne fleurit malgré la crise

  • Publié le 10 mai 2020 à 15:28
  • Actualisé le 10 mai 2020 à 15:51

Lorsqu'elle a quitté son poste de comptable pour lancer sa propre affaire le 1er novembre dernier, Nathalie Auffret n'imaginait pas que le monde subisse sa pire crise sanitaire depuis plus d'un siècle quelques semaines plus tard. Elle imaginait encore moins que sa boutique de vêtements continue son essor pendant la pandémie de coronavirus. Son site BalanceTesFringues.re a d'ailleurs été distingué d'une 3ème place au Prix Julie Mas 2020 dans la catégorie Coup de coeur du Jury. Elle nous explique son initiative. (Photo DR)

Comment est née l’idée de balancetesfringues.re ?

En partant du concept que nous avons tous dans nos placards des vêtements que nous ne portons plus, pour différentes raisons, alors qu’en même temps nous achetons chaque année des vêtements neufs, dont la production et le transport pollue la planète. J'ai imaginé de proposer aux réunionnaises et aux réunionnais un outil simple pour renouveler sa garde-robe, à petits prix.

C’est une reconversion, j’étais comptable depuis 18 ans. J’avais envie de donner un petit peu plus de sens à ma vie et d’être plus utile pour la planète et pour les gens. C’est vraiment le leitmotiv de la création du site. C’est une petite entreprise dans le but de l‘économie circulaire, du développement durable et de tout ce qui est éco-responsable. C’était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur.

Pourquoi avoir créé une boutique en ligne et pas un magasin de vêtements physique ?

C’était vraiment pour pouvoir toucher toute l’île de La Réunion. C’est ce qui est en train de se produire et j’en suis ravie. J’ai des personnes de Sainte-Rose, de Saint-Denis, de Saint-Pierre, du Tampon... Vraiment des quatre coins de La Réunion, parce que les personnes ont l’opportunité de commander et de recevoir du seconde main chez eux, par colis, sans passer par des commandes à l'international sur Wish ou Amazon. Ca rend l’occasion plus accessible que si j’avais eu le magasin à un endroit géographique fixe.

L’idée est que toute personne, puisse faire son shopping sans bouger de chez elle et sans se ruiner. La livraison est offerte à partir de 25 euros d’achats. Les tarifs débutent à 2 euros et dépassent très rarement 25 euros. Avec 25 euros, vous pouvez vous composer au moins deux tenues complètes.

En quoi se distingue l’économie circulaire que vous préconisez ?

Je rachète des lots auprès de particuliers et je revends à petits prix sur ma boutique en ligne. Je n’ai pas fait un système où chacun dépose ce qu’il veut. À La Réunion, au niveau des transporteurs, on n’a pas de points relais et les frais postaux sont assez onéreux. Si j’avais créé un Vinted, les gens se seraient retrouvés à payer des frais de port ou se déplacer pour chaque élément. Et puis le Marketplace de Facebook le fait déjà très bien. Je rachète et je revends les habits pour avoir un seul panier et un seul interlocuteur.

Vous avez mis ce site sur pied toute seule. Quelle charge de travail cela représente-t-il ?

J’avais envie de faire quelque chose de complet, je n’ai pas levé le pied depuis l’ouverture, même depuis les deux mois qui ont précédé. Je travaille entre 6 et 12 heures par jour, 7 jours sur 7. Tout est vérifié, tout est mis sur mannequin. Les photos sont ce qui prend le plus de temps, mais c’est ce qui permet de se rendre compte de l’habit avant de l’acheter. Je stocke et remets en état les vêtements et accessoires

La crise de Covid-19 a commencé alors que balancetesfringues.re n’était qu’à sa genèse. Avez-vous été affectée ?

Pendant les 15 premiers jours, j’ai cru que j’allais être touchée de plein fouet comme la plupart des indépendants. En plus je ne rentrais absolument pas dans les clous des aides. Je commençais à avoir un peur. Je me disais “ça fait 18 ans que je suis salariée, et quand je me met à mon compte, tout tombe à l’eau”. En fin de compte, non. J’ai commencé à faire des publicités sponsorisées sur Facebook, comme les personnes sont plus sur internet et sur leurs téléphones et ça a commencé à prendre.

J’ai eu plus de vues sur ma page Facebook, plus de vues sur mon site internet. Je suis passée d’une moyenne une à trois commandes par jour. Au bout de 15 jours tout a repris et j’ai eu beaucoup plus de messages de personnes. Je suis en train de me développer.

aa/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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